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La suite des études sur la pollution issue de la cimenterie Holcim à Obourg

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 281 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 21/01/2022
    • de HERMANT Antoine
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Dans sa réponse du 8 octobre 2020 à ma question écrite sur le contrôle des émissions de la cimenterie Holcim à Obourg, Madame la Ministre annonçait avoir lancé une étude sur les émissions de polluants de cette entreprise qui serait disponible fin octobre 2020.

    Quels sont les résultats de cette étude ?

    Madame la Ministre a-t-elle rendu ce rapport public ?

    A-t-elle renforcé les dispositifs de contrôle externes à l'entreprise ?

    Suite à ce rapport, les fréquences des contrôles sont-elles toujours les mêmes que lors de ma précédente question sur le sujet ? L'entreprise est-elle prévenue à l'avance des contrôles des différents polluants ?

    Quels sont les polluants aujourd'hui contrôlés dans les émissions de cette entreprise ?
  • Réponse du 03/03/2022 | Annexe [PDF]
    • de TELLIER Céline
    Différentes campagnes d’analyses ont été réalisées en 2020 pour établir un bilan environnemental dans la zone de l’agglomération d’Obourg jouxtant les sites de la Cimenterie de la Société Holcim et du Broyeur à métaux de la Société CometSambre.

    Ce monitoring environnemental a été réalisé en collaboration par l’ISSeP (pour les analyses dans les différentes matrices) et par la société ECO-IMPACT (pour ce qui concerne l’analyse de la matrice « mousse » et des expositions in situ). Au cours de ces campagnes, un intérêt particulier a été porté aux métaux lourds et à une série de Polluants organiques persistants (POPs) potentiellement présents dans les rejets des deux entreprises concernées. Précisons toutefois que ce monitoring a été mis en place pour caractériser l’impact du Broyeur a métaux avant celui de la cimenterie.

    Les différentes campagnes d’analyses réalisées montrent que ces polluants sont présents dans la plupart des matrices environnementales considérées (sols, eaux, légumes du jardin, etc.) au niveau du village d’Obourg. La zone d’impact potentielle investiguée avait été définie sur base de la simulation des panaches d’émission des entreprises. Les concentrations dans la plupart des POPs étudiés se sont révélées supérieures dans cette zone par rapport à l’extérieur de celle-ci.

    De manière globale, les concentrations en POPs mesurées sur les 5 premiers cm d’épaisseur restent du même ordre de grandeur de celles que l’on retrouve dans d’autres zones industrielles ou urbanisées. Dans quasi tous les échantillons prélevés, les concentrations en métaux lourds restent inférieures aux valeurs seuil du Décret Sol (un seul léger dépassement en zinc n’a été relevé que dans un échantillon)

    Les enseignements des campagnes d’analyses peuvent être résumés par matrice comme suit :
    - les concentrations en POPs et en métaux lourds dans les dépôts atmosphériques peuvent être qualifiées d’élevées voire de très élevées ;
    - les analyses des eaux de surface et des sédiments montrent que le passage de l’amont à l’aval de la zone d’étude correspond à une augmentation de charge en certains éléments métalliques et en POPs ;
    - les concentrations métalliques mesurées dans les mousses (imprégnation via dépôts atmosphériques uniquement) indiquent des dépassements, notamment pour la station située à proximité des deux entreprises et pour certaines autres plus éloignées, mais situées sous le vent ;
    - les concentrations en POPs des oeufs prélevés dans la zone sont très élevées ; le fait que des concentrations importantes aient été également retrouvées en dehors de la zone d’étude laisse penser qu’une partie des contaminations doit être attribuée à l’existence d’une pollution diffuse historique et au mécanisme de bioamplification (concentration de ces substances dans les graisses animales).

    La comparaison des données disponibles sur les profils des POPs relevés dans les différentes matrices environnementales et identifiés dans les émissions des deux installations industrielles ne permet pas d’établir, de manière certaine, les contributions précises des deux sources aux constats environnementaux établis.

    Compte tenu de la situation, une série de recommandations a été formulée à destination de la population et figure dans les rapports. Les résultats de ces campagnes ont été présentés aux Autorités communales de la Ville de Mons (dont dépend la ville d’Obourg) le jeudi 24 septembre 2020 ainsi qu’aux citoyens d’Obourg le vendredi 25 septembre 2020 au cours d’une séance publique. Les rapports ont été transmis à l’Administration montoise qui les a partagés sur le site officiel de la Ville.

    Pour l’heure les modalités de contrôle en place n’ont pas été modifiées. Les contrôles des polluants émis s’effectuent à l’aide d’analyses aux points d’émissions canalisés. Ces analyses sont effectuées, pour partie en continu, à l’aide d’analyseurs calibrés, pour partie par des prélèvements ponctuels effectués par des laboratoires agréés. Le nombre limité de laboratoires agréés en Région wallonne, les protocoles de prélèvement, ainsi que la logistique à mettre en place pour procéder à ces prélèvements, ne permettent pas un contrôle non planifié des rejets. Il faut cependant souligner qu’en ce qui concerne les deux fours, émetteurs principaux, 7 polluants sont analysés en continu. Ceux-ci sont listés dans les tableaux repris en annexe.

    Les polluants contrôlés dépendent de l’équipement concerné et sont fixés par les permis d’exploiter en vigueur.

    La SA HOLCIM compte 14 rejets à l’atmosphère. Les fours 9 et 10 utilisent la même cheminée.
    - COBEX
    - BEMTI
    - Four 9
    - Four 10
    - Laitier
    - 7 Moutures
    - 2 refroidisseurs fours.