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L'impact en termes de mobilité de la réouverture de la ligne ferroviaire reliant Dinant et Givet

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 317 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/12/2021
    • de BASTIN Christophe
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Le Ministre fédéral de la Mobilité vient de signer une déclaration d'intention portant sur le projet de réactivation de la ligne ferroviaire Dinant-Givet. Il s'agit à ce stade de mandater les entreprises ferroviaires des deux pays pour réaliser ensemble des études sur le potentiel économique et la faisabilité technique du retour du train sur ce tronçon.

    Vu l'impact que ce projet aura sur la mobilité, on peut s'étonner que la Wallonie n'ait pas été associée à ces négociations. La Région cofinance déjà une étude relative à la réouverture de la ligne ferroviaire Dinant-Givet. Monsieur le Ministre indiquait en juin dernier à ce sujet : « aucune modalité n'a été fixée pour (…) l'étude d'opportunité Dinant-Givet ».

    Par ailleurs, on aura pu noter dans la presse le peu d'enthousiasme des élus locaux qui ne voient pas beaucoup d'intérêt à cette réouverture et plaident pour réorienter le tronçon vers une vocation touristique, notamment au travers de la réalisation du tronçon manquant du RAVeL entre la Voie verte française et Anseremme.

    Monsieur le Ministre a-t-il été informé de ce projet d'étude franco-belge ? Si ce n'était le cas, comment explique-t-il que le Gouvernement fédéral n'ait pas associé la Wallonie ?

    La Wallonie va-t-elle participer au financement des études annoncées ?

    Ces études prendront-elles en compte l'impact global sur la mobilité de ce projet ?

    On sait l'intérêt de la France pour développer cette ligne et concurrencer la ligne Athus-Meuse avec à terme un risque de désinvestissement sur cette ligne. A-t-il interpellé le Ministre fédéral de la Mobilité sur cet aspect ?

    Des garanties ont-elles pu être données ?

    Comme je l'ai déjà indiqué, les élus locaux plaident pour le développement du tronçon manquant du RAVeL. L'impact sur le projet de RAVeL sera-t-elle prise en compte dans les études annoncées ?

    Le projet de RAVeL pourrait-il être impacté ?

    Des modifications sont-elles à attendre ?
  • Réponse du 25/01/2022
    • de HENRY Philippe
    Je peux rassurer l’honorable membre sur le fait que la Région wallonne a bien été associée aux discussions entre la France et l’état fédéral, même si je lui rappelle que la décision ressort des compétences du Fédéral.

    Je serai d’ailleurs représenté lors de la signature de la Convention la réouverture de la liaison ferroviaire entre Givet et Dinant ce 24 janvier à Givet. Ce dossier est notamment suivi de près par mon cabinet en raison de l’importance de l’aménagement du RAVeL.

    En effet, cela va bientôt faire 10 ans que le projet de RAVeL entre Dinant et Hastière (L154) est envisagé à la suite d’une première étude réalisée par l’ASBL Chemin du Rail en 2012.

    Ce tronçon de RAVeL de 10 km correspond au dernier maillon à aména-ger d’un itinéraire européen «EuroVelo 19, la Meuse à vélo» qui fait 1 000 km entre les Pays-Bas et la France. Un itinéraire qui est de plus en plus emprunté avec l’essor du vélo dont le tourisme à vélo.

    Actuellement l’itinéraire emprunte une régionale (N96) sur 7 km qui est très dangereuse pour les cyclistes.

    Concernant la réouverture de la ligne ferroviaire, les études vont enfin débuter. Celle concernant le potentiel voyageur commencera en 2022 et celle sur la faisabilité technique commencera quant à elle en 2023. La réouverture de la ligne, si elle est confirmée, serait envisagée au plus tôt en 2035. Elle ne concerne que le transport de passager et non le fret.

    Si cette réouverture n’est pas une priorité au niveau de la Wallonie et pour les communes locales, il reste utile d’avoir une vision de redéploiement du réseau ferroviaire à long terme. Les conclusions sur l’étude de potentiel seront donc particulièrement intéressantes.

    Ces études sont financées en grande partie par la France, et dans une moindre mesure par l’État fédéral. Ces études ne bénéficient pas d’une intervention régionale.

    Quant à la concurrence avec l’axe Athus-Meuse, je ne partage pas ses inquiétudes à l’heure actuelle. En effet, je n’imagine pas un abandon de l’axe Athus-Meuse qui, je le rappelle, est composé de deux voies électrifiées, équipé de l’ETCS, et proposant un trajet relativement direct vers les régions industrielles de l’Est et le sud de la France en faveur de la ligne de Givet qui est tortueuse et non électrifiée jusqu’à Charleville-Mézières. Les investissements qui ont été faits ces dernières années sur l’Athus-Meuse, même s’il reste de nombreuses choses à faire, sont également de nature à me rassurer.

    Pour en revenir au RAVeL, au vu de l’enjeu de sécurité du trafic cycliste qui est en augmentation et que je souhaite promouvoir et développer, j’estime impossible d’attendre plus longtemps pour réaliser ce tronçon. Raison pour laquelle j’ai demandé à mon administration d’aller de l’avant à cet égard. Toutefois, il serait logique qu’Infrabel contribue au financement des travaux de compensation environnementale et de sécurisation des parois rocheuses, et que dès lors la Wallonie ne les finance pas seule, si la ligne venait à être remise en service bien entendu.

    J’ai donc écrit à Infrabel pour leur demander de s’engager à travers une convention sur une répartition équitable des coûts dans le cas où la ligne serait réouverte. J’ai bon espoir que notre demande soit accueillie favorablement.

    Si leur réponse est positive, je demanderai à mon administration en concertation avec Infrabel d’engager les démarches nécessaires à la réalisation du RAVeL dans les plus brefs délais. Une telle solution me paraît la plus efficace pour l’usager et respectueuse des visions à la fois de la Wallonie et d’Infrabel.

    J’ai d’ores et déjà sollicité mon administration pour examiner les réponses à apporter aux observations du fonctionnaire délégué, et ce afin de pouvoir formuler une demande de permis permettant d’y répondre.

    En parallèle et à court terme, j’ai également demandé à mon administration d’examiner des possibilités d’une sécurisation de l’itinéraire aujourd’hui emprunté par les cyclistes le long de la N96. Cela impliquerait toutefois de réorienter plus de trafic routier entre Givet et Dinant vers la N936 et la N97.