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Le projet n°120 intitulé "Mettre en œuvre des techniques de limitation de l'imperméabilisation des sols sur des quartiers pilotes urbains, rurbains ou ruraux" du Plan de relance de la Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 202 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 25/11/2021
    • de SCHYNS Marie-Martine
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le projet n°120 du Plan de la relance de la Wallonie porte est intitulé : "Mettre en œuvre des techniques de limitation de l'imperméabilisation des sols sur des quartiers pilotes urbains, rurbains ou ruraux + évaluation".

    L'enveloppe budgétaire prévue est d'un million d'euros.

    L'objectif poursuivi du projet est d'étudier et d'évaluer, par le biais d'expériences pilotes, la faisabilité de développer et d'appliquer des techniques de construction/rénovation et des techniques urbanistiques permettant de réduire l'imperméabilisation des sols.

    Le SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement (ARNE) est renseigné comme organisme compétent.

    De manière générale, quels sont les acteurs et partenaires concernés par le projet, hormis le SPW ARNE ?

    Est-ce que l'Ordre des architectes sera notamment concerté ?

    De quels types seront les expériences pilotes lancées ? Combien y en aura-t-il ? Quelle sera la répartition budgétaire entre les expériences ?

    Quel est l'échéancier de la mise en œuvre de ce projet ?

    Quels sont les objectifs espérés en termes de :
    - réduction des émissions de CO2 ;
    - création d'emploi ;
    - réduction de la pauvreté ?

    Quelles sont les dépenses courantes que la mise en œuvre de ce projet nécessitera lorsqu'il aura été mis en œuvre (frais de fonctionnement, d'entretien, de personnel…) ?

    Pourquoi ce projet n'envisage-t-il pas une coopération et/ou coordination avec le Ministre de l'Aménagement du territoire, Monsieur Willy Borsus ?

    Le projet s'adresse-t-il à tout le territoire wallon ou sera-t-il ciblé sur certaines zones ou villes ?
    Le cas échéant, sur base de quels critères ?
  • Réponse du 07/02/2022
    • de TELLIER Céline
    Le projet n°120 du Plan de relance de la Wallonie s’inscrit dans un ensemble plus large de projets dont la thématique globale est la protection des sols, en tant que ressources non renouvelables.

    Via des expériences pilotes, ce projet vise à développer des techniques architecturales et urbanistiques innovantes permettant de limiter l’imperméabilisation des sols. Il est directement lié au projet 119 intitulé « Développer des compléments de cartographie et d’analyse des pressions sur les sols aux grandes échelles : cartographie des degrés d’imperméabilisation des sols par appel aux technologies spatiales et aéroportées wallonnes », qui permettra de faire un diagnostic de l’évolution de l’imperméabilisation des sols sur l’ensemble du territoire wallon.

    Dans ce cadre, les pressions exercées sur les sols en fonction des caractéristiques du territoire seront identifiées afin de proposer ensuite des techniques de lutte contre l’imperméabilisation innovantes, qui soient les mieux adaptées aux réalités du terrain. L’intérêt de ce projet, qui contribue à lutter contre l’imperméabilisation des sols et dès lors à réduire le ruissellement des eaux et les risques d’inondations subséquents est d’autant plus justifié, suite aux évènements catastrophiques qu’a subi la Wallonie à la mi-juillet.

    Les architectes et les urbanistes seront donc directement impliqués dans ce projet (à travers notamment l’Union wallonne des Architectes - UWA qui dispose depuis peu d’un conseiller en environnement subsidié par la Région, mais aussi les universités et centres de recherche en vue d’identifier les techniques de construction, d’architecture et d’urbanisme qui permettront de limiter l’imperméabilisation des sols, en ce compris le développement de techniques végétales. Il est important d’identifier les techniques qui favorisent l’infiltration des eaux et de les tester en conditions réelles pour évaluer leur efficacité.

    Des guides techniques seront développés pour les acteurs clés de la problématique.
    Le SPW ARNE est renseigné comme organisme compétent, mais son rôle se limitera principalement à organiser une convention de sous-traitance avec un organisme de terrain tel que l’UWA ou un bureau d’étude spécialisé en architecture et urbanisme qui pilotera le projet. Différents acteurs et partenaires intégreront le Comité de suivi multi-acteurs du projet. À ce stade, celui-ci comprendra notamment des membres issus de l’administration (SPW-TLPE, IWEPS…) et d’autres organismes.

    Trois projets pilotes sont envisagés, localisés dans des sites situés chacun dans un type d’environnement contrasté, à savoir : urbain, rurbain et rural. Sur ces sites, seront testés en conditions réelles la faisabilité d’appliquer des techniques et des matériaux innovants éprouvés pour lutter contre l’imperméabilisation des sols. Les zones ou villes ciblées par le projet ne sont pas encore connues, car elles seront identifiées dans le cadre du projet n°119 évoqué auparavant. À ce stade, il n’est pas encore possible de déterminer la répartition des budgets qui seront alloués à chaque projet-pilote, ceux-ci étant dépendants des types de techniques et matériaux à tester, qui seront définis en cours de projet.

    Ce projet débutera en 2022 par la désignation d’un sous-traitant pour piloter le projet et un comité de suivi multi-acteurs du projet sera également constitué.

    Durant les années 2023 et 2024, les techniques sélectionnées seront mises en œuvre par le sous-traitant sur les sites sélectionnés et une évaluation de leurs impacts sur l’imperméabilisation des sols sera effectuée par le comité multi-acteurs. Fin 2024, les résultats obtenus serviront à alimenter des guides techniques destinés aux acteurs clés de la problématique.

    Lutter contre l’imperméabilisation des sols a impact direct en termes de réduction des émissions de CO2, car l’imperméabilisation des sols est l’une des principales causes de la dégradation de la qualité des sols et de la perturbation du cycle naturel de l’eau, qui a pour conséquence de limiter la capacité de stockage et de séquestration des sols en carbone organique.

    À travers sa mise en œuvre, ce projet permettra de créer des emplois à court terme, mais également et très probablement à plus long terme étant donné qu’il vise à inciter le développement de nouvelles techniques, qui est source d’emplois en matière de R&D et de production. L’imperméabilisation des sols augmente le risque d’inondations et de pénuries d’eau en période de sécheresses, ce qui peut accroître le nombre de personnes en situations potentielles de précarité et de pauvreté climatique.

    Ce projet ne nécessitera pas de dépenses courantes post-projet. Les résultats et conclusions de ce projet de recherche seront partagés aux parties prenantes qui pourront les utiliser pour leurs projets futurs.

    Une coopération avec le Ministre Borsus est envisagée, au travers notamment de l’intégration du SPW TLPE dans le Comité de suivi du projet. Des passerelles devront également être établies avec le projet 144 « Développer les méthodes de planification et les techniques architecturales et urbanistiques mettant en œuvre la technicité des matériaux wallons développés sur son sol » dont l’objectif est de lutter durablement contre l’artificialisation des sols dans des quartiers-pilotes urbains, rurbains et ruraux.

    Ces deux projets sont donc complémentaires dans le sens où l’artificialisation correspond à des pertes de surfaces disponibles pour l’usage agricole, forestier ou naturel, suite à un changement d’affectation des sols.