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Le projet n°119 intitulé "Développer des compléments de cartographie et d'analyse des pressions sur les sols aux grandes échelles" du Plan de relance de la Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 201 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 25/11/2021
    • de SCHYNS Marie-Martine
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le projet n°119 du Plan de la relance de la Wallonie porte est intitulé : "Développer des compléments de cartographie et d'analyse des pressions sur les sols aux grandes échelles : cartographie des degrés d'imperméabilisation des sols par appel aux technologies spatiales et aéroportées wallonnes".

    L'enveloppe budgétaire prévue est de 800 000 d'euros.

    L'objectif poursuivi du projet est d'établir une cartographie à grande échelle des degrés et des types d'imperméabilisation des sols, en faisant appel aux technologies spatiales et aéroportées, et d'acquérir et de diffuser des données à très haute résolution.

    Le SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement (ARNE) est renseigné comme organisme compétent.

    De manière générale, quels sont les acteurs et partenaires concernés par le projet, hormis le SPW ARNE ?

    S'agissant de réaliser un diagnostic de la situation, la mise en œuvre de ce projet nécessitera-t-elle une mise à jour des données récoltées ?
    Le cas échéant, suivant quelle périodicité ?

    Quel est l'échéancier de la mise en œuvre de ce projet ?

    Quels sont les objectifs espérés en termes de :
    - réduction des émissions de CO2 ;
    - création d'emploi ;
    - réduction de la pauvreté ?

    Quelles sont les dépenses courantes que la mise en œuvre de ce projet nécessitera lorsqu'il aura été mis en œuvre (frais de fonctionnement, d'entretien, de personnel…) ?

    Pourquoi ce projet n'envisage-t-il pas une coopération et/ou coordination avec le Ministre de l'Aménagement du territoire, Monsieur Willy Borsus ?

    Le projet s'adresse-t-il à tout le territoire wallon ou sera-t-il ciblé sur certaines zones ou villes ?
    Le cas échéant, sur base de quels critères ?
  • Réponse du 24/01/2022
    • de TELLIER Céline
    Le projet n° 119 du Plan de Relance, dont l’intitulé complet est « Développer des compléments de cartographie et d'analyse des pressions sur les sols aux grandes échelles : cartographie des degrés d'imperméabilisation des sols par appel aux technologies spatiales et aéroportées wallonnes », constitue un élément diagnostic clé dans la lutte contre l’imperméabilisation des sols. Cette altération peut être considérée comme une menace majeure pesant sur les sols puisqu’elle supprime toutes les fonctions des sols tels que le support de la biodiversité, la production agricole ou encore l’infiltration des eaux. Le bien-fondé de ce projet, qui contribue à lutter contre l’imperméabilisation des sols et dès lors à réduire le ruissellement des eaux et les risques d’inondations subséquents est d’autant plus renforcé depuis les évènements catastrophiques qu’a subis la Wallonie à la mi-juillet. Dans l’actuel Plan de Relance de la Wallonie, les projets de lutte contre l’imperméabilisation des sols sont les projets n° 119 ainsi que les projets n° 120 et n° 144. Ces deux derniers projets constituent un aboutissement en termes de réalisations architecturales et urbanistiques du projet cartographique et géomatique n° 119.

    Dès l’année 2020, un groupe de travail technique, réunissant des membres du SPW, des Universités et de divers UAP (ISSeP…) a mis au point une typologie spatiale de l’artificialisation et de l’imperméabilisation des sols. Ce groupe de travail applique actuellement cette typologie pour créer une carte numérique de l’artificialisation et de l’imperméabilisation. Une des conclusions des travaux est que la cartographie détaillée de l’imperméabilisation nécessite le recours à des orthophotoplans ou images à très haute résolution, de l’ordre de 5 centimètres.

    Les objectifs poursuivis par la fiche-projet sont 1- de faire réaliser des vols permettant de produire de tels orthophotoplans, 2- d’interpréter ces documents numériques en termes d’imperméabilisation et de degrés d’imperméabilisation et 3- de réaliser leur cartographie sur des quartiers pilotes.

    La production d’orthophotoplans à très haute résolution permet de multiples usages. Dans le domaine de la protection des sols, ceux-ci permettent de déterminer certains aspects liés à la structure des sols dans le cadre de l’étude de leur compaction ou encore de caractériser et mesurer les phénomènes d’érosions hydriques. Par ailleurs, l’utilisation de tels orthophotoplans est attendue par des géomaticiens professionnels œuvrant dans toutes les disciplines relevant de l’environnement, de l’aménagement du territoire et dans bien d’autres domaines comme ceux liés aux travaux publics. On peut citer notamment comme exemple la cartographie topographique à 1/1000 (PICC), la foresterie, la caractérisation des toitures ou encore des revêtements routiers.

    Ce projet revêt donc un caractère transversal et les partenaires potentiels et actuels sont donc multiples. En particulier, une étroite collaboration a déjà été établie avec le SPW Digital pour le suivi de la réalisation technique de ces orthophotoplans à très haute résolution, mais aussi pour réaliser des synergies en termes de financement. Outre le SPW ARNE, le SPW TLPE et le SPW MI sont des utilisateurs de premier ordre dans les domaines directement visés par ce projet, à savoir l’artificialisation et l’imperméabilisation des sols, mais aussi dans des domaines connexes tels que l’hydrologie ou les infrastructures. Comme c’est déjà le cas pour les orthophotoplans actuels à moyenne résolution, les villes, les communes, les citoyens, les universités, les bureaux d’études et les entreprises trouveront usage de ces orthophotoplans à très haute résolution. Une analyse exhaustive des besoins est déjà programmée en 2022 afin de définir précisément les caractéristiques techniques de ces orthophotoplans, dont la période de prise de vue.

    Le projet vise à réaliser une couverture de l’ensemble du territoire wallon dans un premier temps, même si l’exploitation des orthophotoplans n’est prévue que sur des quartiers pilotes, tel que le prévoit le projet actuel. Des orthophotoplans de très haute résolution pourraient venir compléter tous les 3 ans ou 5 ans les futures acquisitions annuelles à moyenne résolution.

    Le projet vient d’être approuvé dans le cadre du plan de relance et ne démarrera qu’en 2022 avec une analyse des besoins qui pourrait déboucher sur un vol en 2023. Les prises nécessitant une météo ensoleillée et vu que la couverture nuageuse s’invite en général sur de longues périodes (sur base d’expériences récentes en la matière), on ne peut pas raisonnablement garantir une couverture complète du territoire wallon sur une seule période de prise de vue durant l’année 2023.

    La lutte contre l’imperméabilisation des sols, à laquelle cette fiche-projet va contribuer, permet de délimiter l’étalement urbain et par conséquent de conserver un capital de sols à vocation naturelle, forestière et agricole. Ces types de sols agissent comme des puits de carbone en stockant un maximum de carbone organique stable et dont on peut viser l’enrichissement pour compenser et limiter les émissions de CO2 (voir le lien avec les objectifs des fiches no 114 à 118 qui complètent la politique de protection des sols du Plan de Relance de la Wallonie).

    Les emplois indirects sont nombreux comme l’ont montré les usages et les plus-values économiques issues de toute production d’orthophotoplans par le passé.

    Comme ce projet s’inscrit dans le cadre de la lutte contre l’artificialisation des sols, une collaboration étroite avec le Ministre de l’Aménagement du territoire, Monsieur Willy Borsus est prévue pour ce projet (voir quelques exemples d’utilisation ci-dessus), ainsi que pour les projets n° 120 et n° 144 qui se baseront sur les acquis de ce projet.