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L'impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des Wallonnes et des Wallons

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 192 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/12/2021
    • de SAHLI Mourad
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Depuis plusieurs années, les réseaux sociaux font partie intégrante de nos vies. Dans notre pays, nous sommes 76 % à être actifs sur les réseaux sociaux.

    La semaine dernière était diffusé sur La Une le documentaire « Happy, la dictature du bonheur sur les réseaux sociaux ». Ce reportage met en lumière la course à la popularité sur les réseaux sociaux et son impact sur la santé mentale des utilisateurs de tout âge. Profondément révolutionnaires, ces applications initialement destinées à la création de lien et au partage semblent dévoiler de plus en plus leurs travers. En effet, dans ce monde merveilleux, où chacun se montre sous son meilleur jour, de nombreux utilisateurs se retrouvent aujourd'hui victimes de cette dictature du bonheur et en quête d'approbation constante.

    Bien que l'on retrouve de plus en plus de comptes positifs prônant l'acceptation de soi, l'hyperconnectivité a indéniablement des répercussions sur l'estime de soi et la construction de l'identité.

    À l'heure actuelle, les experts en santé mentale sont confrontés à un mal relativement nouveau : les personnes en situation d'addiction et/ou de souffrance liée aux réseaux sociaux. Madame la Ministre a-t-elle concerté les acteurs de terrain et professionnels de santé afin de les sensibiliser à cette nouvelle réalité et développer un plan d'actions face à ce nouveau fléau ?

    Par ailleurs, nous le savons, les plus grands consommateurs de réseaux sociaux sont les jeunes. Comment assure-t-elle la concertation avec les Ministres de l'Enseignement et de la Jeunesse, pour sensibiliser davantage ce public à une utilisation raisonnée des réseaux sociaux ?
  • Réponse du 13/01/2022
    • de MORREALE Christie
    En effet, le sujet de l’impact des réseaux sociaux sur les jeunes se pose avec d’autant plus d’acuité que la crise Covid se prolonge et que les jeunes sont à nouveau en enseignement hybride.

    En juin 2020 déjà, le Centre de référence en santé mentale wallon publiait l’étude intitulée « Adolescence, médias sociaux & santé mentale ». L’objectif était de faire le point sur les nombreuses inquiétudes concernant l’impact des médias sociaux sur la santé mentale des adolescents. Face à l’abondance des publications sur cette question et le peu de consensus qui en émerge, il était utile d’y voir clair.

    À l’issue de cette recherche, plusieurs pistes de solutions sont avancées. Il s’agit notamment de promouvoir les bons côtés des réseaux sociaux, surtout en temps de pandémie, à savoir la possibilité pour les adolescents d’y trouver du soutien entre pairs ou avec des professionnels et la possibilité aussi pour les adolescents d’échanger avec d’autres sur les difficultés de santé mentale.

    Une étude menée auprès de 1000 jeunes de 16 à 25 ans en septembre 2021 montre que les réseaux sociaux ont été utiles pendant les confinements. D’après les jeunes, les réseaux sociaux, ainsi que le soutien des amis et des collègues, les ont fort aidés.

    Des initiatives peuvent être soutenues, comme en France où l'association étudiante Nightline lance en cette fin d’année une campagne de prévention inédite sur les réseaux sociaux, pour encourager les étudiants en détresse à se faire aider, mais aussi pour aiguiller et épauler ceux qui tentent d'accompagner un proche en difficulté. À l’heure actuelle, en Wallonie, la ville de Mons bénéficie d’une subvention régionale pour ses actions de prévention au cyberharcèlement auprès de jeunes.

    Des actions globales sont également recommandées comme l’éducation aux médias, le soutien aux acteurs clés que sont les parents, les enseignants et les éducateurs. L’étude du Crésam recommande aussi une attention particulière aux discriminations liées au genre que les médias-sociaux véhiculent. La fédération Wallonie Bruxelles soutient par exemple un projet d’Éducation aux Médias appelé Pop Modèle, et qui vise à questionner les représentations et les stéréotypes dans la culture médiatique populaire.

    Les concertations avec les autres niveaux de pouvoirs sont en cours. Un groupe de travail interfédéral se penche actuellement sur les conséquences des addictions aux jeux et aux paris. Les jeunes et les médias sociaux constituent un élément clé de la politique de réduction des additions aux jeux et aux paris. Ces jeux et paris d’argent se faisant de plus en plus en ligne.

    Enfin, les objectifs spécifiques 1.3 et 1.4 de l’axe 2 du plan de promotion de la santé WAPPS visent respectivement à favoriser et promouvoir le bien-être de l'enfant et des jeunes adultes dans leurs différents milieux de vie et à développer les compétences psychosociales des jeunes. Les actions permettant d’atteindre ces objectifs comprennent la sensibilisation des adultes et des enfants aux conséquences du mésusage des réseaux sociaux.