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La formation aux métiers de l'isolation au sein de l'IFAPME

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 244 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 14/01/2022
    • de DI MATTIA Michel
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Depuis quelques années, l'isolation est devenue la priorité de nombreux ménages et/ou institutions qui s'inquiètent de la hausse des prix de l'énergie. Le défi de la transition écologique ne pourra être relevé que grâce à un taux élevé de rénovation du bâti, qui nécessite le savoir-faire des professionnels de l'isolation, une filière porteuse, mais malheureusement encore peu valorisée.

    Nous savons que l'ambition de la Wallonie d'ici 2050 est d'isoler correctement les bâtiments résidentiels existants, pour les rendre plus performants, et que leur PEB atteigne le niveau A. Cet objectif ne pourra être rencontré au regard de la pénurie de main-d'œuvre qu'en renforçant la formation dans ce type de filière qui pourrait être portée par un acteur tel que l'IFAPME.

    Compte tenu des enjeux énergétiques impliquant de facto des métiers en pénurie nécessaires à la transition écologique wallonne, Monsieur le Ministre a-t-il adressé auprès de l'IFAPME et des Centres de compétences dont il a la tutelle des recommandations visant à développer une nouvelle offre de formation vers ces filières indispensables ?

    De manière plus transversale, quelles mesures envisage-t-il pour renforcer l'attractivité des formations portant sur des filières qui traitent de l'isolation énergétique ? Comment s'assurer que lesdites formations puissent s'appuyer sur les techniques et les technologies plus avancées ?

    Estime-t-il opportun de prévoir des modalités de sensibilisation sous forme de primes auprès des candidats s'engageant vers des formations menant à ce type de métier en pénurie ?
  • Réponse du 27/01/2022
    • de BORSUS Willy
    Face aux enjeux économiques, sociétaux et environnementaux, l’IFAPME et les Centres de compétence Construform et FOREm Environnement ont, depuis plusieurs années déjà, pris plusieurs initiatives pour adapter leur offre de formation dans le but de répondre aux besoins de compétences du secteur de la construction, voire pour les anticiper.

    Les apprenants, les demandeurs d’emploi et les travailleurs sont dès lors formés à l’utilisation des nouveaux matériaux, produits et systèmes constructifs en lien avec la performance énergétique des bâtiments.

    À titre d’exemples, l’IFAPME a intégré depuis 2009 les compétences transversales liées à la Performance énergétique des Bâtiments (PEB) dans ses référentiels de formation et la majorité des formateurs ont été sensibilisés et formés à ces nouvelles techniques. C’est également le cas dans les Centres de compétence avec des techniques telles que l’isolation par soufflage de cellulose, la mesure de l’étanchéité à l’air (blower door test) ou la thermographie infrarouge appliquée au bâtiment.

    Parallèlement, une nouvelle offre de formation liée à la thématique s’est développée, comme les formations d’Entrepreneur en construction bois, de Technicien chauffagiste à combustibles liquides ou gazeux, de Ventiliste, Conseiller domotique et smart home, Métreur-deviseur à orientation PEB,…

    À la rentrée 2022-2023, une nouvelle formation de « Technicien-coordinateur en rénovation énergétique » sera proposée dans les centres IFAPME des Isnes, de Dinant et de Libramont. Un nouveau partenariat avec le Cluster Eco-construction a aussi été mis en place. Le FOREm quant à lui, vient de lancer en collaboration avec la Plateforme wallonne de l'isolation et la Confédération Construction wallonne, une formation pour le nouveau métier d’« isoleur ».

    De nouveaux outils didactiques de pointe sont aussi déployés dans les centres de formation.
    Je citerai à titre d’exemples :
    - l’installation de deux maisons didactiques sur les sites des Isnes et de Grâce-Hollogne dans le but de dispenser des formations pratiques liées à la pose de matériaux isolants et plus particulièrement, à l’intégration des compétences liées à la rénovation énergétique des bâtiments ;
    - la construction d’une maison didactique à ossature bois sur le site de Mons afin d’organiser des formations liées à la pose de matériaux bio-sourcés ;
    - la mise à disposition de kits pédagogiques destinés à la résolution visuelle en deux dimensions de détails constructifs liés à la Performance énergétique des Bâtiments, de caméras thermographiques, de tests d’étanchéité l’air…

    Sous mon impulsion, l’IFAPME, les Centres de compétence se sont saisis des enjeux de la transition verte, de la qualification et des métiers en pénurie, particulièrement dans le cadre de la relance et de la reconstruction.

    Au travers du Plan de Relance de la Wallonie, il est prévu de construire de nouvelles infrastructures de formation destinées à la construction : l’Eco-centre de formation de Belgrade, le Centre d’Eco-Technologies Contemporaines (Mons et Jemappes) et la finalisation de l’extension de l’antenne de Verviers du Construform Liège. Plusieurs de ces Centres seront partagés par l’IFAPME et le FOREm. L’offre de formation qui y sera proposée n’est pas encore arrêtée aujourd’hui, mais il est évident que les enjeux du développement durable en matière de performance énergétique des bâtiments, donc notamment, d’isolation, en ce qui concerne tant les techniques de mise en œuvre que les matériaux utilisés, seront au cœur du catalogue proposé.

    Les opérateurs auront à cœur également de déposer des projets dans le cadre de la nouvelle programmation des fonds structurels européens, notamment pour mieux équiper les centres de formation.

    Quant à l’octroi de primes de sensibilisation, je remets en avant la décision du Gouvernement d’octroyer une prime de 2000 euros, dans le cadre de la reconstruction, aux jeunes et aux demandeurs d’emploi qui s’engagent dans une formation menant à un métier en pénurie de main-d’œuvre dans les secteurs de la construction, du bois et de l’électrotechnique.

    Cette prime s’inscrit à la fois dans une démarche de sensibilisation et de soutien à la formation menant à un emploi dans ces mêmes secteurs. Elle s’inscrit dans une campagne de sensibilisation plus large.

    La valeur sociétale de ces métiers sera mise en avant, tant d’un point de vue social qu’environnemental.