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Le projet n°115 intitulé "Mettre en place un suivi régional de la qualité biologique des sols" du Plan de relance de la Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 179 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 23/11/2021
    • de DESQUESNES François
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le projet n°115 du Plan de relance de la Wallonie est intitulé : "Mettre en place un suivi régional de la qualité biologique des sols".

    L'enveloppe budgétaire prévue est de 4,550 millions d'euros.

    L'objectif du projet est de poursuivre le développement des indicateurs de la qualité biologique des sols à partir des réflexions initiées, d'enrichir les bases de données qui permettront de définir les gammes de référence wallonne de ces indicateurs et d'affiner la connaissance des processus sous-jacents en vue de consolider leur interprétation.

    Le SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement (ARNE) et le Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W) sont renseignés comme organismes compétents.

    Quels premiers indicateurs ont-ils déjà été mis en évidence afin de déterminer la qualité biologique des sols ?

    Quelle est la ventilation fonctionnelle de ce budget et sa répartition entre le SPW ARNE et le CRA-W ?

    Quels sont les autres acteurs et partenaires concernés par le projet, hormis les deux mentionnés ?

    Quel est l'échéancier de la mise en œuvre de ce projet ?

    Quels sont les objectifs espérés en termes de suivi régional :
    - nombre de stations échantillonnées ;
    - périodicité du monitoring ?

    Les bases de données existantes permettent-elles de définir un premier cadastre initial de la qualité des sols ?

    Agit-on déjà actuellement pour les sols fortement dégradés ?

    Le développement de nouveaux indicateurs induira-t-il dans un second temps une étape de renforcement de la qualité biologique des sols ?

    Quelles sont les dépenses courantes que la mise en œuvre de ce projet nécessitera lorsqu'il aura été mis en œuvre (frais de fonctionnement, de gestion, de personnel…) ?
  • Réponse du 12/01/2022
    • de TELLIER Céline
    La qualité biologique des sols fait référence à l’abondance, la diversité et l’activité des organismes du sol qui participent au fonctionnement des sols et leur permettent de remplir diverses fonctions essentielles (production de biomasse, stockage de carbone, rétention d’eau, régulation d’espèces nuisibles, effet filtre via la dégradation de divers contaminants, cycles biogéochimiques…). En complément des paramètres physico-chimiques des sols qui sont mesurés en routine (pH, teneur en carbone organique, éléments échangeables, et cetera), la mesure systématique de paramètres et d’indicateurs de la qualité biologique des sols (qui fait défaut actuellement) permettra d’établir un diagnostic précoce et intégré des effets de diverses modifications de l’environnement (sécheresses, contaminations, érosion, tassement…) sur le fonctionnement des sols et leurs services écosystémiques.

    Dans cette optique, le projet détaillé dans la fiche 115 du Plan de Relance de la Wallonie vise à poursuivre le développement et la mesure des indicateurs de la qualité biologique des sols au départ des travaux initiés dans le cadre du projet CARBIOSOL mené par les Universités de Liège et de Louvain (http://www.carbiosol.uliege.be/), d’enrichir les bases de données qui permettront de définir les gammes de référence wallonnes de ces indicateurs et d’affiner la connaissance des processus sous-jacents en vue de consolider leur interprétation et d’améliorer globalement la qualité biologique des sols cultivés en Wallonie.

    Dans le cadre du projet CARBIOSOL (2013-2019), des premiers tests ont été menés au niveau de parcelles agricoles sur plusieurs indicateurs de la qualité biologique du sol susceptibles de pouvoir être utilisés en routine par les laboratoires d’analyse. Il s’agissait 1- du quotient métabolique (rapport entre la respiration potentielle et la teneur en carbone microbien), 2- de la respiration potentielle (dégagement de CO2), 3- de la minéralisation nette de l’azote, 4- de l’abondance et de la masse de vers de terre, 5- du potentiel métabolique des bactéries (diversité de bactéries en fonction de divers types de substrats), 6- de la biomasse microbienne (carbone microbien et rapport entre la teneur en carbone microbien et la teneur en azote microbien) et 7- du quotient microbien (rapport entre la teneur en carbone microbien et la teneur en carbone organique total).

    De plus, des tests ont également été menés sur les fractions de carbone présentes dans les sols, afin de pouvoir faire la distinction entre le carbone labile lié à l’activité biologique (fraction fluctuant rapidement dans le temps) et le carbone stable lié à une fonction de stockage (fraction évoluant lentement), dans le but d’exploiter ces données comme des indicateurs permettant d’approximer les indicateurs biologiques.

    Des projets de bases de données liées à ce projet ont été élaborés (afin de pouvoir être rapidement complétées) et un guide méthodologique a été établi afin de faciliter l’interprétation des résultats de ces indicateurs par les laboratoires d’analyse des sols. Toutefois, ces nouvelles approches doivent encore faire l’objet de développements méthodologiques et analytiques supplémentaires, y compris dans leur mise en œuvre au sein des chaînes de laboratoires d’analyses agricoles.

    La mise en œuvre du projet retenu dans Plan de relance s’étalera de 2022 à 2025. Elle est actuellement scindée en trois activités clés, avec l’échéancier suivant :

    1. Coordination du projet (2022-2025) : suivi général du projet, évaluation des moyens nécessaires, programme d’actions, rapportage, formation, communication, suivi des laboratoires (Partenaires : SPW ARNE – Direction de la Protection des Sols et cellule d’appui de REQUASUD).

    2. Support scientifique (2022-2025) : consolidation des indicateurs de la qualité biologique des sols, élaboration du référentiel régional et de la base de données régionale, mise en place d’un outil d’aide à la décision, interprétation des résultats sous la houlette du CRA-W.

    3. Mise en place de la chaîne de mesure des indicateurs de la qualité biologique des sols et du réseau de conseils en la matière (2023 – 2025) via le réseau de laboratoires REQUASUD.

    La répartition précise du budget entre le SPW ARNE et le CRA-W, l’identification et la participation des autres partenaires concernés au cours du projet (universités p.ex.), le nombre de stations de mesures à échantillonner pour obtenir des résultats robustes et représentatifs, ainsi que la périodicité des mesures de terrain seront déterminés lors de la première phase du projet (activité n°1). Le montant des dépenses courantes liées la mise en œuvre de ce projet, par type de poste budgétaire sera estimée ex ante, chemin faisant, et ex post.

    À terme, le suivi régional de la qualité biologique des sols sera complété et mis à jour en continu grâce à l’encodage des résultats des analyses de sol réalisées par les laboratoires dans une base de données unique, pour différentes situations rencontrées en Wallonie. En fonction des résultats obtenus et de l’analyse de la situation en termes d’état de dégradation de la qualité biologique des sols (comparativement au référentiel de la qualité biologique des sols qui sera élaboré dans le cadre du projet), la pertinence de mener des actions pour améliorer ou restaurer cette qualité biologique pourra alors être évaluée.