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Station d'épuration de Comines-Warneton - Précisions.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 174 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 23/06/2006
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    L'intercommunale Ipalle a réalisé sur le territoire de Comines-Warneton, en Belgique, une station d'épuration en partenariat avec les autorités françaises.

    Je souhaiterais donc pouvoir obtenir quelques précisions concernant les procédés d'épuration utilisés.

    En effet, en Belgique, les eaux usées sont acheminées par deux canalisations, l'une contenant des eaux usées des ménages et des industries, l'autre contenant les eaux de ruissellement et de pluie. On peut donc penser qu'il s'agit là d'un premier traitement et d'une séparation des eaux destinées à l'épuration.

    Les eaux de France, quant à elles, sont acheminées par une seule et même canalisation.

    Monsieur le Ministre peut-il me dire s'il s'agit essentiellement d'eaux de pluie de ruissellement ? S'agit-il d'eaux domestiques usagées ? S'agit-il d'eaux des industries cominoises françaises ? Enfin, s'agit-il d'eaux mélangées ?

    Monsieur le Ministre peut-il également m'expliquer les raisons justifiant que les eaux belges sont acheminées par deux canalisations distinctes, alors que les eaux françaises sont acheminées par une seule canalisation ?
  • Réponse du 14/07/2006
    • de LUTGEN Benoît

    La station d'épuration de Comines se conforme aux normes européennes. Cet ouvrage comporte, en sus du traitement de la pollution carbonée, un traitement de l'azote et du phosphore. Le procédé d'épuration est basé sur un traitement biologique en aération prolongée à faible charge pour les trois types de pollution (carbone, azote et phosphore). Un traitement physico-chimique complémentaire est présent pour assurer l'abattement du phosphore ne pouvant être piégé par le traitement biologique.

    Coté belge, le principe de la collecte des eaux usées est basé principalement sur un réseau d'égouts de type unitaire, c'est-à-dire qui reprend dans une même canalisation les eaux usées et les eaux pluviales. Cependant, les nouveaux égouts sont construits en mode séparatif de manière à éviter d'amener les eaux pluviales dans les réseaux aboutissant à la station d'épuration, évitant ainsi de diluer les eaux usées.

    La station de Comines traite donc par temps sec les eaux usées collectées dans les réseaux d'égouts.

    Par temps de pluie, la station peut épurer les eaux jusqu'au traitement biologique à concurrence de trois fois le débit temps sec théorique. Au-delà, la station comporte un décanteur d'orage pour traiter au moins par décantation le débit jusqu'à six fois ce débit de temps sec théorique.

    Le réseau de collecteurs (un collecteur reprend les eaux d'un ensemble d'égouts pour les amener à la station d'épuration) comporte, à chaque connexion aux égouts, des déversoirs d'orage permettant de limiter la collecte vers la station d'épuration en cas de fortes pluies. Le surplus est déversé directement dans les cours d'eau en raison de la dilution importante des eaux usées en mélange aux eaux pluviales.

    Coté français, les réseaux sont du même type et fonctionnent donc de la même manière. L'option de l'égouttage séparatif est également retenue lors de la construction des nouveaux égouts.

    Les eaux qui proviennent de France sont donc exactement du même type que les eaux arrivant de Belgique. En temps sec, il s'agit d'eaux usées et en temps de pluie d'eaux mélangées (eaux usées et eaux pluviales).

    En ce qui concerne les raisons justifiant la séparation des eaux, il s'agit essentiellement d'éviter un mélange des eaux usées avec les eaux pluviales qui, en cas de fortes pluies, obligent une limitation des débits vers les ouvrages d'épuration et donc un délestage d'eaux usées fortement diluées durant les déversements d'orage.

    La séparation des eaux usées et pluviales permet :

    - un renvoi plus rapide et mieux réparti des eaux pluviales vers le milieu naturel ;
    - une meilleure protection contre les inondations via l'utilisation des fossés qui permettent une rétention plus longue des eaux ;
    - une meilleure efficacité des processus d'épuration en évitant une dilution des eaux usées à l'entrée de la station d'épuration.