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La mise en place de rues scolaires en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 132 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 20/12/2021
    • de GAHOUCHI Latifa
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    La circulation des véhicules motorisés autour des écoles est synonyme de danger pour les enfants. Au moment où les enfants entrent ou sortent de l'école, le trafic se densifie, les rues se congestionnent et les trottoirs sont envahis de voitures en mal de stationnement. Selon les chiffres fournis par l'IWSR, 78 pour cent des accidents impliquant des enfants se produisent pendant les heures d'école et surviennent à moins de 300 mètres de celle-ci.

    Nombreux sont pourtant les dispositifs qui veillent à la sécurité des enfants autour des écoles : aménagement des zones 30, signalisation représentant symboliquement l'école, surveillants habilités pour faire traverser les enfants sur le passage pour piétons…

    Parmi ces dispositifs, on a vu depuis quelques années se développer des rues scolaires. Par exemple, à Charleroi, une rue qui faisait le tampon entre deux établissements scolaires a été coupée à la circulation automobile à ses deux extrémités, par des plots métalliques, pour être transformée en aire de jeux et de détente pour les enfants.

    Véritable cour de récréation dans l'espace public, cette rue scolaire carolorégienne permet de désengorger la circulation dans le périmètre étroit des deux écoles concernées, de laisser place à la mobilité douce, de rendre les abords des écoles plus sûrs et de créer un espace de convivialité.

    Le concept de rue scolaire, introduit dans le Code de la route en 2018, est bien entendu adaptable aux diverses réalités des abords scolaires. Si le projet mené au cœur de la Ville de Charleroi a durablement fermé une rue, sans grands soucis de circulation, car la rue en question n'est qu'un petit tronçon de la voirie urbaine, on peut se limiter, par exemple, à la fermeture des rues à certaines heures précises ou certains jours en particulier.

    Bloquer la circulation d'une rue interroge évidemment la question de la mobilité générale autour de l'école. Une rue scolaire n'a de plus-value que si la mobilité autour de l'école est repensée dans son ensemble. Il ne faudrait pas que la sécurité qu'on crée ici reporte l'insécurité ailleurs.

    Les rues scolaires tentent-elles à se multiplier en Wallonie ?

    Avec quel succès en matière de mobilité et de sécurité ?

    Un cadastre de ces rues a-t-il été dressé ?

    Madame la Ministre projette-t-elle de systématiser le modèle des rues scolaires s'il s'avérait efficace ?

    Quelles actions supplémentaires compte-t-elle entreprendre pour éloigner la voiture de l'école sans que la mobilité en pâtisse ?
  • Réponse du 13/01/2022
    • de DE BUE Valérie
    Les questions que l’honorable membre pose conduisent à s’interroger sur la mobilité générale autour de l’école.

    L'instauration d'une rue scolaire s'inscrit dans des objectifs de sécurité pour les enfants, notamment en évitant les stationnements anarchiques et dangereux devant l’école, mais elle permet aussi d’identifier, en les expérimentant au quotidien, les atouts de la mobilité douce : convivialité, création de liens sociaux, temps de bien-être physique et psychologique pour les enfants, meilleure qualité de l’air, plus d’autonomie pour les enfants les plus grands…

    Textuellement, le Code de la route définit la rue scolaire comme « une voie publique située à proximité d'un établissement scolaire où, temporairement et à certaines heures, l'accès de véhicules à moteur est interdit par un signal C3 complété par un panneau additionnel portant la mention « rue scolaire », sauf si ce panneau additionnel prévoit une dérogation pour certains véhicules à moteur ».

    En d’autres termes, une rue scolaire est un ensemble de rues, une rue, ou un tronçon de rue, fermé au trafic routier lors de l’entrée et la sortie des enfants de l’école. Ce concept vise à proposer une manière de gérer les arrivées et les départs des écoliers et leurs parents.

    Il existe, au SPW MI, un projet visant à établir le cadastre de ces rues, mais l’on ne s’oriente pas vers une généralisation du modèle aux abords de tous les établissements scolaires. Créer une rue scolaire est une décision administrative qui ne peut se prendre sans une certaine préparation, une large concertation, sans passer par des étapes d’expérimentation puis d’évaluation. Un contexte n’est pas l’autre. L’implication communale est essentielle.

    Les interventions envisageables sont nombreuses et avant de généraliser un concept comme celui de la rue scolaire, il semble plus urgent, dans de nombreuses communes, de sécuriser les cheminements par l’aménagement de trottoirs ou d’accotements stabilisés suffisamment larges.

    En conclusion, la rue scolaire fait partie d’une panoplie d’outils pour améliorer la convivialité, la sécurité routière, la qualité de l’air et la qualité de vie aux abords des écoles. Ce concept doit être choisi après un diagnostic qui indiquera que la rue scolaire est un dispositif adapté à la situation et aux besoins de l’école. C’est au cas par cas que se réalise l’analyse des avantages et inconvénients.