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Le projet du tram de Liège

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 360 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 18/01/2022
    • de BELLOT François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Monsieur le Ministre annonçait fin décembre souhaiter « un calendrier précis et robuste » concernant le projet de tram à Liège en mettant la pression sur les entrepreneurs.

    Ce chantier cause des difficultés pour les habitants, la circulation, comptabilise 18 mois de retard et n'échappe pas à des séries d'annonces successives différentes, ce qui ne rassure pas malgré une activité de chantier plus perceptible et l'engagement de personnel dernièrement.

    Il a déclaré avoir demandé à Tram'Ardent voici 3 mois de, je cite, « resserrer et de stabiliser les échéances ». Quel suivi a-t-il octroyé à cette démarche ? En outre, il reconnaissait que, je cite à nouveau, « quelque chose n'a pas fonctionné en amont », soulignant qu'il s'agissait d'une évidence. Quelle recherche a été réalisée pour identifier les causes de ce dysfonctionnement ?

    Monsieur le Ministre a-t-il pu avoir réponse à sa demande de calendrier, notamment de l'entreprise Colas, exécutant des travaux en fin d'année sur le chantier ?

    Comment juge-t-il les risques d'un éventuel report supplémentaire de la mise en fonction du projet ?

    La convention prévoit que l'OTW débutera le paiement de Tram'Ardent dès la mise en service et jusqu'à échéance du contrat. Ainsi, ce sont 92 000 euros par jour qui sont perdus par Tram'Ardent puisque l'inauguration subit des reports réguliers. Monsieur le Ministre annonçait que la crise sanitaire ne constituait pas les raisons principales de ces retards, elle ne pourra pas être considérée pleinement comme cas de force majeure et donc comme raison exclusive de cet impact sur le projet. Ces manques à gagner ne risquent-ils pas de vider le projet de son objectif financier ? Quelle est la dernière échéance possible pour l'éviter ?

    Quelles actions prend-il avec la Ville de Liège afin de rendre le chantier moins contraignant durant les prolongations des travaux puisque la mise en service est annoncée en mai 2024 ?
  • Réponse du 08/02/2022
    • de HENRY Philippe
    Le retard accumulé pour les travaux et la mise en service du tram constituent un souci important.

    Comme je l’ai déjà mentionné, je suis ce dossier de très près, en organisant de nombreuses réunions, et en ayant notamment convoqué les responsables des différentes entités de Tram’Ardent, au plus haut niveau. Mes collaborateurs sont également particulièrement mobilisés.
    Notre objectif est de pouvoir donner des perspectives beaucoup plus claires aux liégeois, et évidemment d’accélérer le chantier.

    La première étape pour cela est la fourniture d'un planning stable et réaliste, permettant de communiquer un phasage précis des différents tronçons du chantier, que nous avons exigé de l’entrepreneur.
    C’est ainsi que l’OTW a reçu, fin décembre, de Tram'Ardent, un nouveau planning annonçant la mise en service pour mai 2024.
    L'analyse réalisée par l'OTW et ses conseils techniques a conduit l’Opérateur à demander des informations complémentaires en vue de juger de la robustesse et de la fiabilité du planning remis.
    L'OTW doit recevoir ces éléments très prochainement et finaliser un avis sur le planning, même si celui-ci semble en première approche assez qualitatif.
    Outre le fait que nous nous assurons que le timing annoncé tienne la route, nous faisons tout, avec l’OTW et la Ville de Liège, pour réduire l’échéance finale des travaux et de la mise en service du tram.

    Le manque à gagner pour Tram’Ardent, du fait du retard prolongé, est assez conséquent.

    Cependant, les règles du partenariat public-privé sont claires : le prestataire est payé uniquement au moment de la mise en service.
    C’est donc à lui de s’assurer de la robustesse de son planning, et au-delà de couvrir ses risques, en ce compris ceux de conception.
    N’oublions tout de même pas que le covid a joué un rôle certain dans le retard. Il s’agit évidemment d’un cas de force majeure, qui n’a dès lors pas à être assumé par le PPPiste.

    En dehors du covid, les causes du retard ont déjà été mentionnées à plusieurs reprises dans cette commission. La difficulté par Tram’Ardent à produire des plans d’exécution a joué un rôle important.
    Pour le reste, l'OTW a clairement identifié et signifié officiellement à Tram'Ardent les éléments qui lui sont reprochés, dans un cadre purement contractuel et confidentiel.

    En ce qui concerne l’impact du chantier, j’ai des contacts très rapprochés avec la Ville de Liège pour réduire au maximum celui-ci. Par ailleurs, même si la mise en service est prévue en mai 2024, la fin des travaux – et donc des nuisances du chantier – est bien prévue à l’été 2023.

    Je suis ce dossier avec énormément attention, et ce d’autant plus que je suis moi-même à l’origine des étapes antérieures du projet, bien que le choix du prestataire et la signature du contrat aient été effectués par un gouvernement dont je n'étais pas membre.

    En dépit des contraintes liées au contrat PPP, je ne ménage pas mes efforts pour que le tram de Liège puisse être mis en service le plus rapidement possible.