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La reconnaissance des grottes néandertaliennes wallonnes au patrimoine mondial de l'UNESCO

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 135 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 20/12/2021
    • de HAZEE Stéphane
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    En 2018, la Région wallonne a proposé pour inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO, sept grottes néandertaliennes se situant sur son territoire. Citons notamment, les grottes de Goyet, de Spy, de Sclayn ou encore d'Engis. L'objectif étant de faire reconnaître ces sites comme patrimoine mondial et historique de l'humanité.

    Depuis le dépôt du dossier auprès de l'UNESCO, les porteurs du projet n'ont toutefois toujours pas reçu d'informations quant à l'avancement de celui-ci. Il semblerait que la procédure ait été ralentie par la crise sanitaire.

    Une telle reconnaissance permettrait à ces différents sites d'attirer un nombre important de nouveaux visiteurs. Les différents acteurs ayant porté le dossier sont donc impatients de découvrir l'issue du processus.

    Madame la Ministre peut-elle faire le point sur l'état d'avancement du dossier de reconnaissance des sept sites néandertaliens wallons auprès de l'UNESCO ?

    A-t-elle eu des contacts récents avec l'UNESCO à ce sujet ?
    Le cas échéant, qu'en est-il ressorti ?

    Sait-elle dans quel horizon de temps l'UNESCO envisage de communiquer ses conclusions quant à ce dossier de reconnaissance ?
  • Réponse du 13/01/2022
    • de DE BUE Valérie
    Les sites à fossiles néandertaliens de Wallonie, à savoir les grottes de Schmerling à Flémalle, Scladina à Andenne, de Goyet à Gesves et de l’Homme de Spy à Jemeppe-sur-Sambre figurent sur la liste indicative de la Belgique depuis le 3 avril 2019. Je tiens à préciser que la liste indicative est un inventaire des biens que chaque État partie introduit à l’UNESCO pour signifier son intention de les proposer comme candidat à la liste de Patrimoine mondial. La soumission d’un bien ou d’une série de biens à la liste indicative est un préalable conditionnel à son examen en vue de cette reconnaissance universelle.

    Cette reconnaissance nationale des quatre grottes wallonnes s’inscrit dans un projet plus vaste, à l’échelle du territoire européen, lié aux « sites à fossiles néandertaliens en Europe durant le dernier interglaciaire et la dernière glaciation », réflexion issue des conclusions de deux réunions en 2017 à Mettman en Allemagne et en 2018 à Namur. C’est dans ce contexte que j’ai proposé à mes homologues français, allemand, croate, espagnol et italien la création d’un groupe de travail international pour préparer une candidature commune. Ce groupe sera chargé de l’analyse qui va permettre d’opérer un premier tamisage. Rien ne dit que tous les pays seront intéressés par cette initiative et que tous les sites pressentis, que ce soit en Wallonie ou dans les autres pays, soient finalement retenus. Les critères de sélection sont exigeants puisqu’il s’agit de reconnaître à ces sites une valeur universelle exceptionnelle. À ce jour, j’ai reçu deux réponses positives et il est important que les États se positionnent, afin de ne pas avancer et faire travailler des experts et des opérateurs, éventuellement sans garantie de bonne fin.

    Le travail d’analyse préparatoire en vue d’une inscription sur la liste du patrimoine mondial est une démarche de longue haleine, a fortiori lorsqu’il s’agit d’une candidature en série internationale. Il est nécessaire d’élaborer un dossier de candidature et un plan de gestion qui doivent être communs à tous les pays qui entreront dans la dynamique. Pas moins de seize années ont été nécessaires entre la soumission de la ville de Spa sur la liste indicative belge et sa toute récente reconnaissance par l’UNESCO au sein de la série des Grandes Villes d’Eau d’Europe.

    En ce qui concerne les échanges avec l’UNESCO, mon dernier contact remonte au 19 novembre dernier, par l’intermédiaire de la Délégation générale Wallonie-Bruxelles et dans le contexte de l’élection de la Belgique, ce 23 novembre, au Comité du Patrimoine mondial. À cette occasion, la question des sites néanderthaliens a pu être abordée. Il s’avère que, si l’intérêt de l’UNESCO envers ce type de soumission est confirmé et que le travail à l’échelle internationale va se poursuivre, l’usage veut que, lorsqu’un pays est membre du Comité, ce dernier n’ait pas de dossier candidat à la reconnaissance UNESCO durant son mandat, soit pour les quatre années à venir.

    Vu l’état d’avancement de la candidature des sites néanderthaliens et la temporalité d’une telle procédure, il va sans dire que le mandat de la Belgique à ce prestigieux Comité ne doit pas être vu comme un frein à la démarche en cours, mais plutôt comme une opportunité pour renforcer les aspects scientifiques du dossier envers lequel je souhaite, tout comme l’honorable membre, une issue des plus favorables.