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Les campagnes de sensibilisation à l'utilisation du smartphone au volant

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 133 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 20/12/2021
    • de LEONARD Laurent
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    L'Agence wallonne pour la Sécurité routière (AWSR) propose régulièrement des campagnes d'information et de sensibilisation sur la sécurité routière.

    En février 2021, l'utilisation du smartphone au volant a été le sujet d'une de ces campagnes pour montrer que, dans un contexte d'hyperconnectivité, bon nombre de conducteurs n'hésitent pas à se saisir à tous moments de leur smartphone pour écouter un message, consulter un courriel, ou plus dangereux encore, pour visualiser une vidéo ou écrire un message.

    Un nouveau phénomène accentue encore ce constat. En effet, le télétravail a accéléré la digitalisation et notamment l'utilisation d'outils collaboratifs tels que « teams » ou « zoom », entre autres, pour assister ou organiser des conférences en ligne.

    Deux études récentes (Vias et SANEF : société des autoroutes de France) attirent l'attention sur une nouvelle pratique qui consiste à participer à une conférence en ligne tout en conduisant, ce qui peut se révéler extrêmement dangereux. En effet, l'étude de Vias montre que 6 % des conducteurs belges regardent des vidéos au volant et que 10 % ont déjà failli avoir un accident à cause d'un smartphone dont on devient de plus en plus dépendant. L'étude de la SANEF relève que 15 % des conducteurs français utilisent davantage leur smartphone au volant depuis l'étendue du télétravail (pour répondre aux appels de leur hiérarchie, contacter des clients, visualiser une vidéo ou écrire un courriel, …) et que 10 % avouent avoir déjà participé à une visioconférence alors qu'ils étaient en train de rouler.

    Ces comportements engendrent une diminution des réflexes et peuvent augmenter considérablement le temps de réaction en cas de problème.

    J'aimerais savoir si une campagne de sensibilisation est en préparation sur le sujet et si tel n'est pas le cas, si l'AWSR en a programmé une prochainement.
  • Réponse du 14/01/2022
    • de DE BUE Valérie
    Globalement, le télétravail, en réduisant le nombre de déplacements, a un effet bénéfique sur la sécurité routière.

    Ainsi, au premier semestre 2021, période pendant laquelle le télétravail était obligatoire en Wallonie, le nombre d’accidents corporels de la route pendant les journées de semaine a été d’environ 8 % inférieur à celui constaté en 2019 à la même période.

    Il est raisonnable de penser que le télétravail a joué un rôle dans cette réduction du nombre d’accidents par rapport à la période prépandémie.

    Toutefois, la multiplication du travail à distance peut, en effet, causer des comportements dangereux en voiture, notamment dans le cas de participation à des visioconférences. Je charge l’AWSR de développer une sensibilisation plus ciblée à cet égard.

    Certains logiciels sont maintenant directement utilisables depuis le système d’infodivertissement de la voiture.

    Au-delà des utilisations professionnelles, comme l’indique l'honorable membre, les systèmes d’infodivertissement (p.ex. Android Auto, Apple CarPlay) peuvent poser problème au niveau de la sécurité routière.

    Plusieurs études récentes mettent en évidence que leur utilisation, même en mode vocal, affecte les comportements de conduite, tels que le respect des distances de sécurité ou les temps de réaction.

    En Wallonie, l’AWSR a réalisé une enquête auprès de 1 000 automobilistes wallons représentatifs en août 2020. Il en ressort également quelques constatations préoccupantes :
    - il arrive à 7,7 % des Wallons de parfois regarder une vidéo ou un film en conduisant. 1,4 % disent même le faire fréquemment ;
    - il arrive à 11,5 % des Wallons d’écrire un email au volant. 1,7 % le font fréquemment.

    Le gouvernement fédéral envisage de contrôler et réprimer l’usage du téléphone au volant grâce à des caméras automatiques.

    Au-delà de ce projet, les actions s’articulent autour de la prévention afin de conscientiser sur les dangers de la distraction au volant et d’opérations de contrôle, accompagnées d’une sensibilisation, afin d’augmenter le risque d’être contrôlé.

    S’agissant des actions de prévention, l’AWSR veille à mettre l’accent sur les dangers liés à la distraction au volant, qu’elle soit générée par l’usage de GSM ou des écrans auprès de tous les usagers de la route confondus : piétons, cyclistes et automobilistes.


    La grande campagne du printemps dernier intitulée « Concentrez-vous sur les notifications de la route » a spécifiquement traité de ce sujet de la distraction au volant et en particulier des risques de l’usage du téléphone au volant, à vélo ou encore en tant que piéton.

    Celle-ci a été déclinée via un affichage en réseau urbain ainsi qu’une campagne digitale.

    Pour conclure cette campagne de sensibilisation, l’AWSR a collaboré avec zones de police de SamSom et Entre Sambre et Meuse dans le cadre d’actions de terrain. Un vaste contrôle contre le GSM au volant a été réalisé et mené à la verbalisation de plus de 80 personnes sur les deux jours d’opération.

    Le week-end du 19 novembre dernier, la Police fédérale de la route a de nouveau organisé un « Week-end de l'attention au volant », une action nationale visant à lutter contre tous les types de distraction au volant.

    Le but de cette action de contrôle était bel et bien de sensibiliser les usagers sur les dangers de l'usage du GSM et sur les autres formes de distraction au volant qui sont à l'origine de nombreux accidents mortels.

    La combinaison sensibilisation/contrôle-sanction représente donc un élément clé en matière de sécurité routière et particulièrement s’agissant de la distraction au volant, phénomène relativement important, compte tenu des statistiques.

    À l’avenir, la thématique de la distraction au volant fera encore l’objet de communications et de campagnes régulières.

    Celles-ci incluront les nouveaux usages et comportements dangereux rapportés tant dans les études de Vias et SANEF que dans l’enquête menée par l’AWSR en août 2020.