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L'état du relogement suite aux inondations de juillet 2021

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 165 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 14/01/2022
    • de DELPORTE Valérie
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Nous avons tous en tête encore aujourd'hui les images de désolation faisant suite aux événements cataclysmiques de juillet dernier. Rapidement, l'enjeu du relogement des sinistrés a été la priorité du Gouvernement et ce serait mensonger que de dire que rien n'a été fait pour toutes ces personnes. Je ne reviendrai pas sur l'éventail de mesures mises en place par le Gouvernement en collaboration avec les communes, les CPAS, les SLSP, la SWL et toute une série d'autres acteurs, mais force est de constater que le travail abattu est considérable.

    En ce début d'année 2022 et au coeur de l'hiver, il nous semblait important d’entendre Monsieur le Ministre sur le bilan actuel des mesures de relogement et de rénovation des logements impactés.

    Comment évalue-t-il les différentes mesures prises en vue de reloger les sinistrés ? Une première évaluation de ces mesures a-t-elle pu être menée par ses services ? Quelles sont les principales difficultés qu’il identifie sur le terrain ?

    Combien de personnes ont-elles pu être relogées ? A-t-il une idée du nombre de personnes encore en demande de relogement ?

    Monsieur le Ministre a-t-il pu remarquer une hausse des demandes de relogement du fait de la venue de l'hiver ? Le cas échéant comment a-t-il répondu à cette augmentation ?

    De nouvelles solutions de relogement sont-elles envisagées dans les prochaines semaines ? Si c'est le cas, quelles sont-elles ? Avec quelle capacité de relogement ?
  • Réponse du 10/02/2022
    • de COLLIGNON Christophe
    Comme le souligne l’honorable membre, la Wallonie a adopté un large éventail de mesures de soutien — que nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer — et les opérateurs régionaux et locaux n’ont pas ménagé leurs efforts pour venir en aide aux sinistrés dans un contexte évidemment difficile.

    Les remontées d’informations ont montré que les difficultés rencontrées sur le terrain pour la mise en œuvre des mesures ont été principalement de trois ordres.

    Tout d’abord, de nombreux ménages sinistrés ont manifesté leur volonté de ne pas quitter leur logement. L’attachement à leur lieu de vie et la crainte d’un déracinement ont souvent pris le pas sur les considérations « de confort ». C’est pour cela que j’ai volontairement orienté la seconde tranche d’aide de 25 millions d’euros, accordée en décembre aux communes et aux CPAS, vers des actions telles que la location, l’acquisition ou la réquisition de systèmes de chauffage d’appoint, de déshumidificateurs ou de systèmes permettant de lutter contre les conséquences de l’humidité dans les logements. J’ai ensuite donné aux communes les moyens financiers et juridiques nécessaires pour reconduire la location des 1 050 déshumidificateurs mis à la disposition des sinistrés. Le recensement et le suivi des ménages nécessitant un relogement restent néanmoins une priorité, dans le cadre de laquelle, notamment, le SPW TLPE organise des visites de terrain avec les communes qui en font la demande.

    La seconde difficulté, qui s’est surtout fait sentir durant les mois qui ont suivi les inondations, tient à la désorganisation à grande échelle de l’ensemble des secteurs. La catastrophe a profondément affecté le maillage logistique, affaiblissant la capacité de certaines activités à apporter une réponse rapide à la demande. Outre les services à la population qui ont été fortement touchés par endroit, cette réalité affecte particulièrement les entreprises du secteur de la construction et les gestionnaires de réseaux. L’afflux de demandes d’indemnisation auprès des assurances a également constitué un goulet d’étranglement.

    Le troisième type de difficultés renvoie au manque d’espaces disponibles et équipés pour implanter des logements d’urgence, au pourcentage important de logements inadaptés parmi ceux proposés pour reloger les sinistrés ou à des impératifs réglementaires qui, en situation d’urgence, constituent autant de freins.

    Ce constat me conforte dans la conviction que la Wallonie a eu raison de miser sur une grande diversité de mesures. Les modalités du relogement sont secondaires. Ce qui importe, c’est qu’in fine nous soyons à même d’apporter des solutions opérationnelles et dignes aux familles sinistrées en quête de logement.

    C’est ainsi qu’au 1er janvier 2022, en prenant une taille moyenne de 2,5 personnes par ménage, quelque 3 100 personnes ont été relogées grâce aux différents dispositifs :
    ‒ AGW dérogatoire + aide aux SLSP : 1 651 personnes ;
    ‒ Moyens accordés aux communes et CPAS : ± 800 personnes ;
    ‒ Plate-forme d’entraide logement sur le site du SPW TLPE : ± 150 personnes ;
    ‒ Incitant touristique : ± 80 personnes ;
    ‒ AIS : ± 275 personnes ;
    ‒ Logements modulaires : ± 80 personnes ;
    ‒ Logements acquisitifs : ± 70 personnes.

    Ceci dans le contexte rappelé ci-avant, qui a vu plébisciter le relogement provisoire dans le parc de logement existant et le maintien volontaire dans les logements sinistrés.

    Les réunions régulières que j’ai avec les représentants des communes me confirment, pour l’instant, que les marges budgétaires et réglementaires mobilisées permettent de faire face aux nécessités. Certaines situations vécues par nos concitoyens restent certes difficiles, mais, globalement, l’offre de relogement est à même de répondre à la demande, qui ne semble pas connaître l’afflux qu’on pouvait craindre avec l’arrivée de la période hivernale. Il est vrai qu’avec le temps, un phénomène de rotation s’est installé. Un certain nombre de ménages sinistrés, relogés pour quelques semaines voire quelques mois, commencent à réintégrer leurs logements, entraînant un renouvellement de l’offre de logements d’urgence suffisant pour couvrir les nouvelles demandes.

    Je reste néanmoins vigilant, car les besoins en relogement temporaire peuvent s’accroître dans les semaines ou les mois à venir, au moment où les travaux commenceront à être réalisés massivement dans les logements. Le cas échéant, je ne manquerai pas de proposer au Gouvernement des mesures nécessaires pour faire face à la situation.