Le recensement de moustiques exotiques par le biais des sciences participatives
- Session : 2021-2022
- Année : 2021
- N° : 209 (2021-2022) 1
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Question écrite du 03/12/2021
- de MATAGNE Julien
- à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
Celui-ci vise notamment au développement d'un site web qui fonctionnera, comme pour le réseau de renseignement TiquesNet, sur base d'une participation citoyenne. Les sciences participatives représentent, en effet, un outil très puissant puisque l'on augmente considérablement l'échantillonnage et la couverture.
Cependant, de potentiels biais doivent être considérés, notamment les erreurs d'identification (ex. avec d'autres insectes ou d'autres espèces de moustiques indigènes). Les espèces exotiques n'étant pas les plus faciles à identifier pour un néophyte, comment va-t-elle gérer l'afflux (parfois conséquent) de données et la validation ? Comment va-t-elle mettre en œuvre la formation des citoyens qui est indispensable afin d'obtenir des données qualitatives ?
Le projet 124 du Plan de relance est dédié au développement et au soutien des initiatives de sciences citoyennes dans l'acquisition de données. Chaque jour, des milliers d'observations sont encodées sur les portails de sciences participatives et sans doute des espèces exotiques de moustiques. Des liens seront-ils faits entre les bases de données de surveillance d'espèces nuisibles (ex. tiques, moustiques exotiques) et celles relatives à la biodiversité (ex. observations.be/waarnemingen.be) ?
Dans le cadre du suivi efficace des espèces et populations, qu'elles soient indigènes ou exotiques, problématiques ou non, une centralisation de l'ensemble des données d'origines diverses ne pourrait-elle pas être pertinente en plus d'une structuration efficace comme Madame la Ministre le souligne dans la fiche 124 ? Peut-on avoir son avis sur cela ?
Réponse du 12/01/2022
- de TELLIER Céline
L’idée de la mise en œuvre d’un site encourageant la participation citoyenne est basée sur l’expérience déjà acquise par des départements du sud de la France qui ont déjà mis en place de tels systèmes « de veille citoyenne » depuis plusieurs années. Ces systèmes permettent d’être plus réactif et moins focalisé sur des types d’environnement prédéfinis. L’expérience acquise par Sciensano avec le réseau TiquesNet a conforté le choix de ce prestaire pour assurer cette nouvelle mission.
De même, l’expérience acquise, ne serait-ce qu’au niveau du Guichet régional du Portail de la CPES, met bien en évidence le risque de mauvaise identification dû à des signalements réalisés par des citoyens n’étant pas spécialement formés en entomologie.
Les prestataires de Memo Plus ont ainsi prévu des filtres pour encadrer et gérer ces signalements. Le premier implique le personnel de Sciensano (formé par l’IMT) et qui opérerait un premier tri sur base des photos qui leur seront adressées. Seuls les cas les plus douteux feront l’objet d’un second avis au niveau de l’IMT.
Je précise donc bien que ce travail sera mené conjointement par les équipes de Sciensano et de l’IMT, et pas par des agents régionaux. Nous n’aurons donc pas à notre niveau à gérer un « afflux d’information ».
En ce qui concerne le partage de l’information avec d’autres bases de données, rien n’a été prévu dans le cadre du marché conclu avec le prestataire. A notre connaissance, il n’existe pas de base de données suffisamment rigoureuse que pour être exploitable dans le cas de la lutte contre le moustique tigre. Mes services restent cependant attentifs à toute opportunité dans ce sens.