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L'épidémie de VIH

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 176 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 08/12/2021
    • de VANDORPE Mathilde
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Il y a exactement 40 ans aux États-Unis, un virus jusqu'alors inconnu faisait son apparition. Comme pour la Covid, les autorités de santé avaient été averties d'un taux anormal de maladies rares dès l'année 1981. Il faudra des années pour identifier le virus et pour en comprendre le mode de transmission.

    40 ans plus tard, le virus du sida, le virus du syndrome d'immunodéficience acquis, est heureusement beaucoup mieux connu, mais il n'est hélas pas encore éradiqué. C'est pourtant un objectif de l'OMS pour l'horizon 2030.

    Interrogée sur le même sujet, il y a un an, Madame la Ministre avait expliqué avoir l'intention de mettre en route un plan national VIH. Le travail avec l'AViQ avait été initié. Qu'en est-il des relations avec le Fédéral sur le sujet ? A-t-elle pu mettre ce point à l'ordre du jour d'une Conférence interministérielle (CIM) ou envisage-t-elle de le faire ?

    En parallèle, l'opérationnalisation du WAPPS se fait toujours attendre. A-t-elle pu établir un calendrier de sortie du « standstill » des acteurs de promotion de la santé dont les acteurs de lutte contre le sida font partie ?

    Dans le contexte de crise de la Covid-19, a-t-elle une idée de l'impact de la crise sanitaire sur le dépistage du VIH ? Va-t-elle soutenir des actions de rattrapage pour les dépistages des IST qui n'auraient pas eu lieu cette année ? De nouvelles campagnes de sensibilisation sont-elles prévues ?

    De nouveaux acteurs actifs dans la sensibilisation aux maladies infectieuses sont-ils soutenus ?

    Bref, en un mot, où en est la stratégie du Gouvernement wallon pour atteindre l'objectif de l'ONU d'éradication de la maladie malgré la situation sanitaire actuelle ?
  • Réponse du 16/12/2021
    • de MORREALE Christie
    Afin d’assurer l’atteinte des objectifs fixés par l’ONUSIDA, à savoir mettre un terme à l’épidémie de SIDA d’ici 2030, les actions de lutte contre le VIH mises en place sur le territoire wallon s’intègrent dans le WAPPS 2030 ainsi que dans le plan national de lutte contre les VIH 2020-2025. Ce dernier paraîtra, avec un peu de retard, début 2022.

    Ces plans poursuivent donc des objectifs stratégiques également fixés par l’ONUSIDA.

    Ainsi, ce sont l’ensemble des actions prévues par ce nouveau plan national en cours de finalisation au niveau fédéral qui contribueront à l’atteinte des objectifs fixés par l’ONUSIDA. Ces actions sont ventilées selon les 5 piliers : prévention, dépistage, prise en charge, qualité de vie et conseil positif.

    Pour ce qui est de la mise en œuvre du plan wallon de prévention et de promotion de la santé à horizon 2030, la programmation est en cours de construction en concertation avec le secteur. Elle a pris du retard à cause du Covid, il était difficile pour l’ensemble des parties prenantes de courir tous les lièvres en même temps. La sortie du Stand Still est prévue pour 2023. La bonne articulation des actions de terrain sur le territoire de la Wallonie est garantie par la participation des différents acteurs aux stratégies concertées IST-Sida.

    En 2021, les opérateurs wallons actifs dans le cadre de la lutte contre le VIH ont pu bénéficier de financement complémentaire pour renforcer leur action de proximité auprès des publics les plus à risque afin de minimiser les effets de la crise sanitaire notamment sur la diminution des dépistages. Si on peut désormais vivre avec le VIH, cela reste une maladie infectieuse : c’est important de se faire dépister régulièrement et de continuer à utiliser l’ensemble des moyens de prévention à disposition (prep, préservatifs, traitement post-exposition) afin de ne pas contaminer ses partenaires.

    J’en profite pour rappeler qu’aujourd’hui une personne vivant avec le VIH, sous traitement antirétroviral et dont la charge virale est indétectable, ne transmet pas le virus. Si cela permet d’assurer une meilleure qualité de vie aux personnes vivants avec le VIH, les préjugés sur ces personnes ont la vie dure, elles se retrouvent stigmatisées.

    C’est pourquoi il est important d’informer. C’est le rôle des opérateurs de promotion de la santé et de prévention wallons et les centres de planning familial.

    Enfin, je tiens à préciser qu’une personne vivant avec le VIH ne devrait pas être inquiétée par des poursuites pénales si elle ne divulgue pas son statut sérologique dans la mesure où elle ne met pas en danger son ou sa partenaire grâce à son traitement antirétroviral.

    Il est temps de mettre fin aux discriminations d’un autre temps qui touchent encore les personnes vivant avec le VIH.