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L'impact de l'accord belgo-danois de connexion énergétique sur le dossier de la "Boucle du Hainaut"

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 188 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/12/2021
    • de CORNILLIE Hervé
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La Belgique et le Danemark se sont entendus sur la liaison entre leurs îles énergétiques artificielles. D'ici la fin de la décennie, ces îles - qui sont aussi de vrais hubs énergétiques - seront reliées par une interconnexion hybride, constituant une première mondiale. Une première qui en appelle d'autres, notamment d'autres interconnexions.

    Fait notoire dans cet intéressant dossier technologique, montrant tout le savoir-faire belgo-danois en la matière, l'interconnexion se fait en courant continu. C'est cette production en courant continu qui doit ensuite être injectée dans le réseau belge, ce qui a notamment amené Elia, le gestionnaire de réseau, à porter les dossiers Ventilus et « Boucle du Hainaut ».

    Dans la réflexion d'interconnexion européenne, la clarté doit être faite sur les points de jonction et donc d'injection. Mais il y a clairement un intérêt à harmoniser la technologie sur ce nouveau réseau en construction.

    Aussi, vu la technologie retenue, justifiant par là même son intérêt et se rapprochant de fait des propositions alternatives de Revolht, comment Monsieur le Ministre va-t-il intégrer cette donne dans sa réflexion sur le projet « Boucle du Hainaut » et sur les options qu’il entend soumettre, voire imposer, à analyse ? Et ce, en vue d'une prise de décision fondée sur l'ensemble des éléments.

    De nouveaux travaux d'investigation sont-ils dès lors à l'ordre du jour ? Si oui, lesquels ?
  • Réponse du 17/12/2021
    • de BORSUS Willy
    Le 23 novembre dernier, Elia et Energinet ont annoncé avoir franchi une nouvelle étape après une étude préliminaire sur l'interconnexion hybride entre la Belgique et le Danemark, soit le projet Triton Link. Ce projet permettrait une réduction significative des émissions de CO2 au niveau européen, contribuant ainsi au « Green Deal » européen visant à devenir le premier continent neutre sur le plan climatique en 2050.

    D’un point de vue technique, la liaison serait une première mondiale, car pour la première fois, deux îles énergétiques seront reliées par un câble permettant d’échanger de l’électricité entre deux pays (objectif principal des interconnexionS) mais aussi de se connecter à des parcs éoliens à grande échelle dans la mer du Nord.

    L'étude préliminaire montre aussi que le projet sera technologiquement difficile, mais réalisable. La capacité de transport maximale devrait avoisiner les 1,4 GW. Elia et Energinet vont maintenant détailler davantage les plans et établir les itinéraires possibles, les points d'arrivées et l'emplacement possible des stations de conversion. Une décision finale sur l'investissement et la mise en œuvre sera prise sur la base de ces conclusions. La construction de Triton Link devrait prendre environ quatre ans et s'achever vers 2030 si l’investissement est confirmé par la suite.

    Ce projet d’interconnexion a, comme pour d’autres projets de ce type, l’objectif d’échanger de l’énergie entre deux pays en la transportant d’un point A vers un point B et ce, dans les deux sens (importation et exportation). La Belgique a d’ailleurs d’autres interconnexions avec ses pays limitrophes et celles-ci ont été réalisées via la technologie HVDC afin de transporter de l’énergie de point à point (ALEGrO 1GW, Nemo Link 1 GW,..).

    La « Boucle du Hainaut » a toutefois aussi d’autres objectifs que ceux recherchés par les interconnexions. Il s’agit notamment de renforcer la colonne vertébrale 380kV en courant alternatif du réseau électrique par le bouclage entre Avelgem et Courcelles.

    L’arrivée potentielle de ce projet d’interconnexion avec le Danemark n’a donc pas d’impact direct sur le projet de la « Boucle du Hainaut ».

    Comme je l’ai déjà indiqué devant la Commission de l’économie le 9 novembre 2021, plusieurs actions me semblent nécessaires avant de pouvoir m’approprier entièrement le dossier « Boucle du Hainaut » et de pouvoir progresser, dans un sens ou dans l’autre, dans l’orientation à donner à la demande de révision des plans de secteur.

    Ainsi, j’avais fait part de mon intention à l’honorable membre :
    - de mener des contacts bilatéraux avec la Ministre flamande en charge du dossier « Ventilus », pour évoquer tous les aspects de ce dossier ;
    - d’organiser une rencontre avec l’UMons, de manière à pouvoir cerner l’ensemble des éléments de leur analyse, mais aussi d’entendre leurs commentaires concernant l’actualisation de l’alternative Revolht ;
    - de recueillir toutes les réactions, commentaires et analyses par rapport à l’étude réalisée par Mme Bekolo, à la suite des différentes réunions qui se tiendront avec les différents interlocuteurs ;
    - de solliciter la réaction d’Elia à la suite de la nouvelle proposition alternative de Revolht.

    Par mon communiqué de presse du 12 novembre 2021, j’ai également confirmé, qu’au-delà de sa réaction, j’inviterais Elia à me faire parvenir son analyse approfondie de la nouvelle proposition alternative de Revolht, ce que j’ai fait via mon cabinet.