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La disponibilité de places de stages en entreprises pour les apprenants en alternance de l'IFAPME

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 215 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 20/12/2021
    • de DESQUESNES François
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Monsieur le Ministre s'est récemment réjoui d'une sensible augmentation du nombre de jeunes gens inscrits à l'IFAPME à la dernière rentrée (+ 21,6 %). C'est assurément positif et laisse penser que la formation en alternance progresse dans les esprits et dans les chiffres, ce que nous souhaitons tous.

    Ceci dit, il serait prématuré de crier victoire, le chemin est encore long !

    On sait par exemple qu'il n'est pas toujours facile d'obtenir une place d'accueil en entreprise. C'est l'objet principal de ma question.

    Qu'advient-il des jeunes apprenants qui s'inscrivent dans la filière de l'alternance, mais sont privés momentanément voire durablement d'une place d'accueil en entreprise pour se frotter en conditions réelles au métier qu'ils ont choisi ?

    Lorsqu'il n'est pas possible de participer concrètement aux activités de l'entreprise accueillante, un stage d'observation est-il considéré comme une alternative satisfaisante ? On ne le croit pas…

    Quelles sont, donc, les dispositions pratiques mises en œuvre pour permettre à tous les apprenants de bénéficier d'un parcours de formation en alternance digne de ce nom ?

    Comment a évolué le nombre d'inscrits en horaire complet au cours des trois dernières années et comment évolue le pourcentage ayant la possibilité de bénéficier d'un stage actif  ?

    Dans l'éventail des formations proposées par l'IFAPME, certaines se distinguent-elles par la difficulté d'obtenir une place de stage en entreprise ?
    D'autres sont-elles, au contraire, remarquables par le nombre de places disponibles ?

    Monsieur le Ministre pourrait-il nous dresser un à cet égard un état des lieux, mettant en évidence les cas les plus exemplatifs, dans un sens comme dans l'autre ?

    Où en est la mise en place de l'outil de matching des offres et demandes de stages ?

    C'est une réalisation attendue de longue date de l'Office francophone pour la formation en alternance (OFFA). Il y a quelques mois, on avait cru comprendre que cette plateforme était déjà plus ou moins opérationnelle.

    Cet espoir s'est refroidi lors des débats budgétaires tenus à la Commission de l'emploi. Non sans humour (mais est-ce vraiment drôle ?), sa collègue Mme Morreale en est venue à évoquer cet outil sous le surnom de « Madame Columbo » - celle dont on parle souvent dans la célèbre série policière, mais qu'on ne voit jamais !

    La Ministre Morreale évoquait néanmoins l'examen du cahier des charges au conseil d'administration du 15 décembre, et le lancement de l'appel à projets pour le mois de mars …

    Monsieur le Ministre peut-il nous aider à faire la part des choses ?

    Quelles attentes place-t-il dans cet outil de matching ?

    Promet-il de favoriser de manière déterminante l'attribution de places d'accueil en entreprises pour les apprenants et stagiaires de l'alternance ?

    Comment cet outil sera-t-il partagé par l'IFAPME et le réseau des CEFA de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?
  • Réponse du 13/01/2022
    • de BORSUS Willy
    La question de l’adéquation entre l’offre et la demande de stages est au cœur de l’organisation d’une formation en alternance de qualité.

    Pour les jeunes qui éprouvent des difficultés dans la recherche d’une entreprise d’accueil, l’IFAPME a mis en place plusieurs mesures d’accompagnement renforcé.

    L’IFAPME propose à l’ensemble des candidats à l’alternance, c’est-à-dire en recherche d’une entreprise de formation, des périodes d’observation active en entreprise. Ces stages de découverte d’un métier représentent un outil important pour identifier et préciser un projet de formation dans le cadre d’une orientation ou d’une réorientation si nécessaire.

    Un screening est réalisé avec l’apprenant endéans une période de 3 mois. Ainsi, sur la base d’éléments objectivables et dans l’intérêt du jeune, les équipes peuvent envisager des actions additionnelles de soutien, voire une réorientation en interne ou vers un autre opérateur de formation ou d’enseignement. Dans ce cadre, les apprenants concernés sont invités à rencontrer le Conseiller en orientation psychologue afin de définir un nouveau projet de formation.

    La pratique professionnelle en entreprise faisant partie intégrante de la formation en alternance, un minimum de 600 heures de formation en entreprise doit être réalisé par année de formation. Dans le contexte de la crise sanitaire, l’IFAPME s’est adaptée au bénéfice des apprenants et de leur sécurité. Pour pallier le manque de stages dans les secteurs confinés, des cours additionnels de pratique professionnelle en centre de formation ont été organisés. Pour ce faire, un quota d’heures additionnelles a été octroyé aux centres de formation.

    De manière permanente, un dispositif d’accompagnement à la recherche d’entreprise et de préparation pour une insertion durable en entreprise est mis en place en étroite collaboration avec les centres de formation. Un coaching individualisé et des ateliers sont organisés dans le but d’outiller le jeune dans ses démarches de recherche (conception du curriculum vitae, simulation d’entretiens d’embauche…) et de renforcer ses compétences transversales (confiance en soi, gestion des apprentissages, esprit d’équipe, communication interpersonnelle…). Un panel d’outils (techno)pédagogiques et de méthodes de travail est disponible, dont l’organisation de speed jobbings et la mise à disposition de listes des places de stage ouvertes dans les entreprises formatrices.

    Lorsque les apprenants ont trouvé une entreprise formatrice, ils sont encadrés de la signature du contrat jusqu’à la fin du parcours de formation par des référents IFAPME.

    Dans le cadre du Plan de Relance de la Wallonie, il est prévu de déployer les outils mis à disposition des référents pour soutenir efficacement les apprenants dans leur recherche d’entreprise, dans l’accrochage en formation et tout au long de leur parcours de formation.

    Les référents ont bénéficié d’une formation continue durant l’été 2021 pour mieux les outiller en matière de prospection et ainsi encourager les patrons à intégrer des apprenants au sein de leur entreprise. Cette formation sera poursuivie en 2022. En effet, de nombreux contacts et suivis sont réalisés quotidiennement avec les entreprises afin d’assurer la visibilité de l’offre de formation et le réseautage nécessaire pour l’accompagnement des entreprises dans le cadre de la formation en alternance. Dans cette lignée, il est prévu de les spécialiser davantage encore au niveau d’un ou deux secteurs d’activités, notamment dans les nouvelles filières de formation.

    Des événements de sensibilisation et de rencontre avec les entreprises sont régulièrement organisés. À titre d’exemple, outre le speed jobbing qui se déroule en début d’année, la Journée portes ouvertes du Réseau IFAPME est organisée chaque année et une approche marketing à distance (par mailing, enquête web, téléphone, etc.) scande l’année académique.

    Au travers des conventions de collaboration avec les fédérations et les secteurs professionnels, les partenaires diffusent les outils de communication de l’IFAPME et les coachs sectoriels contribuent à l’ouverture de nouvelles places de stage.

    Il est important d’entretenir des liens réguliers avec les entreprises formatrices dans le but de les fidéliser et d’assurer leur participation active dans la formation en alternance.

    D’un point de vue quantitatif, le nombre d’inscrits en apprentissage est passé de 4 589 pour l’année de formation 2019-2020, à 4 149 pour l’année de formation 2020-2021 et à 4 157 pour l’année de formation 2021-2022, avec une augmentation significative de 21,6 % de nouveaux inscrits pour cette rentrée 2021.

    Le nombre de contrats d’alternance est passé, quant à lui, de 3 852 pour l’année de formation 2019-2020, à 3 474 pour l’année de formation 2020-2021 et à 3 248 pour l’année de formation 2021-2022. Cela représente une baisse de 6,5 % sur une année.

    Si la crise sanitaire a eu un effet négatif sur la filière de l’apprentissage et les parcours de formation en alternance des jeunes, force est de constater que cette filière est attractive pour les jeunes et qu’il y a lieu de soutenir les actions d’orientation positive et de manière plus globale, les actions de sensibilisation aux métiers techniques et technologiques.

    82 % des jeunes inscrits en apprentissage sont actuellement sous contrat d’alternance malgré le fait que certains secteurs sont encore touchés par la crise et que les entreprises sont dans l’impossibilité d’accueillir un apprenant en alternance.

    Les apprenants inscrits qui éprouvent actuellement des difficultés pour trouver une entreprise de formation sont inscrits dans le secteur du commerce, des soins aux personnes (coiffure et esthétique) ainsi que dans le secteur du numérique (assistant développeur et assistant de maintenance informatique).

    Outre l’effet de la crise sanitaire, force est de constater que la culture de l’alternance doit être déployée dans les entreprises de certains secteurs et domaines d’activité, comme le secteur technologique et les métiers du numérique.

    L’IFAPME a initié plusieurs actions allant de ce sens.

    Des actions de sensibilisation sont menées avec le secteur Agoria auprès des entreprises affiliées.

    Une expérience-pilote est mise en place au Centre IFAPME de Charleroi pour préparer les apprenants inscrits dans la formation d’assistant-développeur. Il s’agit d’un workshop, organisé en partenariat avec des formateurs du Centre de Compétence Cepegra, qui leur permet d’acquérir des compétences techniques de base afin de favoriser leur insertion durable et rapide en entreprise.

    Parallèlement, les contenus de formation ont été présentés auprès d’une série d’entreprises et également, du Service public de Wallonie, des organismes publics wallons et de l’Agence du Numérique. Un mailing a été envoyé aux entreprises présentes sur le site Digital Wallonia.

    Au niveau du commerce du détail, le Réseau IFAPME met tout en œuvre pour continuer à déployer l’offre de stage. Il accompagne également les apprenants dans la définition d’un nouveau projet de formation, en élargissant le champ des possibles, notamment dans les métiers en pénurie de main- d’œuvre et les métiers STEM.

    A contrario, pour le secteur de la construction, du bois et de l’électrotechnique, le nombre de demandes de stage ne permet pas de satisfaire entièrement l’offre de stages disponibles dans les entreprises. Des actions spécifiques de promotion des métiers vers les jeunes sont mises en place en synergie avec les secteurs concernés, au travers du Plan de reconstruction de la Wallonie.

    La régulation des places de stage en alternance est bien au cœur d’une formation en alternance de qualité. Les actions vers les entreprises pour les impliquer sont essentielles, de même que les actions de sensibilisation et d’orientation positive des jeunes vers les métiers porteurs d’avenir et la formation en alternance.

    Concernant l’outil de matching des offres et des demandes de stages, le Gouvernement wallon a décidé de soutenir le projet dans le cadre du Plan de Relance de la Wallonie. Cet outil est à développer par l’OFFA et viendra compléter la plateforme OPLA de l’alternance. Le cahier spécial des charges pour l’appel d’offres sera soumis, pour accord définitif, au conseil d’administration de l’OFFA en janvier 2022.

    Cet outil devra être mis au service des opérateurs, des apprenants et des partenaires de l’alternance. Il devrait faciliter tant la visibilité de la formation en alternance que la régulation des places de stage.

    Je suis convaincu que c’est en menant un faisceau conjugué d’actions de proximité que le potentiel de la formation en alternance pourra être déployé de manière efficace et durable. À ce titre, le Gouvernement wallon soutient les actions menées par l’IFAPME dans le cadre notamment du Plan de relance de la Wallonie.