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Les mesures de sauvegarde des oiseaux

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 213 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/12/2021
    • de ANTOINE André
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les nouvelles sont très mauvaises pour les oiseaux européens. Selon une vaste étude, environ 600 millions d'entre eux ont disparu entre 1980 et 2017 en Europe, soit un oiseau sur six.

    L'étude a été réalisée par la Société royale pour la protection des oiseaux, l'ONG Birdlife international et la société tchèque d'ornithologie. Les chercheurs ont étudié les données relatives à 347 des 448 espèces indigènes présentes en Europe. Ils ont conclu que les effectifs d'oiseaux nicheurs ont globalement chuté de 14 à 17 % entre 1980 et 2017 ; entre 560 et 620 millions d'individus.

    Selon la publication, l'essentiel des pertes est concentré sur huit espèces. Principal affecté : le moineau domestique, dont les effectifs ont baissé de moitié (247 millions d'oiseaux) pendant la période étudiée. La bergeronnette printanière (qui a perdu 97 millions d'individus) est la deuxième plus affectée, suivie par l'étourneau (75 millions) et l'alouette des champs (68 millions). En Belgique, indiquait un récent rapportage à la Commission européenne, l'abondance totale d'oiseaux a diminué d'environ 10 % en 40 ans. Et encore ne s'agit-il que d'une « estimation prudente », disent les experts.

    Les causes sont toujours les mêmes : l'intensification agricole dans les milieux ruraux et - en ville - le manque de nourriture, des maladies ou la pollution de l'air.

    Madame la Ministre dispose-t-elle de chiffres plus spécifiques pour la Région wallonne ?

    Quelles mesures envisage-t-elle pour sauvegarder la variété avicole face à ces constats inquiétants, notamment en matière de réglementation de l'usage de certains pesticides ?

    Quelles solutions pourrait-elle apporter face à ce constat interpellant ?

    Compte-t-elle organiser une campagne de sensibilisation en coopération avec Natagora à l'égard de nos citoyens ? Je pense notamment à leur dernière brochure « Prêt pour accueillir les oiseaux cet hiver ».
  • Réponse du 12/01/2022
    • de TELLIER Céline
    La Wallonie possède un système de suivi des oiseaux sauvages structuré et efficace qui permet d’obtenir des tendances fiables à moyen et long terme.

    L’état des lieux réalisé en Wallonie pour la période 2013-2018 en vue du rapportage à la Commission européenne indique qu’une majorité des espèces communes, soit 51 %, a décliné au cours des 30 dernières années. En moyenne, les effectifs ont décliné de 1 % par an, avec une accélération ces 10 dernières années.

    Pour ce qui concerne l’ensemble des espèces nicheuses, 28 espèces ont vu leur situation se dégrader entre 2010 et 2021, tandis que 24 espèces ont vu leur situation s’améliorer.

    Les oiseaux liés aux milieux agricoles sont particulièrement touchés puisque 47 % des espèces qui fréquentent préférentiellement ces milieux sont menacées. Ceci est à mettre en lien avec l’intensification des pratiques dont notamment l’accroissement du rythme des récoltes, l’implantation de grandes cultures peu favorables à la biodiversité et la suppression des éléments paysagers.

    Même si malheureusement, le constat de déclin des oiseaux communs dépasse largement l’échelle de la Wallonie, plusieurs actions que je soutiens peuvent contribuer à limiter ce déclin. Pour n’en citer que quelques-unes :

    - le projet « Yes we plant », que je ne dois plus vous présenter ;
    - plusieurs projets LIFE dont le projet « Sanctuaires de faune sauvage » que le Gouvernement wallon vient d’accepter de soutenir et qui prévoit, dans les milieux agricoles et forestiers, la restauration de zones favorables à des espèces menacées, dont la perdrix grise, l’engoulement, les busards, le bruant proyer …
    - une subvention à AVES – pôle ornithologique de Natagora pour mener des actions pilotes de préservation s’adressant spécifiquement aux oiseaux des espaces agricoles ;
    - l’appel à projets « Espace vert en milieu urbain » visant à recréer des espaces favorables à la biodiversité dans les zones urbaines ;
    - une aide aux communes pour mener des projets locaux de restauration d’espaces naturels (via le subside BiodiverCité);
    - le soutien aux activités d’un groupe de travail sur la biodiversité et le bâti qui, notamment, informera et sensibilisera sur l’accueil des oiseaux dans le bâti.

    Par ailleurs, dans le cadre des discussions sur le Plan stratégique wallon de mise en œuvre de la PAC, je défends la vision d’une agriculture familiale, de proximité, qui préserve les ressources naturelles, dont les habitats et éléments paysagers indispensables à la survie de la biodiversité.

    Enfin, il n’est pas prévu d’initier une campagne de sensibilisation spécifique au niveau du SPW ARNE étant donné que AVES-Natagora, association partenaire de plusieurs projets subventionnés, s’en charge de façon efficace.