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L'interdiction de capter des eaux autour de l'entreprise SA Flaurea Chemicals à Ath

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 239 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/12/2021
    • de DUPONT Jori
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    À Ath, il est interdit de capter l'eau dans un rayon de 100 mètres autour de l'entreprise Flaurea Chemicals “par mesure de précaution”.

    "Suite à une rencontre entre la SPAQuE, le SPW Ressources naturelles et la Ville d'Ath ce mardi matin, nous avons été informés que les eaux de captage entourant le site Flauréa pourraient être fortement polluées et que ces pollutions pourraient alors représenter un danger, tant pour l'arrosage des jardins que pour la consommation humaine. Ne voulant prendre aucun risque pour la population, le bourgmestre a souhaité prendre immédiatement un arrêté d'interdiction de captage d'eau dans ce rayon de 100 mètres autour du site d'exploitation de la société", indique la Ville d'Ath.

    Quelle est la cause scientifique précise de cette interdiction ?

    Madame la Ministre va-t-elle lancer une étude auprès des travailleurs actuels de cette entreprise ainsi que des riverains, mais aussi auprès des anciens travailleurs de l'entreprise “La Floridienne” ?

    En effet, une pollution en métaux lourds générée historiquement par « La Floridienne » se retrouve dans les zones calcaires de Péruwelz-Ath-Soignies.
  • Réponse du 06/01/2022
    • de TELLIER Céline
    Conformément à la convention que j’ai conclue avec la SPAQuE pour réaliser des contrôles d’enquête relatifs à des pollutions historiques de grande ampleur dans les eaux souterraines, cette société publique va débuter, dès le début de l'année 2022, des investigations à Ath aux alentours de l'ancienne usine La Floridienne partiellement reprise par Flaurea Chemicals.

    Des métaux lourds, qui se sont infiltrés par le passé, du temps de La Floridienne, sont en effet présents dans l'eau souterraine. La pollution s'atténue rapidement lorsque l’on s'éloigne de l'usine, néanmoins, elle est encore présente sous les maisons avoisinantes à des concentrations qui ne posent aucun risque pour la santé humaine hormis si l'eau de la nappe était pompée par les riverains pour un usage de consommation directe ou via l'arrosage de légumes.

    Aucun captage de ce type n'est, à l'heure actuelle, recensé dans la base de données de mon administration, ce qui est déjà très rassurant. On sait cependant, par expérience, que d'anciens puits non déclarés sont parfois encore utilisés par les habitants. Ces riverains pourraient, à leur insu, courir des risques avec l'eau qu'ils puisent dans la nappe à cet endroit.

    Cette interdiction est donc bien, avant tout, une mesure de précaution, mais elle vise également à sensibiliser les riverains. L'étude que va entreprendre la SPAQuE débute en effet par une recherche systématique d'anciens puits de ce type dans un périmètre encore un peu plus large, pour analyser l'eau dans toutes les directions à partir de l'usine.

    Le forage de nouveaux puits de contrôle dans les directions où on n'en trouvera pas complétera la photographie de la pollution invisible que l'on désire prendre. Et c'est cette photographie qui permettra d'apporter les fondements scientifiques à l'interdiction décrétée préventivement, et probablement de définir un périmètre d'interdiction bien plus précis.

    Tous les puits qui seront découverts feront, quoi qu'il en soit, l'objet d'analyses pour vérifier la qualité de l'eau. Une évaluation des risques par les experts de la SPAQuE, permettra si nécessaire de restreindre l'usage de leur eau pour éviter tout danger.

    Par ailleurs, un biomonitoring a déjà eu lieu par le passé pour identifier les effets plus globaux de l'usine sur les travailleurs et riverains. Il n'est, à ce stade, pas prévu de recommencer ce type d'étude.