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Le recul du bien-être de la population et l'augmentation des besoins en santé mentale suite à la pandémie et sur le long terme

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 235 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 19/01/2022
    • de LEKANE Laure
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Déjà avant la crise, les besoins en santé mentale de la population étaient en augmentation. On a surtout remarqué une forte hausse à partir de 2004 selon le Bureau fédéral du plan. Mais depuis l'arrivée de cette pandémie qui met à mal la société dans son entièreté, on remarque que les besoins en santé mentale augmentent à nouveau.

    Il y a également la question de l'après-Covid.

    Bien que la réforme des soins psychologiques, en route depuis ce 1er janvier, soit un pas positif dans la bonne direction, il reste le fait que le nombre de psychologues conventionnés reste limité.

    Je rappelle également que les dépenses dans le secteur de la santé mentale sont de 2 % du budget global de l'INAMI, alors que 40 % de la population vit un épisode dépressif ou un trouble anxieux à un moment ou à un autre. De plus, le budget étant limité, il appartient aux réseaux de santé mentale de conventionner ou pas les psychologues et cela sur base de différents critères. Avec la crise sanitaire, le nombre de consultations psychologiques des Belges a explosé, au point que les psychologues ne peuvent plus répondre à la demande, signale l'Union professionnelle des psychologues cliniciens francophones (UPPCF).

    Comment Madame la Ministre explique-t-elle que, malgré les besoins en santé mentale en constante augmentation, du fait également que cette augmentation était en partie prévisible au vu de la situation, l'offre ne semble pas suivre ?
  • Réponse du 01/02/2022
    • de MORREALE Christie
    Le Bureau fédéral du Plan a, en effet, publié un article expliquant à quel point la santé mentale des Belges était en difficulté, notamment à cause du Covid. Il conclut qu’une réflexion sur la stratégie post-Covid-19 est à mener en matière de santé mentale. Cette réflexion est nécessaire notamment pour continuer à garantir la prise en charge des groupes vulnérables.

    Le Bureau du Plan ajoute – très justement – qu’il faut également être attentif au personnel soignant, mis à rude épreuve par la pandémie de Covid-19.

    Enfin, il s’inquiète du fait que les problèmes de santé mentale freinent le potentiel de croissance de l'emploi et de la productivité et génèrent des coûts économiques directs sous la forme de dépenses de revenus de remplacement et de soins de santé. 

    Il est vrai que des difficultés existent, mais nous n’avons pas attendu cet article pour agir.

    Nous avons renforcé de 187 professionnels les équipes qui œuvrent à la santé mentale en Wallonie, développé des places d’initiatives d’Habitations protégées, créé des centres de revalidation fonctionnelle, développé la prévention du suicide par le projet « Sentinelles », créé des liens avec les partenaires des différents réseaux, participé en CIM à la politique de psychologue de première ligne ou mis en œuvre conjointement les différents renforts des équipes mobiles.

    Nous avons également développé le site « Trouver du soutien », et permis la reconnaissance des acteurs agréés qui ne l’étaient pas dans l’accord du non-marchand 2021-2024.

    La mesure de renforcement a été prise pour prendre en compte rapidement les effets de la crise. Les moyens déployés par le Gouvernement wallon pour renforcer l’aide psychologique compte tenu de la pandémie et des inondations sont maintenus, à ce stade, jusque fin 2022.

    L’AViQ travaille à ma demande sur le monitoring de cette mesure et nous travaillons à cette heure à l’évolution des différents décrets.

    Si aujourd’hui les problématiques de santé mentale semblent faire l’unanimité dans les priorités de certains, ce n’était pas le cas avant la crise covid-19. Pour ma part, les premières mesures de renforcement sont venues dès les premiers jours de la crise.

    Enfin, le projet de décret relatif à la promotion de la santé qui est discuté aujourd’hui contient une série de mesures visant à agréer de façon pérenne les acteurs de promotion de la santé. L’axe 2 du Plan wallon de promotion de la santé (le WAPPS) concerne la santé mentale. Par l’adoption du décret, la mise en œuvre de ce plan et de son axe relatif à la santé mentale pourra commencer. Cela s’inscrit pleinement dans la vision globale de la santé mentale, où la prévention reste comme souvent le meilleur investissement.