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Les conséquences des inondations sur la biodiversité

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 236 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/12/2021
    • de WITSEL Thierry
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les inondations qu'a connues notre Région ont été particulièrement dévastatrices. Outre les pertes humaines et d'innombrables dégâts matériels, les dommages environnementaux sont considérables.

    L'impact des inondations sur la biodiversité n'est pas encore quantifiable. Mais les premières observations peuvent inquiéter.

    Ainsi, l'arrondissement de Verviers a été gravement touché, notamment aux abords de la Vesdre. Depuis juillet, il a été constaté que les martins-pêcheurs qui venaient régulièrement sont aux abonnés absents. Selon les associations regroupant des passionnés de la nature, il faut donner un coup de pouce aux oiseaux le temps que la nature reprenne le dessus. C'est en poursuivant cet objectif que le SPW a lancé un projet d'installation de 150 nichoirs pour oiseaux des bords d'eau et 60 autres spécifiquement pour les martins-pêcheurs. Pour ce faire, tant pour la pose que pour l'entretien des nichoirs, l'appui des bénévoles sera nécessaire.

    Cette initiative est à souligner. D'autres projets de ce type, en faveur de la restauration de la biodiversité, vont-ils être lancés ?

    Cinq mois après les événements, un premier état des lieux concernant les impacts des inondations en matière de biodiversité a-t-il pu être établi ?

    Concernant la faune, Madame la Ministre a-t-elle prévu un recensement ?

    Plus globalement, quelle est sa stratégie pour rétablir la biodiversité à ces endroits ?

    A-t-elle déjà établi un plan d'action, en lien avec les acteurs de terrain ?
  • Réponse du 08/02/2022
    • de TELLIER Céline
    Dès les premiers jours qui ont suivi les crues du mois de juillet dernier, mon Administration a entrepris d’évaluer leur impact sur la faune, la flore et l’environnement. À ma demande, un plan de surveillance et d’action a été établi.

    Les bassins versants de l’Amblève, de la Lesse, de l’Ourthe et de la Vesdre sont ceux qui ont été les plus affectés par les crues, avec 8 500 hectares inondés, dont 30 % situés en zone Natura 2000.

    La liste des espèces patrimoniales potentiellement impactées est conséquente : 12 espèces d’amphibiens et reptiles, 15 espèces de libellules, 22 espèces de papillons de jour, plus de 50 espèces d’oiseaux, 2 espèces de mollusques, plusieurs dizaines d’espèces végétales... Ce sont également 26 sites sous statut de protection et 150 sites de grand intérêt biologique (SGIB) potentiellement impactés qui doivent faire l’objet d’une surveillance environnementale.

    72 masses d’eau de surface (sur les 352 que compte la Wallonie) ont subi des crues exceptionnelles. Parmi celles-ci, 41 étaient définies en bon état écologique. La qualité écologique de ces masses d’eau doit donc être réévaluée au plus vite, afin de permettre d’adapter le 3e Plan de Gestion par District hydrographique (2022-2027) de la Directive Cadre sur l’Eau et de prendre les mesures correctrices si nécessaire.

    Des inventaires scientifiques de la faune piscicole ont été entrepris et les résultats sont rassurants pour des espèces comme la truite. Par contre, des espèces plus rares ou plus fragiles, comme la petite lamproie et le chabot, semblent avoir été plus durement affectées.

    Les inondations ont également provoqué la dispersion de plantes exotiques envahissantes à travers tout le lit majeur des cours d’eau. C’est en particulier le cas des renouées asiatiques, mais aussi de la balsamine de l’Himalaya et de la berce du Caucase. Un plan d’actions de lutte contre ces espèces invasives a été dressé pour ces vallées et entrera en activité dès le printemps 2022.

    En ce qui concerne les oiseaux, nos inquiétudes se portent sur le martin-pêcheur, l’hirondelle des rivages et le cincle plongeur, tous trois présents dans les vallées de la Vesdre et de l’Ourthe. Il faudra cependant attendre les nidifications printanières pour mieux cerner l’impact sur les populations, même si des nichoirs ont d’ores et déjà été placés dans les berges en reconstruction. Des travaux de plantation de ripisylves, ou cordons rivulaires ligneux, sont également systématiquement entrepris dès aujourd’hui lors des travaux de reconstruction des berges endommagées par les crues. Nous avons un défi : réussir à concilier les besoins en protection de nos habitants et de laisser la place à la nature sur les rives de nos cours d’eau. Mon Administration y est particulièrement attentive.

    La surveillance environnementale se poursuivra en 2022, 2023 et 2024 et les actions de protection nécessaires seront entreprises.