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Les conséquences du déploiement potentiel de la 5G sur les aéroports régionaux

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 6 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 14/01/2022
    • de CLERSY Christophe
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Le secteur de l'aéronautique mondial se questionne sur les effets que peut avoir le déploiement de la 5G sur les outils de contrôle des avions.

    Aux États-Unis, les responsables d'Airbus et de Boeing ont signé une lettre commune demandant aux autorités américaines de reporter le déploiement de la 5G, prévu le 5 janvier dernier, par crainte d'interférence avec certains outils de contrôle des avions qu'ils construisent et surtout les radioaltimètres.

    En effet, les radioaltimètres sont les outils et indicateurs qui permettent aux avions de connaître exactement leur altitude à partir de trois pieds. Des informations cruciales en phase de décollage et d'atterrissage qui pourraient être perturbées par les ondes 5G.

    Techniquement, ce sont les bandes de longueurs d'onde qui posent problème. La bande de longueurs d'onde de 4 200 à 4 000 MHz est réservée pour les services de radionavigation aéronautique (ARNS) et aux radioaltimètres installés à bord des avions. Cependant, l'administration américaine vient d'octroyer les bandes de 3 700 à 3 800 MHz à deux opérateurs de téléphonie mobile. La proximité des fréquences utilisées pourrait donc causer des interférences dangereuses pour la sécurité aérienne.

    En Europe, l'Agence européenne pour la sécurité aérienne (EASA) partage les inquiétudes de la Federal aviation administration (FAA). A priori, les bandes de fréquences attribuées en Europe sont plus éloignées de celles utilisées pour les altimètres dans l'aviation. Skeyes aurait déjà même attiré l'attention de la DGTA et de l'IBPT en 2020 à ce sujet. Chez nos voisins français, il est déjà interdit d'utiliser des engins sous 5G à bord des avions lors des décollages et atterrissages.

    Monsieur le Ministre partage-t-il ces inquiétudes concernant les effets de la 5G sur la sécurité aérienne ?

    Quelles mesures a-t-il mises en place pour garantir la sécurité de nos avions face au déploiement de la 5G ? A-t-il pris contact avec les différents acteurs du secteur aérien belge à ce sujet ?
  • Réponse du 16/02/2022
    • de DOLIMONT Adrien
    Le 17 décembre 2021, l'Agence de sécurité aérienne de l'Union européenne (AESA) a mis en garde contre le risque potentiel d'interférence de la 5G aux États-Unis près des aéroports.

    Cependant, elle a aussi déclaré qu’elle travaillait en étroite collaboration avec les parties prenantes, afin d'évaluer le risque d'interférence entre la 5G et le radioaltimètre de l'espace aérien de l'UE, la sensibilité des aéronefs à ces interférences, l'effet de ces interférences sur les systèmes des aéronefs et l'effet subséquent sur la sécurité des systèmes des aéronefs, et l'effet subséquent sur la sécurité des opérations aériennes.

    Ces évaluations sont effectuées sur la base des connaissances disponibles sur les conditions réelles de radiofréquence dans le contexte du déploiement de la 5G en Europe. À ce stade, selon l’AESA, aucun risque d'interférence dangereuse n'a été identifié en Europe.

    L'honorable membre relèvera par ailleurs que sa question se rapporte à une compétence fédérale (sécurité et navigation aérienne) qui relève de la direction générale du transport aérien (DGTA) du SPF mobilité et transports. Skeyes déclare en outre à ce sujet :
    « Le monde de l’aviation se préoccupe effectivement de l’impact sur le fonctionnement des radioaltimètres de bord des émissions 5G dans certaines bandes de fréquences (en occurrence, la bande 3400 – 3800 MHz). Les systèmes 5G utilisent plusieurs bandes. Les radioaltimètres utilisent la bande de fréquences 4200 – 4400 MHz.
    Comme cet impact potentiel concerne un équipement de bord (et non pas un système de skeyes au sol), c’est la DGTA – qui veille sur le fonctionnement correct des équipements de bord – qui est concernée en premier lieu. Évidemment, il y a l’IBPT qui doit assurer que chaque utilisateur peut utiliser de façon correcte le spectre qui lui est attribué. Il y a une étude en cours au niveau du CEPT (Centre européen des administrations des postes et télécommunications) dont l’IBPT est le membre belge. L’IBPT suit l’évolution de cette étude (avec la DGTA). C’est l’EASA qui est sensé de participer à cette étude en tant qu’expert qui représente le monde de l’aviation. »

    La question est donc bien connue et prise en charge par les autorités compétentes.

    Il va de soi que je resterai attentif à l’évolution de cette problématique en n’hésitant pas à saisir le Ministre compétent le cas échéant. La sécurité doit rester la priorité numéro une.