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La nécessité d'avoir un nouveau plan de lutte contre le VIH

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 183 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 10/12/2021
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Grâce aux avancées scientifiques, les personnes séropositives qui ont une charge virale faible grâce à un traitement efficace peuvent mener une vie « normale ». La Belgique a atteint l'objectif mondial 90-90-90 de l'ONUSIDA pour 2020 et semble en bonne voie d'atteindre l'objectif 2030 de 95-95-95. Ces objectifs ont été fixés avec l'ambition ultime de mettre fin à la pandémie de VIH. Néanmoins, le virus est toujours activement présent et infecte des personnes chaque jour, y compris en Belgique.

    Les résultats du Plan VIH pour la période 2014-2020 ont été positifs, notamment grâce à une offre de dépistage du VIH plus diversifiée, une meilleure disponibilité de la PrEP et un remboursement partiel en Belgique, la mise en route immédiate d'un traitement contre le VIH après le diagnostic qui est entièrement remboursé, et des centres de référence VIH supplémentaires. Ce plan a pris fin en 2020.

    D'un point de vue de la santé publique, la lutte contre le virus et le réveil de la conscience de cette maladie infectieuse sont toujours aussi importants, pour cette raison, les organisations de terrain travaillant à la lutte contre le VIH et autres infections sexuellement transmissibles demandent un nouveau plan VIH.

    Madame la Ministre pense-t-elle que de nouvelles mesures soient nécessaires dans le futur plan de lutte contre le VIH ? Quel est l'état d'avancement des discussions relative à l'évaluation et la refonte du Plan VIH interfédéral avec le niveau fédéral et les autres entités fédérées ?

    Cela a-t-il déjà été discuté lors de la Conférence interministérielle Santé ? A-t-elle déjà eu des discussions à ce sujet avec des associations de terrain ? Quel serait l'impact d'une absence de nouveau plan de lutte contre le VIH ?
  • Réponse du 22/12/2021
    • de MORREALE Christie
    Afin d’assurer l’atteinte des objectifs fixés par l’ONUSIDA, à savoir mettre un terme à l’épidémie de SIDA d’ici 2030, les actions de lutte contre le VIH mises en place sur le territoire wallon s’intègrent dans le WAPPS 2030 ainsi que dans le plan national de lutte contre les VIH 2020-2025. Ce dernier paraîtra, avec un peu de retard, début 2022. Ces plans poursuivent donc des objectifs stratégiques également fixés par l’ONUSIDA :
    * 95–95 –95 : d’ici à 2025, 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 95 % des personnes qui connaissent leur séropositivité reçoivent un traitement et 95 % des personnes sous traitement ont une charge virale supprimée, de sorte que leur système immunitaire reste fort et que le risque qu’elles transmettent sexuellement l’infection est considérablement réduit ;
    * la prévention primaire et l’élimination de la discrimination pour mettre fin au VIH et permettre aux personnes concernées d’atteindre une qualité de vie optimale.

    Les actions de ce plan national sont ventilées selon les 5 piliers : prévention, dépistage, prise en charge, qualité de vie et conseil positif.
    La bonne articulation des actions de terrain sur le territoire de la Wallonie est garantie pas la participation des différents acteurs aux stratégies concertées IST-Sida.

    En 2021, une personne vivant avec le VIH, sous traitement antirétroviral et dont la charge virale est indétectable ne transmet pas le virus. Si cela permet d’assurer une meilleure qualité de vie aux personnes vivant avec le VIH, les préjugés sur ces personnes ont la vie dure, elles se retrouvent stigmatisées. C’est pourquoi il est important de s’informer. Les opérateurs de promotion de la santé et de prévention wallons et les centres de planning familial sont là pour ça.

    Si on peut désormais vivre avec le SIDA, cela reste une maladie infectieuse : c’est important de se faire dépister régulièrement et de continuer à utiliser l’ensemble des moyens de prévention à disposition (prep, préservatifs, traitement post-exposition) afin de ne pas contaminer ses partenaires. Le site de la Plateforme Prévention Sida renseigne l’ensemble des lieux où il est possible de faire dépister gratuitement en Wallonie.

    Enfin, pour continuer à lutter contre les discriminations, il est important de rappeler que de nos jours, le VIH ne doit pas être une affaire pénale, mais bien une affaire de santé publique. Une personne vivant avec le VIH ne devrait pas être inquiétée par des poursuites pénales si elle ne divulgue pas son statut sérologique dans la mesure où elle ne met pas en danger son ou sa partenaire grâce à son traitement antirétroviral.