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La lutte contre le harcèlement en ligne des femmes

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 222 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/01/2022
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Ce 21 décembre 2021, le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné un harceleur en ligne de la journaliste Myriam Leroy à 10 mois de prison avec sursis et une amende.

    La journaliste a d'ailleurs mis en lumière ce phénomène de femmes publiques harcelées par Internet.

    C'est le fruit d'un long combat de 9 ans qui, les mouvements féministes l'espèrent, fera jurisprudence.

    Le chantier reste colossal et je connais la détermination de Madame la Ministre à lutter efficacement contre les violences dont sont victimes les femmes.

    Quel est l'état de la question du harcèlement en ligne des femmes en Wallonie et les mesures qui existent afin d'aider et soutenir les victimes ?

    Qu'est-ce que cette condamnation pourra apporter dans la lutte contre ce phénomène en Wallonie ?
  • Réponse du 03/02/2022
    • de MORREALE Christie
    L’existence de ce type de condamnation m’apparait être une étape essentielle dans la lutte contre ces comportements inacceptables. Cette décision pourra faire jurisprudence et permettra de lutter contre l’impunité auxquelles de nombreuses victimes doivent faire face.

    L’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) constate que la cyberviolence concerne principalement les femmes. Dans 60 % des cas de cyberharcèlement, l’auteur est un homme et la victime une femme. La nature de la cyberviolence diffère également : une étude démontre que les hommes sont généralement confrontés à des formes plus modérées de cyberharcèlement, tandis que les femmes font face à des menaces plus agressives et souvent physiques.

    Le sexisme en ligne est une forme très spécifique de violence fondée sur le genre sur laquelle nous avons souhaité agir dans le cadre de la Conférence Interministérielle Droits des femmes (CIM DDF). Sous ma présidence conjointe avec mon homologue germanophone, le Ministre Antonios Antoniadis, nous avons notamment travaillé sur la lutte contre le sexisme dans l’espace public ainsi que le cyberharcèlement sexiste.

    Lors de la CIM du 11 juin 2021, 33 mesures ont été dégagées, elles visent à adopter des stratégies en vue de coordonner les actions des différentes entités, que ce soit en matière de prévention, de protection des victimes ou de répression des auteurs.

    C’est dans ce cadre que j’ai débloqué en 2021 un budget de près de 200 000 euros pour lancer un appel à projets sur la lutte contre le sexisme dans l’espace public et la cyberviolence sexiste. 26 candidatures ont été réceptionnées et le Gouvernement wallon a marqué son accord sur les 17 projets retenus en novembre 2021. Ces projets seront pour la plupart mis en œuvre par des asbl tout au long de l’année 2022 à travers l’ensemble de la Wallonie.

    Dans le cadre du plan intra-francophone 2020-2024 de lutte contre les violences faites aux femmes, plusieurs mesures concernent la lutte contre le cyberharcèlement, y compris une mesure spécifique portée par la Ministre Linard visant la formation et la mise en place d’un service de soutien et d’accompagnement aux journalistes victimes de cyberharcèlement.