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L'illégalité du logo végétal de l'Abbaye de Villers-la-Ville

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 130 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/12/2021
    • de ANTOINE André
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Il y a quelques semaines, l'Agence wallonne du patrimoine a ordonné aux responsables de l'Abbaye de Villers-la-Ville de retirer le parterre de fleurs et de buis qui était planté sur la colline. En effet, les buis en question poussaient depuis deux ou trois ans sur la colline qui surplombe le site et formaient le logo « AV » (Abbaye de Villers) que voyaient les visiteurs avant de passer sous les arcades.

    Le problème, c'est que ce parterre égayant la colline n'a jamais fait l'objet d'une demande de permis, alors qu'il a été aménagé sur un site classé. Récemment, alors qu'un permis avait été sollicité pour l'abattage d'une bonne trentaine d'arbres dont l'état sanitaire était assez mauvais, la question du parterre est revenue dans les discussions. Les responsables de l'Agence wallonne du patrimoine ne le trouvent pas adapté, et ils jugent qu'il n'est pas indispensable à la promotion du site. Bref, l'abbaye doit démonter cet aménagement végétal, pour revenir à une simple prairie.

    « Tous les autres aménagements ont fait l'objet d'un permis. On aurait peut-être pu demander une régularisation, mais comme ce parterre ne plaisait pas à l'AWaP, il n'est pas sûr qu'on l'aurait obtenue » indique le directeur de l'abbaye de Villers, Cédric Delcour.

    Sur quelle base légale ou règlementaire l’administration de Madame la Ministre a-t-elle jugé incompatible ce parterre avec la sauvegarde du patrimoine cistercien ?

    N'y a-t-il là un excès d'appréciation rigoriste alors qu'il s'agissait de valoriser le site et son attractivité par un logo végétal ?

    Envisage-t-elle de modifier de telles approches à l'avenir devant des situations similaires ?
  • Réponse du 13/01/2022
    • de DE BUE Valérie
    Lors de la création du nouveau parcours de visite de l’Abbaye de Villers-la-Ville, réalisé dans le cadre de la programmation FEDER et inauguré en 2016, un plan global d’aménagement avait été concerté entre les différentes parties prenantes et fait l’objet d’une autorisation patrimoniale et d’un permis d’urbanisme, comme prévu par la réglementation pour les actes et travaux sur un site classé reconnu patrimoine exceptionnel de Wallonie. Il avait été alors décidé d’aménager le bas de la colline en prairie fleurie, en limitant les interventions anthropiques visibles depuis la rue, le chemin emprunté par les visiteurs se faisant le plus discret possible.

    Le logo végétal dont l’honorable membre fait état ne respecte pas cette décision et a été réalisé en infraction par l’ASBL gestionnaire de la propriété régionale. Le but poursuivi alors par l’ASBL était d’augmenter la visibilité de l’abbaye à l’occasion des retransmissions télévisuelles liées au passage du Tour de France, en 2019, et plus particulièrement dans le cadre des prises de vue aériennes. Cet aménagement n’avait pas vocation à perdurer. D’ailleurs, son enlèvement a été demandé dès 2019, lors de réunions de patrimoine consacrées à divers aménagements sur le site de l’abbaye, et ce tant par l’AWaP que par la Commission des Monuments, Sites et Fouilles.

    Dans le cadre d’une procédure d’autorisation patrimoniale relative à l’abattage d’arbres (réunions des 25 février et 11 juin 2021), l’ASBL a demandé la régularisation de ce logo. L’argument avancé pour le maintien, à savoir la visibilité du site auprès des automobilistes, a été jugé peu recevable par l’AWAP.

    Au vu de ce qui précède, l’AWaP a remis en juin 2021 un avis défavorable à cette demande de régularisation, tout comme la Commission des monuments, sites et fouilles. Les travaux d’enlèvement réalisés en période hivernale sont consécutifs à cette décision administrative, sur laquelle il ne m’appartient pas de revenir.