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Le développement des rues scolaires

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 126 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/12/2021
    • de DI MATTIA Michel
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    La presse de ces dernières semaines fait état du succès de plusieurs expériences pilotes liées au développement de rues scolaires. Les rues scolaires sont identifiées dans le Code de la route comme des rues desservant une école fermée à la circulation pendant les heures de classe.

    Si les aménagements imaginés peuvent offrir aux usagers plus faibles qui fréquentent un cadre/espace convivial et ludique, par exemple lors des entrées et sorties d'écoles, sur les temps de midi ou pour les marchés dominicaux, bloquer une rue s'apparente aussi à potentiellement reporter le problème du charroi sur des rues adjacentes.

    Pour juger de l'opportunité d'un tel dispositif, il s'agit d'en mesurer l'impact sur les déplacements locaux, à partir de différents points de vue, comme ceux des écoles elles-mêmes, mais aussi, et surtout, des enfants, des familles et des usagers réguliers de ces rues pour assurer une meilleure sécurité routière.

    Madame la Ministre a-t-elle adressé à son Administration des recommandations dans le but de mesurer l'impact positif que pourrait avoir ce type d'aménagement sur le nombre d'accidents à proximité des écoles ou dans des contextes plus sujets à des accidents de la circulation ?

    Au regard des différents retours d'expériences pilotes qui lui sont parvenus, serait-elle favorable au développement d'une forme de mobilité qui intègre systématiquement ou ponctuellement ce genre de dispositif aux abords des établissements scolaires ? Si oui, selon elle, quelle forme devrait adopter ce dispositif ?
  • Réponse du 11/01/2022
    • de DE BUE Valérie
    La signalisation visée des rues scolaires permet de créer un environnement apaisé aux abords des écoles, en interdisant la circulation des véhicules motorisés, à certaines heures et dans la rue où se situe l’accès à l’établissement scolaire.

    Ainsi, comme l’honorable membre le souligne, cela peut engendrer un report du trafic sur les rues adjacentes. Il s’agit d’un point important à évaluer pendant la phase de test. Créer une rue scolaire est une décision administrative qui ne peut se prendre sans passer par des étapes d’expérimentation puis d’évaluation. Il faut être en mesure de répondre aux questions suivantes :
    - Comment les usagers adaptent-ils leurs habitudes ?
    - Quels sont les incidents relevés ?
    - La sensibilisation est-elle suffisante ?
    - Quelles sont les répercussions sur la circulation et sur le stationnement dans les rues avoisinantes ?
    - Des problèmes inattendus sont-ils apparus ?

    Cela étant, pour cerner l’intérêt de ce type de projet, il est opportun de prendre en considération les diverses attentes des usagers : convivialité, création de liens sociaux, temps de bien-être physique et psychologique pour les enfants qui parcourent cette rue à pied ou à vélo, autonomie pour les enfants les plus grands, meilleure qualité de l’air, apprentissage par les enfants des modes de déplacement actifs … Les objectifs vont au-delà de la seule sécurité routière.

    Il n’existe pas de recommandations spécifiques dans le but de mesurer l'impact des rues scolaires, mais l’Administration régionale accompagne néanmoins les autorités locales dans l'évaluation résumée par les questions ci-dessus.

    Nous pouvons en déduire que la création ponctuelle de rues scolaires se poursuivra en 2022. Pour autant, la généralisation de ce genre de dispositif aux abords des établissements scolaires ne peut se décider sans prendre le recul nécessaire.

    L’enjeu consiste à aménager tout le parcours vers l’école. La sécurisation doit être étudiée sur une zone de déplacement vers l’école, aussi large que possible. C’est en s’appuyant sur l'analyse de l’accidentalité qu’il convient d’examiner, au cas par cas, quelles sont les meilleures solutions d’aménagement. Il peut être plus judicieux dans tel quartier, d’instaurer une zone de rencontre, dans tel autre de sécuriser surtout les traversées cyclo-piétonnes, d’améliorer l’éclairage, de modifier les sens de circulation … Les interventions envisageables sont nombreuses et avant de généraliser un concept comme celui de la rue scolaire, il semble plus urgent, dans de nombreuses communes, de sécuriser les cheminements par l’aménagement de trottoirs ou d’accotements stabilisés suffisamment larges. Un autre risque important est souvent généré par les véhicules en stationnement obligeant les écoliers à marcher sur la route ou les incitant à traverser sans passage piéton.

    Lorsque l’analyse complète du contexte indique que la création d’une rue scolaire constitue effectivement une mesure permettant de diminuer le nombre de situations dangereuses sur le chemin de l’école, le dispositif est conforme aux recommandations publiées sur le site de la Sécurothèque (http://www.securotheque.be/e-amenagements-usagers-et-vehicules/pietons-e-amenagements-usagers-et-vehicules/abords-d-ecoles/la-rue-scolaire/).

    La bonne pratique est décrite comme suit : de part et d’autre de la rue, une ou plusieurs barrières sont installées. Sur cet équipement déplaçable, il faut apposer le signal C3, complété par un panneau additionnel portant la mention "rue scolaire".

    En outre, comme la rue scolaire a pour but d'encourager les déplacements vers l'école à pied ou à vélo, il est recommandé de mettre à disposition des emplacements de stationnement vélo, en suffisance, à proximité immédiate de l'entrée de l'établissement scolaire. Cet équipement complémentaire est destiné aux parents qui accompagnent les enfants à vélo.

    En conclusion, le dispositif de la rue scolaire, conforme au Code de la route actuel, fait partie d’une panoplie d’outils pour améliorer la convivialité, la sécurité routière, la qualité de l’air et la qualité de vie aux abords des écoles. La Wallonie ne compte pas fixer de règle générale. Ce concept doit être choisi après un diagnostic qui indiquera que la rue scolaire est un dispositif adapté à la situation et aux besoins de l’école.