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La santé mentale des jeunes

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 195 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/12/2021
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Les problèmes de santé mentale, courants chez les adolescents, tels que la dépression, restent souvent non traités et ont des conséquences graves sur leur santé et leurs résultats scolaires. Ces troubles peuvent mener jusqu'au suicide.

    Le suicide représente la deuxième cause de mortalité chez les jeunes de 15 à 24 ans après les accidents de la route. Notre pays figure parmi les cinq pays qui ont le plus haut taux de décès par suicide en Europe. Le suicide représente un réel enjeu de santé publique et une attention toute particulière doit être consacrée à la santé mentale chez les adolescents.

    Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dans les pays occidentaux, au moins un jeune sur cinq, âgé de 12 à 25 ans, est atteint d'un trouble psychique. 3 à 4 % d'entre eux sont atteints d'un trouble grave nécessitant une prise en charge clinique.

    Comment Madame la Ministre assure-t-elle, avec les associations de terrain, la lutte contre le suicide et la sensibilisation à la détection des comportements et idées suicidaires, particulièrement chez les jeunes ? Continuera-t-elle à renforcer les politiques mises en place à travers la crise sanitaire ?

    Assure-t-elle une réelle concertation avec les autres autorités du pays sur le sujet afin de créer une politique coordonnée de prévention du suicide ?
  • Réponse du 13/01/2022
    • de MORREALE Christie
    Les données collectées via l’enquête de Santé 2018, et traitées par le Centre de référence de prévention du suicide, convergent vers les chiffres que l’honorable membre cite.

    Pour faire face à cette situation, la Région a adopté le Plan de prévention et de promotion de la santé, en abrégé le WAPPS. Il comporte un objectif clair visant à réduire le taux annuel de tentatives de suicide, ainsi que le taux annuel de décès par suicide, de 10 %, et ce à l’échéance de 2030. Pour atteindre cet objectif, trois mesures sont envisagées dans le WAPPS.

    1. Améliorer la connaissance et la surveillance des données de décès par suicide et des tentatives de suicide.
    2. Réduire l’accessibilité aux moyens létaux et aux communications incitant au suicide.
    3. Améliorer la capacité de prévention du suicide dans la population, de dépistage et suivi des personnes à risques suicidaires et d’accompagnement des personnes et organisations confrontées au décès par suicide.

    Des subventions sont allouées par la Région wallonne à des opérateurs pour lutter contre le suicide chez les jeunes comme l’ASBL « Un pass dans l’impasse », le Centre de Référence en prévention du suicide, les services de santé mentale, les Centres téléaccueil.

    Il y a également des opérateurs subventionnés par la Fédération Wallonie Bruxelles qui œuvrent auprès des jeunes pour lutter contre le suicide.

    Je me permets ici de mettre en évidence le travail réalisé par l’ASBL « Un pass dans l’impasse ».

    En effet depuis 2008, elle propose des consultations psychologiques pour les personnes ayant des idées suicidaires et pour les personnes ayant déjà fait une tentative de suicide. Elle offre un lieu d’écoute pour l’entourage des personnes suicidaires ainsi qu’un accompagnement spécifique pour les personnes endeuillées à la suite d’un suicide. Elle dispense en Wallonie des formations et sensibilisations spécifiques aux adolescents et jeunes adultes. Elle apporte également son expertise aux jeunes via les réseaux sociaux. Elle a identifié 15 lieux dits « hotspots » en Région wallonne.

    Quant au centre de référence en prévention du suicide, il a organisé le 21 septembre dernier, la première assemblée wallonne en prévention suicide. Celle-ci envisage de rédiger un recueil de recommandations permettant la mise en œuvre d’une politique de prévention du suicide fondée sur l’évidence scientifique. Cette assemblée regroupe divers secteurs et experts dans le domaine venant de toute la Région wallonne. Je peux citer l’Université de Louvain-la-Neuve, celle de Mons, l’Observatoire du Hainaut ou encore des psychiatres dont l’expérience n’est plus à démontrer. Le travail réalisé par ce groupe nous sera particulièrement précieux pour définir de nouveaux axes de travail, mais aussi des pistes d’amélioration afin de parvenir à l’objectif qui nous anime toutes et tous : faire diminuer les chiffres liés à la mortalité, aux tentatives de suicide et aux idées suicidaires et améliorer plus encore l’offre de soins à destination de la population.