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L'anticipation des rebonds épidémiques sur base de l'analyse des eaux usées

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 237 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/12/2021
    • de HARDY Maxime
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Une veille épidémiologique basée sur les eaux usées permet d'observer une augmentation des concentrations du virus en lien avec un nouveau pic de l'épidémie ou d'observer l'introduction du virus dans une nouvelle zone géographique.

    La surveillance nationale des eaux usées, coordonnée par Sciensano, offre une vision globale et objective de la circulation du virus sur l'ensemble du territoire national, sans être influencée par l'évolution de la stratégie de testing ou la sélection des personnes testées (âge et présence ou non de symptômes). Il s'agit d'un indicateur qui permet de détecter de manière précoce toute évolution notable de la circulation du virus.

    Les données obtenues forment un indicateur indépendant de la stratégie de testing qui complète les indicateurs déjà existants pour le pilotage de la crise afin d'aider les décideurs dans leurs choix. Les eaux usées présentent des atouts complémentaires aux autres surveillances, aussi de par leur capacité de détection en amont de toute variation importante de concentration du virus SARS-CoV-2 dans la population.

    Madame la Ministre assure-t-elle un suivi régulier, avec le Gouvernement wallon, de l'évolution de ces données ?

    Comment se passe la collaboration avec Sciensano ? Des entretiens ont-ils lieu entre Sciensano et son cabinet ?

    L'analyse permet-elle de suivre l'arrivée et l'évolution de nouveaux variants ? En particulier, est-ce que le variant Omicron a été détecté ?

    La vaccination est-elle susceptible d'influencer ou de fausser les résultats des analyses des eaux usées ?

    Quelles sont les tendances qu’elle observe ?
  • Réponse du 06/01/2022
    • de TELLIER Céline
    Une veille épidémiologique basée sur les eaux usées permet d'observer une augmentation des concentrations du virus en lien avec un nouveau pic de l'épidémie ou d'observer l'introduction du virus dans une nouvelle zone géographique.

    Comme l’honorable membre le sait, dès avril 2020, la Société publique de gestion de l’eau (SPGE) a été précurseur d’une surveillance des eaux usées à l’échelon wallon. Depuis septembre 2020, une surveillance nationale des eaux usées a été mise en place et celle-ci est coordonnée par Sciensano. Ce suivi offre une vision globale et objective de la circulation du virus sur l'ensemble du territoire national, sans être influencé par l'évolution de la stratégie de testing ou la sélection des personnes testées (âge et présence ou non de symptômes).

    Les données obtenues forment un indicateur indépendant de la stratégie de testing qui complète les indicateurs déjà existants pour le pilotage de la crise afin d'aider les décideurs dans leurs choix. Les eaux usées présentent des atouts complémentaires aux autres surveillances, particulièrement par leur capacité de détection en amont de toute variation importante de concentration du virus SARS-CoV-2 dans la population.

    Aujourd’hui, plusieurs partenaires wallons sont directement impliqués dans le projet national de suivi du coronavirus : l’Université de Namur, sa spin-off e-Biom et la SPGE avec le soutien opérationnel des sept Organismes d’assainissement agréés wallons.

    Des échanges bihebdomadaires d’information (résultats d’analyses, données relatives aux prélèvements) ont lieu entre les différents partenaires ainsi que des réunions visant à discuter l’avancement du projet (mise au point des indicateurs d’alerte, accès public aux résultats, etc.).
    D’autre part, le Comité de soutien au projet, qui comprend aussi les 3 agences régionales de santé publique (AZG, COCOM, AViQ), s’est réuni plusieurs fois au cours de l’année écoulée.

    Plusieurs projets-pilotes de détection des variants sont actuellement menés par les laboratoires partenaires du projet. La détection de ces variants n’est pas encore implémentée dans le suivi bihebdomadaire des eaux usées. Elle pourrait toutefois l’être dans le futur. C’est à Sciensano de se prononcer sur ce point.

    Par ailleurs, une étude sur l’impact possible du variant Omicron sur le suivi des eaux usées est en cours. Des connaissances actuelles, on peut en dire qu’il est peu probable que ce variant impacte de façon significative le protocole mis en place pour la surveillance de la Covid dans les eaux usées.

    Quant à savoir si la vaccination est susceptible d'influencer ou de fausser les résultats des analyses des eaux usées, celle-ci, tout comme la circulation des variants, pourrait influencer la corrélation entre la charge virale détectée dans les eaux usées et le nombre de cas de Covid-19 rapportés/d’hospitalisations. En effet, la vaccination pourrait impacter la charge virale excrétée ou augmenter la proportion d’asymptomatiques en cas d’infection. Cependant, ce sont les tendances observées dans les eaux usées (augmentation, stabilisation, diminution) qui donnent une indication sur la circulation du virus, plus que les valeurs absolues.

    Pour l’évolution des charges virales par stations d’épuration, je renvoie l’honorable membre vers le dashboard de Sciensano qui est accessible au grand public :
    https://datastudio.google.com/embed/reporting/c14a5cfc-cab7-4812-848c-0369173148ab/page/p_ggbfgsqtmc