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L'exportation d'arbres de Noël par les producteurs wallons

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 190 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/12/2021
    • de BELLOT François
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Les arbres de Noël wallons représentent une production d'environ 2 millions d'unités et un chiffre d'affaires de 35 millions d'euros pour la cinquantaine d'entreprises wallonnes du secteur. Un exemple pour notre économie régionale.

    Cette production s'exporte ainsi à 85 %. Selon l'APAQ-W, cette dynamique fait de la Belgique le second pays exportateur de sapins de Noël en Europe, le Danemark étant le premier.

    Au-delà des chiffres liés à l'exportation, ce sont des emplois qui sont concernés par cette économie ciblée. Le secteur draine ainsi 1 000 emplois équivalents temps plein, occupés de la mise en culture jusqu'à la coupe qui précède la vente. Ils se répartissent en 450 emplois directs et 550 indirects. Ce sont 3 100 hectares qui sont exploités à ces fins, ce qui correspond à 0,42 % de la surface agricole utile, particulièrement localisés dans les régions du Luxembourg et du sud de la Province de Namur.

    Quel est le souhait de Monsieur le Ministre quant à l'augmentation des surfaces actuellement destinées à cette production ?

    En outre des surfaces déjà travaillées pour la culture de sapins, existe-t-il des terres qui peuvent répondre rapidement à ce type d'exploitations ?

    Veut-il réaliser une étude permettant de les identifier afin de répondre à une éventuelle évolution de cette activité ?

    Nous avons noté que les producteurs de ces sapins se dirigent de plus en plus vers une culture écoresponsable, voire biologique.

    Quelle est la plus-value à la vente de ces sapins ?

    Quelle est la plus-value éventuelle à la production de ces sapins rencontrée par les producteurs, en termes de coûts de production, d'incitants, et cetera ?

    Quel est l'impact sur la charge de travail ?
  • Réponse du 21/12/2021
    • de BORSUS Willy
    La surface exploitée en sapins de Noël est bien de 3120 ha selon l’étude commandée par l’état de l’environnement wallon en 2018.

    Lors de la rédaction du Plan stratégique « Horticulture ornementale » en 2018, l’objectif avait été fixé à 4 000 ha en 2028.

    Les producteurs de sapins de Noël auraient la possibilité d’en commercialiser plus, mais il convient d’avoir en tête le nécessaire équilibre en ce qui concerne l’accès à la terre. Il n’est pas non plus souhaitable de jeter l’anathème à l’encontre d’un secteur important pour une partie de la Wallonie, singulièrement dans une région où le climat et la nature des sols rendent parfois la pratique d’une autre culture compliquée, notamment d’un point de vue économique.

    Par ailleurs, ces dernières années, la main-d’œuvre semble également devenir un autre facteur limitant.

    Étant donné qu’il s’agit d’une culture où les premiers revenus n’apparaissent que 5 ans après la plantation, la prise de risque est importante et il est difficile d’estimer le marché dans 5 ou 10 ans.

    Grâce à une meilleure connaissance des modes de cultures suite aux études, aux essais et aux recherches effectués par le Centre pilote du sapin de Noël (CPSN-UAP), il peut être envisageable de produire plus de sapins sur moins de surface et ainsi remplir les objectifs du plan stratégique sans concurrencer les autres secteurs agricoles.

    Le sapin est un végétal très rustique, qui subit en général peu d’attaques de maladies et de ravageurs. Il s’adapte à presque tous les sols. Il faut juste porter une attention aux gels printaniers et éviter leur implantation dans les fonds de vallée.

    Il faut souligner et encourager la démarche concernant les sapins écoresponsables. Il s’agit d’un engagement volontaire des producteurs, mais nous ne disposons pas encore de données récentes pour analyser le rapport entre les frais supplémentaires occasionnés par cet engagement et les gains potentiels à la vente. Nous pouvons toutefois noter que les concurrents danois ont copié l’initiative des producteurs wallons en proposant leur label « Sustainable natural trees ».

    En ce qui concerne le bio, les charges supplémentaires dues au mode de culture sont plus conséquentes et le seul producteur bio en Wallonie vend directement aux particuliers, ce qui lui laisse une marge complémentaire pour couvrir ses frais additionnels, ce qui n’est à ce stade pas réalisable pour pouvoir être concurrentiel sur le marché européen.

    Par ailleurs il apparaît que l’ensemble des structures « Ecoresponsable et Bio » ont des difficultés pour atteindre le seuil de rentabilité, mais par contre, les producteurs s’y inscrivent et peuvent mettre en évidence une manière de produire plus responsable.