La disparition de 600 millions d'oiseaux en Europe en près de 40 ans

• Session : 2021-2022
• Année : 2021
• N° : 227 (2021-2022) 1

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• Question écrite du 17/12/2021

  • de SOBRY Rachel
  • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
  Environ 600 millions d'oiseaux auraient disparu en près de 40 ans en Europe. C'est ce que relève une étude exhaustive menée de concert par la Société royale britannique, l'ONG Birdlife international et la société tchèque d'ornithologie. Ils ont conclu que les effectifs d'oiseaux nicheurs ont globalement chuté de 14 à 17 % entre 1980 et 2017.
  
  Un récent rapportage à la Commission européenne indiquait, quant à lui, que l'abondance totale d'oiseaux en Belgique a diminué d'environ 10 % en 40 ans. Il s'agit, cependant, d'une « estimation prudente ».
  
  Les causes relevées par les rapports précités ne vont guère vous étonner puisqu'il s'agirait principalement de l'intensification agricole, le manque de nourriture, les maladies ou encore la pollution de l'air. Par ailleurs, c'est en milieu rural que les populations seraient les plus affectées. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce sont les espèces d'oiseaux plus communs qui ont désormais tendance à disparaître.
  
  Ce rapport apporte aussi de l'espoir. En effet, l'essentiel des pertes se concentre entre les années 80 et 90. Les mesures de protection mises en place, tant à l'échelle européenne qu'aux échelles nationales, permettent de noter un ralentissement durant les décennies suivantes.
  
  La Déclaration de politique régionale précisant que le Gouvernement entend améliorer la protection des espèces en déclin, j'ai quelques questions à adresser à Madame la Ministre.
  
  La politique qu’elle mène actuellement permet-elle de protéger toutes les espèces d'oiseaux, y compris les plus communes ?
  
  A-t-elle pris connaissance de ce rapport ? Quel regard y porte-t-elle ?
  
  Faut-il renforcer la protection des espèces les plus communes en déclin ?

• Réponse du 24/01/2022

  • de TELLIER Céline
  J’ai bien pris connaissance des chiffres interpellants du rapport que l’honorable membre mentionne. L’évolution de la situation est identique à toutes les échelles et les oiseaux inféodés aux milieux agricoles sont les plus touchés.
  
  Il existe cependant des espèces dont les effectifs évoluent de façon positive comme par exemple, en Région wallonne, le grand corbeau, le hibou grand-duc, le milan royal, le pic mar ou encore le tarier pâtre.
  
  En Région wallonne, conformément à la Directive européenne sur la protection des oiseaux, toutes les espèces d’oiseaux sauvages sont protégées à l’exception des quelques espèces classées comme gibier.
  
  Les actions que je soutiens visent donc à la préservation et à l’amélioration des habitats, tant des espèces menacées que des espèces communes d’oiseaux, mais aussi d’autres groupes d’espèces. Je n’en citerai que quelques-unes :
  - le renforcement de la politique de création des réserves naturelles ;
  - les appels à projets pour le renforcement de la nature en ville ;
  - le projet BiodiverCité qui soutient la mise en œuvre de projets destinés à renforcer la capacité d’accueil de la biodiversité à l’échelle locale ;
  - le soutien de plans d’action en faveur de certaines espèces menacées, dont notamment un plan d’action en faveur des pollinisateurs ;
  - le soutien à plusieurs projets LIFE, projets de grande envergure soutenus par la Commission européenne qui mettent en œuvre des actions d’acquisition, de restauration, de gestion et de sensibilisation orientées vers des habitats et des espèces spécifiques ;
  - la mise en place d’un réseau écologique wallon qui inclura des zones cœurs comprenant les espaces indispensables à la survie d’une série d’espèces cibles et des corridors permettant la connectivité et le déplacement des espèces entre ces zones ;
  - le projet Yes we plant visant la plantation de 4 000 km de haies et/ou 1 million d’arbres.