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L'installation de fascines pour lutter contre les coulées de boue

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 273 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/01/2022
    • de DURENNE Véronique
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    En juillet dernier, la Wallonie a connu plusieurs épisodes de fortes intempéries entrainant de graves inondations aux quatre coins de notre région. En milieu rural, les épisodes orageux et les intenses chutes de pluie ont en divers endroits provoqué des coulées de boue importantes aux conséquences non négligeables pour les communes, et souvent dramatiques pour les riverains lorsque ces coulées de boue ont saccagé leurs habitations.

    Pour lutter contre ce phénomène, outre la construction de bassins d'orages ou le dédoublement de cours d'eau, il existe des solutions peu coûteuses et faciles à mettre en place qui permettent d'éviter ce genre de problème, ou à tout le moins d'en atténuer les risques, comme l'installation d'un système de fascines « treillis-paille ». Deux de ces dispositifs ont ainsi été mis en place à Béclers et à Ere, dans l'entité de Tournai, et ont montré toute leur utilité durant les intempéries de la mi-juillet.

    Des communes ont-elles déjà fait part de leur intérêt en la matière ?

    Les services de Madame la Ministre ont-ils déjà reçu des demandes spécifiques de la part des communes en ce qui concerne la mise en place de fascines ?

    Des formations à destination des communes concernant la construction de ce type de structures existent-elles ? Dans l'affirmative, par quel organisme sont-elles dispensées ?

    Soutient-elle ce type d'initiative ?

    Enfin, est-il envisageable selon elle de sensibiliser les agriculteurs, mais aussi les communes, à ce type de dispositif ?
  • Réponse du 10/02/2022
    • de TELLIER Céline
    La mise en œuvre de barrages filtrants ou fascines est l’une des mesures d’hydraulique douce prônée par les services de mon administration depuis 10 ans, et plus spécifiquement par la cellule GISER (Gestion Intégrée Sol-Erosion-Ruissellement). L’efficacité de ce dispositif a été validée par les universités d’agronomie (convention-cadre « GISER Universités »).

    Le rôle de ces aménagements est de freiner la vitesse du ruissellement et donc de favoriser le piégeage des sédiments au sortir des champs. Les fascines sont efficaces dès la mise en œuvre, pour une faible emprise et un coût réduit (25 à 60€ par mètre linéaire, avec des longueurs allant de 20 m à plusieurs dizaines de mètres). Elles ont toutefois une durée de vie limitée et nécessitent un entretien régulier.

    La cellule GISER, internalisée en 2017 au sein du SPW, est active auprès de 160 communes wallonnes régulièrement impactées par des inondations liées au ruissellement. À ce jour, 75 km de fascines ont été préconisés sur les 1 000 bassins versants étudiés, au côté d’autres mesures et aménagements. Les fascines évoquées à Ere et Béclers sur l’entité de Tournai font partie de ces études.

    Des appuis et formations pour la construction de ce type de structures sont régulièrement apportés par la cellule GISER aux communes, Parcs Naturels et Contrats de rivière. La complémentarité avec ces entités est par ailleurs excellente.

    La sensibilisation des agriculteurs à l’utilité et au rôle des fascines, des bandes enherbées, des haies et de pratiques agricoles assurant une couverture optimale des sols, font partie des missions de la cellule GISER complémentairement à d’autres structures d’encadrement comme NATAGRIWAL, PROTECTEAU, GREENOTEC …

    Actuellement les fascines sont installées sur emprise publique en zone aval devant les fossés, talus ou habitations. Elles pourraient être implantées sur le chemin de l’eau plus en amont, y compris au sein du parcellaire agricole. Les nouvelles mesures du Plan Stratégique PAC, validé par le Gouvernement wallon dans les prochaines semaines, permettront le financement de tels investissements d’intérêt public (Mesure ‘Investissements non productifs’ cofinancée par l’Union européenne, budget : 900 000 euros pour la période 2023-2027) sur des parcelles agricoles aux côtés d’autres aménagements d’hydraulique douce tels que fossés, fossés-talus, mares-tampons, bassins de rétention, etc. La Région dispose également de l’AGW du 18/01/2007 relatif à l’octroi de subventions aux pouvoirs publics subordonnés pour l’établissement de dispositifs destinés à la protection contre l’érosion des terres agricoles et à la lutte contre les inondations et coulées boueuses dues au ruissellement. Ce régime de subvention est davantage destiné à des ouvrages plus conséquents que la mise en place de fascines puisque la procédure exige une étude hydraulique et la mise en œuvre par une entreprise privée. Cette subvention relève de la compétence de mon collègue Willy Borsus en sa qualité de Ministre de l’Agriculture.