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La Fintech en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 204 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/12/2021
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    J’avais interrogé Monsieur le Ministre il y a un an concernant le secteur de la Fintech en Wallonie. Dans cette question, je relevais l'augmentation exponentielle de ce secteur partout dans le monde.

    Aujourd'hui, le secteur continue de croître de manière importante. En Europe, le secteur ambitionne d'être un des principaux catalyseurs de la relance économique.

    Cependant, malgré cette progression fulgurante partout dans le monde, la Belgique peine à suivre le mouvement. Pourtant, notre pays, et particulièrement la Wallonie, possède de nombreux atouts importants dans ce domaine. Monsieur le Ministre les pointait d'ailleurs lors de ma dernière question sur le sujet : « Un grand nombre d'universités et de centres de recherche, un secteur numérique émergent dynamique sur certaines technologies, une expertise belge reconnue en matière de paiements et des outils spécifiques comme le nouveau fonds Tioga Capital destiné à soutenir des start-up innovantes dans le domaine de la Blockchain. ».

    Il est à noter que le secteur belge multiplie les appels pour être intégré au Plan de relance post-Covid.

    Au niveau de la Wallonie, il a mis en évidence deux éléments qui devaient être soutenus afin de résorber notre retard sur la question :
    « - le réseautage et les synergies entre acteurs de la recherche et entrepreneurs sur des développements de technologies émergentes tels que l'IA (détection de la fraude, repérage de tendances boursières et d'actifs …) et la Blockchain (sécurité des contrats, rapidité et transparences d'exécution des transactions …) ;
    - une aide à l'embauche de profils IT spécifiques très demandés comme les développeurs de langage de type Java ou avec de l'expérience dans une technologie émergente (AI, machine learning …). Cette aide doit s'accompagner d'une intégration de ces matières dans les cursus enseignés dans les écoles et la formation continuée. »

    Quelle est son action afin de développer le secteur de la Fintech en Wallonie ?
  • Réponse du 28/12/2021
    • de BORSUS Willy
    L’Agence du Numérique recense actuellement 33 entreprises wallonnes actives dans l’écosystème Fintech Digital Wallonia. Elles offrent principalement 3 types de services : paiement, asset management et financement participatif. Les Fintechs ciblent plusieurs types de clients :
    - les institutions financières qu’elles complètent avec leurs services agiles ;
    - les entreprises et les organisations dans la digitalisation de leur gestion et de leur offre ;
    - le consommateur pour satisfaire ses exigences (instantanéité, simplicité et sécurité).

    La relative faiblesse de ce secteur d’activité en Wallonie s’explique, entre autres, par le fait que l’on retrouve généralement les offreurs de Fintech auprès des sièges des grandes institutions financières. En conséquence, ces dernières sont surtout présentes à Bruxelles et Anvers et - bien sûr - au Grand-Duché du Luxembourg.

    Pour autant, la Région compte sur son territoire quelques entreprises reconnues, comme Swift ou UnifiedPost. D’autres, plus jeunes, sont en plein développement, comme par exemple Digiteal ou EmaSphere.

    J’attirais l’attention de l’honorable membre, l’année passée, sur les atouts de la Wallonie en matière de Fintech : des universités et des centres de recherche performants, un foisonnement de startups numériques, une expertise reconnue en matière de paiements et des outils spécifiques comme le fonds Tioga Capital destiné à soutenir des startups innovantes dans le domaine de la Blockchain.

    J’évoquais également la nécessité de soutenir le développement de synergies entre acteurs de la recherche et entrepreneurs sur des technologies émergentes telles que l’IA (détection de la fraude, repérage de tendances boursières et d’actifs …) et la Blockchain (sécurité des contrats, rapidité et transparences d’exécution des transactions …), tout en stimulant la formation de profils spécifiques via l’intégration de ces matières dans les cursus scolaires, universitaires et de formation continuée.

    Deux éléments encourageants sont à relever à ce stade.

    D’abord, via le Programme Digital Wallonia 4AI, consacré, comme son nom l’indique, à l’usage de l’intelligence artificielle en Wallonie, il a été possible et il sera encore plus à l’ordre du jour de soutenir le déploiement de solutions Fintech wallonnes, depuis le stade de l’analyse d’opportunité (Start IA) jusqu’à la commercialisation (Cap IA), en passant par la réalisation de prototypes (Tremplin IA).

    Enfin, on se réjouit de la constitution d’un consortium wallon dédié aux applications de la blockchain - le bien nommé réseau Walchain, qui réunit 33 membres à ce jour, pour la plupart acteurs privés. L’un des domaines d’application naturels de la blockchain est, on l’a dit, le secteur financier et l’on peut donc s’attendre à ce que ce réseau stimule l’innovation régionale en matière de Fintech.

    Bien entendu, ces programmes et initiatives sont fort « jeunes » et il faudra attendre les prochaines années pour en évaluer l’impact en pleine connaissance de cause, tout comme des efforts doivent encore être réalisés en matière d’enseignement et de formation. Mais globalement, les outils et ressources sont désormais bien présents pour permettre un véritable décollage du secteur avec à la clé, une nouvelle source de création de valeur et d’emplois pour la Région.