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La grippe aviaire

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 261 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 21/01/2022
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    On le sait, la grippe aviaire sévit gravement en Europe depuis plusieurs semaines. Des cas ont malheureusement été recensés dans notre pays.

    Dans ce cadre, le Fédéral a pris des mesures de prévention dès le 15 novembre dernier afin d'éviter une propagation sur notre territoire. Ces mesures ont pour but d'empêcher les volailles d'entrer en contact avec des oiseaux sauvages contaminés par le virus de la grippe aviaire.

    Monsieur le Ministre peut-il indiquer les conséquences que le confinement a sur les éleveurs de volailles en Wallonie ?

    Quels sont ses contacts avec le secteur ? Quelle est son action afin d'accompagner les éleveurs de volailles face à ces mesures sanitaires ?
  • Réponse du 10/02/2022
    • de BORSUS Willy
    Le secteur le plus impacté financièrement aujourd’hui par la mesure de confinement est certainement celui attaché aux poules pondeuses élevées en plein air, suite à la perte du code 1 après 16 semaines. Cela implique un risque certain de diminution du prix payé aux éleveurs et de perte du positionnement des boîtes d’œufs dans les rayons identifiés des supermarchés. Cela a été le cas en 2017. L’année dernière, par contre, grâce à la pastille « Pour me protéger, je ponds à l’abri », ces œufs sont parvenus à garder leur place dans les rayons et les prix se sont maintenus, en grande partie du moins.

    Le petit secteur des canards à foie gras est également fragilisé, car les canards supportent difficilement le confinement : du picage, des boiteries, des hausses de mortalité en élevage et des rendements moindres en viande sont hélas remarqués.

    Les autruches subissent également de plein fouet les conséquences du confinement par les combats entre reproducteurs entraînant une mortalité élevée des animaux. Il ne reste malheureusement plus qu’un seul élevage en Wallonie.

    Cette année, pour les poules pondeuses élevées en plein air, la fin de la période des 16 semaines autorisée au niveau européen pour le maintien du code 1 plein air, suite au confinement des poules, arrivera à terme le 5 mars prochain. Compte tenu de la très forte pression du virus Influenza aviaire hautement pathogène cette année dans la faune sauvage, avec quelques cas d’infections dans des élevages professionnels et volailles d’ornement en Flandre, la probabilité est que la levée du confinement ne soit effective que bien au-delà du mois de mars. En 2021, le confinement a d’ailleurs été levé le 12 mai.

    Le Collège des Producteurs m’adresse, conformément au Code wallon de l’Agriculture et de l’Horticulture, les avis de ses membres sur les plans d’action de promotion relatifs à l’agriculture, ainsi que de recherche et d’encadrement. Il émet également des avis sur la base d’initiatives du secteur agricole concernant des problèmes d’actualité (comme par exemple, les conséquences des mesures pour lutter contre la grippe aviaire) ou des projets législatifs. Depuis le début des problèmes sanitaires liés au Covid, le Collège me transmet, d’abord de manière hebdomadaire puis mensuellement, une note de crise pour les 11 secteurs agricoles rassemblés en son sein.

    En ce qui concerne les actions visant à accompagner les éleveurs de volailles face à ces mesures sanitaires, le secteur des poules pondeuses élevées en plein air plaide à nouveau pour réitérer l’initiative de la pastille « Pour me protéger, je ponds à l’abri », afin de donner le plus de garanties pour garder la place des boîtes d’œufs plein air dans les rayons et maintenir le prix des œufs. Il a sollicité à nouveau mon soutien à ce niveau.

    J’ai répondu bien entendu favorablement à cette sollicitation et j’ai donné instruction à mon administration de mettre en œuvre à nouveau cette disposition.

    Néanmoins, même avec cette pastille, les éleveurs craignent que les centres d’emballage ne baissent le prix de leurs œufs durant cette période où ils seront en code 2. Dans ce sens, ils estiment que les mesures prises pour lutter contre la grippe aviaire les discriminent par rapport aux autres modèles de production avicole qui bénéficient aussi d’un parcours extérieur. Les œufs plein air sont en effet les seuls à subir les mesures de retrait de l’indication de leur mode d’élevage. Cela constitue un risque important de perte de prix, voire de perte de leur place dans les rayons des magasins. Ils plaident pour un changement de la législation européenne définissant ces 16 semaines de confinement autorisées pour le maintien du code 1.