/

La biodiversité et les abeilles en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 203 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 25/11/2021
    • de SOBRY Rachel
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    L'abeille noire est une espèce locale mise en danger par la présence d'espèces importées et donc protégée dans une zone de l'extrême sud de la Botte du Hainaut. En outre, l'ensemble des abeilles de Wallonie doivent faire l'objet d'une attention particulière. Dans les alentours de Charleroi, de nombreuses personnes se lancent dans la production de miel mais remarquent rapidement que nos zones urbaines manquent de végétation. Si le constat provient d'apiculteurs, le manque de végétaux est également préjudiciable pour les abeilles « sauvages ». À défaut de planter et semer dans des zones périurbaines, les abeilles resteront cantonnées à la campagne profonde.

    La plantation de végétaux mellifères et la semence de prairies ou de pelouses fleuries sont au programme du Plan Maya avec pour objectif la sauvegarde des abeilles et d'autres insectes pollinisateurs. Hélas, force est de constater que, si cela fonctionne bien dans les communes rurales, les villes wallonnes et les communes périurbaines souffrent toujours de manque de végétation et d'espaces verts pour accueillir des abeilles.

    Le travail de pollinisation des abeilles est d'une grande importance en vue de la préservation de la nature et de l'environnement et assure l'équilibre de l'agriculture. À ce sujet, la Déclaration de politique régionale prévoit que le Gouvernement soutienne l'installation de ruches, encourage la formation d'apiculteur et lutte contre les espèces envahissantes qui nuisent à l'écosystème. La capacité d'accueil des pollinisateurs sauvages doit, en vertu de l'accord de Gouvernement, être encouragée tant en milieu rural qu'en milieu urbain.

    Comment le Gouvernement encourage-t-il la capacité d'accueil des pollinisateurs en milieu urbain ?

    Installer davantage de ruches dans l'espace public est-il envisagé ?

    Pourrait-on inclure de manière plus systématique des zones de ruches et de protection des abeilles dans les espaces naturels protégés en Wallonie ?

    Quelle est la situation actuelle du Plan Maya ? Est-il toujours d'actualité ? Quelle est son implication en milieu urbain ?
  • Réponse du 25/02/2022
    • de TELLIER Céline
    L’ensemble des subventions aux communes dédiées à la nature (« Semaine de l’arbre », « Plan Maya » et « Plans communaux de Développement de la Nature (PCDN) ») ont été désormais regroupées dans l’appel à projets « BiodiverCité » lancé en 2021 à mon initiative. Cet appel est accessible à toutes les communes, tant urbaines que rurales, lesquelles peuvent par ce biais obtenir une subvention allant jusqu’à 12 000 euros pour un ou des projets de préservation de la biodiversité répondant à certains critères.

    La thématique « pollinisateurs » constitue une des thématiques de cet appel à projets. Les postes éligibles pour cette thématique sont des matériaux pour la construction pour des murs en pierres sèches, des spirales à plantes aromatiques et des bacs à boue pour les abeilles terricoles.

    L’appel à projets « BiodiverCité » offre aussi, via la thématique « plantations », la possibilité de subventionner des arbres fruitiers, des plants indigènes d’arbres et arbustes, des plantes vivaces, ainsi que des semences d’espèces indigènes mellifères de prairie ou de pelouse fleurie.

    En outre, grâce à la subvention Yes we plant, la Wallonie soutient la plantation de haies vives, de taillis linéaires, d’alignements d’arbres et la plantation d’arbres fruitiers favorables aux pollinisateurs. La subvention Yes we plant est accessible aux citoyens, associations, agriculteurs, écoles et organismes publics. Pour les haies vives, au moins 2/3 des espèces plantées et 2/3 du nombre des plants doivent être choisis dans la liste des espèces entomophiles.

    Un plan wallon en faveur des pollinisateurs est en cours de rédaction et devrait être finalisé en 2022. Ce plan vise à intégrer dans le développement du territoire des mesures favorables aux pollinisateurs, en distinguant la situation des abeilles mellifères de celle des pollinisateurs sauvages. L’accueil des pollinisateurs en milieu urbain et dans les espaces verts publics et privés, ainsi que dans les zones protégées sera traité par ce plan.

    Les apiculteurs peuvent installer des ruches dans le milieu urbain tout en tenant compte de la capacité d’accueil de ces pollinisateurs, laquelle est limitée par le nombre de floraisons présentes dans un certain rayon de la ruche, particulièrement nombreuses chez certaines essences d’arbres. Je précise que le soutien à l’apiculture ainsi qu’à l’installation de ruches entre dans les compétences de mon collègue le Ministre Borsus.

    En ce qui concerne l’installation de ruches dans ou aux abords directs des réserves naturelles, le Conseil supérieur wallon de la conservation de la nature (devenu Section Nature du Pôle ruralité) a en son temps remis un avis très clair qui déconseille fortement l’installation de ruches dans et à proximité immédiate des zones protégées, tenant compte du fait que plusieurs études mettent en évidence le risque de compétition entre des colonies d’abeilles domestiques et les pollinisateurs sauvages.