La stérilisation obligatoire des American Staff

• Session : 2021-2022
• Année : 2021
• N° : 226 (2021-2022) 1

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• Question écrite du 17/12/2021

  • de DODRIMONT Philippe
  • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
  Les American Staff connaissent un succès croissant tant à l'achat qu'à l'abandon, malheureusement. Ces chiens à l'allure impressionnante sont difficiles à replacer dans des familles d'accueil ou d'adoption.
  
  Un refuge avance l'idée de l'obligation de les stériliser afin de réduire ces abandons.
  
  D'après certains responsables de refuges, une des sources du problème provient de la reproduction et de la vente illégale de ces animaux. Marchés parallèles, ventes sur internet, une pratique contraire au bien-être animal qui de manière générale concerne l'élevage canin.
  
  Comment stopper ces dérives ? Les mesures de lutte contre ces réseaux non officiels sont-elles suffisantes ?
  
  Madame la Ministre entend-elle porter le débat auprès de ses homologues régionaux et revoir la stratégie ?

• Réponse du 24/01/2022

  • de TELLIER Céline
  C’est indéniable : beaucoup d’animaux, et notamment des chiens, sont achetés trop rapidement, sur un coup de cœur ou un coup de tête. Le temps de la réflexion avant l’accueil d’un animal est pourtant essentiel, il s’agit là d’un engagement à long terme. Les besoins de chaque animal, chaque espèce, chaque race sont bien particuliers. Les acquisitions irréfléchies mènent, on le sait, à des abandons. Cette situation est déplorable pour les animaux, et mène à la saturation des refuges.
  
  Pour autant, imposer la stérilisation systématique d’une race canine ne semble pas être une piste à privilégier. Les problèmes de comportement sont principalement liés à l’éducation de l’animal. Dès lors, il apparait inopportun de stigmatiser une race, surtout sans données scientifiques approfondies sur la question.
  
  Je rappelle aussi que la problématique est bien distincte de celle de la stérilisation des chats. En effet, l’obligation de stérilisation des chats a été motivée par la surpopulation féline et le phénomène des chats errants.
  
  Ceci n’enlève rien à la problématique bien concrète rencontrée par plusieurs refuges.
  Pour y répondre, je mets en place des solutions, à la fois au niveau des conditions de commercialisation et par de la sensibilisation.
  
  D’une part, la priorité est de mieux cadrer l’activité d’élevage et le commerce des chiens. C’est l’objectif de la refonte de l’arrêté royal de 2007, approuvée en première lecture par le Gouvernement cet été, comme l’honorable membre le sait. Outre le renforcement des conditions de détention, le nouveau texte prévoit une période de réflexion obligatoire entre la première visite d’un acheteur potentiel dans un élevage et l’achat lui-même. Davantage d’informations seront également données à l’acheteur. Il est aussi important que l’acquisition d’un chien se fasse directement entre l’éleveur et l’acheteur. Le nouvel arrêté mettra un frein aux intermédiaires, dont l’unique objectif est généralement le lucre.
  
  Je rappelle que les candidats-acquéreurs devront aussi prouver qu’ils n’ont pas fait l’objet d’un retrait de permis de détention d’un animal, comme je l’ai prévu dans la modification du décret relatif à la délinquance environnementale.
  
  D’autre part, la sensibilisation des vendeurs et des acheteurs est un point crucial. Une campagne de sensibilisation dédiée aux questions à se poser avant d’accueillir un animal aura lieu prochainement.
  
  En conclusion, je suis convaincue que les différents efforts pour cadrer les conditions de commercialisation permettront de lutter contre les achats impulsifs d’animaux, et donc la surpopulation dans les refuges.