/

Les projets de fusion des abris de nuit et de jour à Mons

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 220 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 14/01/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    La Ville de Mons poursuit sa volonté de proposer une prise en charge adéquate des sans-abris en consacrant un budget de près de trois millions d'euros à la fusion des abris de nuit et de jour. Ce dernier sera intégralement rénové afin d'accueillir les deux services en son sein. L'abri de nuit actuel accueillera quant à lui d'autres services du CPAS de Mons.

    En projet depuis près d'un an, les avantages d'une telle fusion sont multiples. Cela représente avant tout une plus-value pour les usagers qui n'auront plus à passer d'un abri à un autre. Les équipes qui y travaillent profiteront également de cette fusion pour avoir davantage de roulements entre les équipes.

    Une fois mis en place, cet espace d'accueil permettra à la Ville de Mons et à son CPAS de poursuivre leur prise en charge personnalisée des sans-abri. En effet, entre 20 et 30 sans-abri bénéficient d'une prise en charge personnalisée, encadrée par le CPAS et la Ville de Mons.

    Quel regard Madame la Ministre porte-t-elle sur ce projet montois ? La Wallonie soutient-elle ce type d'initiative ? D'autres volontés de fusion lui ont-elles été communiquées ?

    Dans la cadre de cette possible fusion, comment concrètement seront coordonnées les aides et politiques wallonnes (particulièrement celle du « Housing First ») pour ces personnes sans domicile fixe ?
  • Réponse du 07/02/2022
    • de MORREALE Christie
    D’une part, la réglementation en vigueur relative aux abris de nuit prévoit que lorsque le bâtiment dans lequel est intégré l’abri de nuit est utilisé pendant la journée pour répondre aux besoins d’un public qui n’est pas celui hébergé dans l’abri de nuit, les lieux d’hébergement doivent être inaccessibles au public qui fréquente le bâtiment.

    D’autre part, le projet de réglementation relatif aux accueils de jour, concerté avec le secteur, n’est pas finalisé. Parallèlement aux travaux visant la finalisation d’un cadre légal, le Gouvernement wallon, à mon initiative, a approuvé ce 27 janvier le lancement de l’appel à projets 2022 dédié aux accueils de jour pour personnes sans-abri ou mal logées. Le budget alloué à ce second appel à projets s’élève désormais à 1 million d’euros. Pour rappel, 600.000 euros y avaient été consacrés en 2021.

    Par ailleurs, la question du partage des infrastructures est essentielle et doit tenir compte avant tout des besoins et des attentes des usagers qui sont au centre de nos préoccupations. Nous poursuivrons les échanges d’expertises à cet égard pour trancher cette question de fond. L’adaptation de la réglementation en vigueur n’est donc pas exclue à ce stade. En ce qui concerne l’exemple montois, il semblerait que le projet prévoit une entrée distincte et des locaux séparés.

    En termes d’aides et de politiques wallonnes en faveur des personnes sans abri, une stratégie coordonnée de sortie du sans-abrisme est notamment prévue au sein du Plan de relance de la Wallonie et se traduit par la mise en œuvre de quatre mesures :

    1. La mise en place d’un observatoire du sans-abrisme pour rassembler les expertises, définir les grandes orientations à prendre en matière de lutte contre le sans-abrisme et en assurer la coordination.

    2. Le renforcement et l’élargissement des dispositifs « Housing First/Housing Led » sur tout le territoire wallon qui consistent à doubler les équipes « Housing First » existantes, à implémenter des équipes dans les Relais sociaux qui en sont dépourvus et à créer de nouveaux dispositifs « Housing First/Housing Led » dans les zones non couvertes par des Relais sociaux. Cette mesure sera opérationnalisée avec le concours des opérateurs du Logement et en collaboration avec mon Collègue, Christophe Collignon, Ministre du Logement.

    De plus, les moyens financiers supplémentaires octroyés aux Relais sociaux depuis 2020 pour la réinsertion des primo-arrivants en rue seront également reconduits en 2022.

    3. Le refinancement des structures d’hébergement agréées par le SPW Intérieur et Action sociale (Maisons d’Accueil, Maisons de vie communautaire et Abris de nuit), à hauteur de 4 millions/an pour optimaliser la qualité de l’accompagnement des personnes qui y sont hébergées.

    4. L’opérationnalisation d’expériences pilotes de type « territoires zéro sans-abrisme » sur plusieurs zones volontaires, afin de dégager des modèles permettant d’organiser la sortie du sans-abrisme de façon intégrée et transversale. Ces expériences nécessiteront la réalisation d’ :
    - un dénombrement pour connaître le phénomène du sans-abrisme et affiner le diagnostic en termes de besoins liés au territoire ;
    - un état des lieux de l’offre des opérateurs actifs dans la lutte contre le sans-abrisme ;
    - une analyse comparative de l’offre et de la demande pour identifier les besoins et concevoir des solutions pertinentes ;
    - une stratégie concertée pour déployer un plan d’actions, en ce compris sur le plan préventif, ce qui implique notamment des échanges formels avec tous les services impliqués pour éviter le basculement en rue.

    Force est de constater que la Wallonie fait de la lutte contre le sans-abrisme une réelle priorité et non pas seulement dans ses discours, mais, surtout, dans ses actes.