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La recherche et le développement de solutions énergétiques d'avenir

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 289 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/12/2021
    • de DOUETTE Manu
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Dans le cadre de ses objectifs climatiques, la Wallonie a pour ambition de développer des alternatives énergétiques afin de réduire ses émissions de CO2. La fin des énergies fossiles et l'électrification de notre quotidien nécessiteront le développement d'un mix énergétique neutre en carbone.

    Au début de la législature, j’interrogeais Monsieur le Ministre sur la stratégie énergétique de la Wallonie. Dans sa réponse, il rappelait l'engagement pris par la Wallonie de développer d'ici 2050, un mix énergétique 100 % renouvelable. Après deux ans de travail, où en est la Wallonie dans le développement de son mix énergétique ?

    Quelle est la stratégie pensée pour atteindre cet objectif ?

    Sur quelles priorités a-t-il travaillé ?

    A-t-il consulté les grands acteurs énergétiques belges ?

    Les solutions sont nombreuses et variées bien que certaines soient encore au stade de la recherche et développement. Qu'a-t-il entrepris pour développer des projets de recherche sur les solutions énergétiques d'avenir ?

    Si l'interconnexion de l'énergie au niveau européen est une des clés pour le mix énergétique wallon, la Wallonie devra malgré tout préserver une certaine autonomie énergétique.

    Quelles balises a-t-il mises en place afin d'assurer l'autonomie énergétique de la Wallonie entre aujourd'hui et 2050 ?

    La Wallonie développe-t-elle des solutions énergétiques neutres en carbone, mais non durables au cas où le 100 % renouvelable serait plus long à atteindre que prévu ?
  • Réponse du 27/01/2022
    • de HENRY Philippe
    La Wallonie progresse dans le développement de son mix énergétique. Elle a satisfait pour 2020 à sa contribution à l’obligation nationale d’efficience énergétique suivant la directive 2012/27 de l’Union européenne. La Wallonie a également satisfait, et même dépassé, son engagement de production d’énergie renouvelable tel que défini dans l’accord de coopération du burden sharing.

    Rappelons que lors du Conseil européen des 12 et 13 décembre 2019, les chefs de gouvernement européens ont sanctionné l'objectif d'une Europe climatiquement neutre d'ici 2050. Par neutralité climatique, on entend un équilibre global entre les émissions et l'absorption de gaz à effet de serre.

    La stratégie pour atteindre ces objectifs est tracée dans le Plan Wallon Énergie Climat pour 2030 dont le PACE (Plan D’Action Climat Énergie) est issu. Ce plan est en révision suite au nouveau jalon intermédiaire que s’est fixé le Gouvernement à l’horizon 2030 et qui correspond à l’objectif du Green Deal : 55 % de réduction des gaz à effet de serre à l’horizon 2030 par rapport à 1990.

    La stratégie à l’horizon 2050 est décrite dans le document « Long Term Strategy », remis à la Commission européenne suivant le « Règlement sur la gouvernance 2018/1999 du Parlement européen et du Conseil ».

    Un travail de consultation de la société civile, y compris les grands acteurs énergétiques belges, a bien sûr été réalisé. Pour la révision du Plan D’Action Climat Énergie à l’horizon 2030, un panel citoyen est consulté.

    Concernant le développement des projets de recherche, pour ma part, j’ai lancé l’appel à projets « laboratoires vivants ».
    Deux projets préparant les communautés d’énergies renouvelables ou citoyennes sont financés et en cours. Mon Administration a participé, avec le SPW Économie, Emploi, Recherche, à la définition du domaine d’innovation stratégique « systèmes énergétiques et habitat durable », un des 6 domaines retenus dans la « Smart Specialisation Strategy ». Ce domaine est divisé en 4 grandes ambitions qui concernent l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments et des productions industrielles ainsi que leur décarbonation, le déploiement des énergies renouvelables, la décarbonation du secteur de la logistique et du transport, en ce compris l’économie de l’hydrogène.

    Ce type de réflexion ne peut être réalisée sans avoir préalablement rencontré et échangé avec les acteurs de ces technologies. C’est même un prérequis afin de connaître les forces de la Région et investir dessus. Je rappelle que, par le passé, le Département de l’Énergie a soutenu les cartographies technologiques du Cluster TWEED. Cluster qui est une pièce essentielle dans le dialogue avec les acteurs industriels ou académiques de la Région.

    Concernant l’autonomie énergétique de la Wallonie, rappelons que les grandes infrastructures de production et de transmission d’énergie sont de compétence fédérale. Il y a une autonomie énergétique de la Belgique, mais pas de régions ou de provinces. Certaines éoliennes sont directement raccordées au réseau de transmission d’électricité, de compétence fédérale. La Wallonie développe les moyens de production d’énergie renouvelable et souhaite maintenir son avance sur les objectifs nationaux.

    Concernant les « solutions énergétiques neutres en carbone, mais non durables », j’imagine que Monsieur le Député fait référence aux solutions de capture du CO2 émis par la combustion de combustibles fossiles. Ce procédé très énergivore fait augmenter la consommation de combustible fossile de 25 %. Des solutions de réduction de la consommation d’énergie et de développement des énergies vertes sont préférables. En revanche, la capture du CO2 de process industriel est mise en œuvre dans des projets de R&D concernant notamment le ciment et la chaux.