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L'allégement de la charge administrative des médecins généralistes par l'engagement d'un employé administratif

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 217 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 14/01/2022
    • de LEKANE Laure
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Il y a peu, lors de la Commission budget, Madame la Ministre me parlait de ce courrier de remerciement du GBO concernant l'allègement de la procédure de testing Covid ayant eu pour effet un allègement de la charge administrative des médecins généralistes. Peu après, début janvier, les généralistes ont manifesté à Bruxelles avec le #sansvoix pour faire entendre leur colère sur plusieurs points dont notamment, la surcharge administrative. Ils appellent à simplifier les procédures en ligne et à confier l'encodage des données pour les personnes qui ne parviennent pas à réaliser leurs démarches électroniques à des employés administratifs. Force est de constater que finalement, les mesures d'allègement dans le testing n'ont pas eu l'effet escompté pour soulager la charge de travail des médecins.

    La piste de permettre à chaque cabinet médical d'engager un employé administratif est intéressante. En effet, au-delà de soulager la charge administrative des généralistes, cette mesure créera immanquablement de l'emploi. La Région wallonne pourrait très bien apporter un incitant financier à l'engagement d'un employé administratif, sous la forme d'une prime d'aide par exemple au minimum à hauteur des cotisations patronales sur un temps déterminé. Cela rentre également dans les objectifs du plan de relance wallon : « Garantir aux prestataires de l'aide et des soins de pouvoir consacrer plus de temps avec leurs patients en réduisant sa charge administrative, favorisant ainsi une augmentation qualitative des prises en charge ».

    Cette mesure sera certes coûteuse sur du court terme, mais en comparaison à l'aide à la lutte contre le Covid que représente des médecins soulagés de cette administration chronophage, et en tenant compte du coût de cette pandémie à l'état qui se chiffre en milliards, cela représente finalement une dépense tout à fait supportable et indispensable.

    Quelle est l’analyse de Madame la Ministre de cette proposition très concrète des médecins généralistes et de l'ABSYM, que le PTB soutient pleinement ?
  • Réponse du 28/03/2022
    • de MORREALE Christie
    Comme le souligne l'honorable membre à juste titre, la surcharge de travail engendrée par la crise sanitaire a été et reste considérable pour les professionnels de soins, dont les médecins généralistes.

    En plus de leur pratique médicale, ils ont dû faire face à de lourdes charges administratives supplémentaires liées notamment au processus de testing et de tracing. Cela a également impacté, plus ou moins fortement en fonction de leur pratique, la manière de gérer les contacts et les consultations avec leurs patients.
    J’en profite donc une nouvelle fois ici pour exprimer ma reconnaissance envers tous les soignants de la première ligne pour leur dévouement.

    La surcharge administrative liée à la gestion de la crise Covid constitue une réalité à laquelle les médecins ont été contraints de faire face. Les mesures d’allègement de la procédure de testing évoquées ont eu un effet sur la réalité des médecins, mais je reconnais qu’elles ne répondent que partiellement à la charge de travail administrative supplémentaire rencontrée.

    Vu la durée dans laquelle s’inscrit cette crise, il semble important de prendre en compte ces nouvelles réalités de terrain et cette réorganisation de la pratique médicale. La piste qu'évoque l'honorable membre et qui consisterait à permettre à chaque cabinet médical d’engager un employé administratif fait également écho à un dispositif existant : IMPULSEO. Il s’agit ici d’un ensemble de mesures qui ont pour objectif de soutenir la médecine générale en stimulant les médecins à exercer ou continuer d’exercer une activité de médecine générale.

    IMPULSEO I permet l’octroi d’une prime pour une nouvelle installation d’un médecin généraliste dans une commune en pénurie. Mais les volets IMPULSEO II et III visent plus spécifiquement des aides dans la gestion de la pratique administrative du médecin.

    IMPULSEO II permet ainsi une intervention dans les coûts salariaux relatifs à l’engagement d’un travailleur salarié chargé de l’accueil et de la gestion de la pratique dans une pratique de médecine générale. Le dispositif IMPULSEO III permet, quant à lui, de bénéficier d’une intervention pour les frais de recours à des services, notamment via un système de télésecrétariat.

    Tant les médecins généralistes en pratique solo que les médecins faisant partie d’un groupement, peuvent ainsi prétendre aux interventions IMPULSEO dont les modalités sont précisées dans l’AGW du 20 juillet 2017.

    Cette intervention financière dans les coûts salariaux rencontre un vif succès sur le terrain. A titre d’estimation, pour l’année budgétaire 2021, plus de 880 demandes d’interventions IMPULSEO II et III ont été introduites correspondant à un budget d’un peu plus de 7 000 000 euros. Ces interventions sont de plus en plus sollicitées par des médecins en pratique groupée, ce qui laisse présager que l’aide concerne près de 2000 médecins. Les chiffres seront analysés par AViQ qui présentera, comme chaque année, son rapport sur le dispositif en automne.

    Dans un autre registre, le Gouvernement a décidé en décembre dernier de prolonger les moyens destinés aux 37 centres de testing soutenus initialement par l’INAMI afin de leur permettre de continuer à bénéficier, tout comme l’année 2021, de collaborateurs administratifs permettant aux médecins engagés de se consacrer pleinement à leur tâche et de dégager également du temps pour leur patientèle attitrée.

    Comme on peut le constater, des moyens sont déjà mis en œuvre afin d’aider les médecins généralistes dans la gestion de leur pratique administrative. Je reste néanmoins attentive aux demandes de terrain exprimées par les prestataires de soins soucieux d’assumer leur pratique dans des conditions optimales, et ce, dans un souci de concertation et d’échange permanent.