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Le potentiel du recyclage chimique

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 222 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 23/12/2021
    • de BIERIN Olivier
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le recyclage chimique offre des perspectives intéressantes en matière d'économie circulaire. Le site de PolystyreneLoop aux Pays-Bas en est l'illustration. Son activité consiste à récupérer les déchets de polystyrène expansé pour les traiter et les expurger des produits tels que le brome, pour recréer une matière première avec très peu de pertes.

    Le principe fonctionne, de manière très simplifiée, via une dissolution dans une solution avec additifs, extraction des impuretés et anti-solvant pour récupérer la matière séparée des additifs. Les matériaux issus de ce processus de recyclage chimique seraient d'une qualité quasiment identique aux matériaux neufs.

    Grâce à une installation complètement électrifiée qui tourne grâce à l'énergie du vent et du soleil, l'entreprise néerlandaise a une empreinte carbone qui avoisine celle d'une entreprise de recyclage mécanique.

    Si ce processus attise la curiosité des entreprises, le prix de l'installation est le facteur principal qui freine ces dernières. C'est grâce au système fiscal avantageux des Pays-Bas vis-à-vis des projets écologiques que PolystyreneLoop a pu voir le jour. En outre, l'entreprise a reçu 1 million d'euros de la province locale, 2,7 millions de la Commission européenne et leurs 75 membres ont apporté 4 millions d'euros. L'entreprise récupère des matériaux uniquement de ses membres et vend uniquement à ces derniers ce qui rend l'approche de l'entreprise entièrement circulaire.

    Quelle analyse Monsieur le Ministre fait-il de ce procédé de recyclage? Quelles sont les dispositions prises en Wallonie pour favoriser les projets d'entreprises écologiques ?

    Le recyclage chimique a bien évidemment ses limites et n'est pas la panacée. Il reste très énergivore, la priorité reste de réduire les déchets à la source. Selon lui, ce recyclage peut-il tout de même trouver sa place dans la stratégie « Circular Wallonia » ?
  • Réponse du 14/01/2022
    • de BORSUS Willy
    Je remercie l'honorable membre pour ses questions relatives au recyclage chimique et aux dispositions prises pour soutenir les projets d’entreprises écologiques.

    Le recyclage chimique est effectivement intéressant pour récupérer des matières premières, et ainsi étendre la gamme des possibilités de récupération permises par le recyclage mécanique, notamment quand le produit ne peut pas être recyclé mécaniquement (par exemple si des composants tels que le plomb y sont présents).

    Cependant, le recyclage, chimique ou non, a des limites et n’est pas la panacée. C’est toutefois un élément à prendre en compte pour le déploiement de l’économie. Ainsi, un des cinq axes de Circular Wallonia porte sur la gestion des déchets-ressources et le recyclage.

    Pour permettre le déploiement de l’économie circulaire en Wallonie, nous avons prévu d’agir, simultanément, à différents niveaux. D’une part, en sensibilisant, en informant, et en soutenant nos entreprises dans l’intégration de l’économie circulaire au sein de leur processus de production et de leur business modèle (au travers du design circulaire, des modèles tels que l’économie de la fonctionnalité ou de la logistique inversée). D’autre part, en agissant sur la demande en produits et services circulaires, autant des citoyens que des entreprises et des pouvoirs publics, et ainsi, comme expliqué ci-dessus, en agissant sur la gestion des déchets-ressources pour la rendre plus circulaire.

    Dans ce cadre-là, une série de mesures sont et seront mises en place pour soutenir les entreprises circulaires. Citons notamment les mesures suivantes déjà réalisées : les appels à projets Go Circular, Chantiers et Services Circulaires et gestion des déchets-ressources, ou encore le renforcement de l’instrument de financement Next à la SRIW.