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La pénurie de bouchers en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 268 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 28/01/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Cela fait plusieurs années que la Fédération nationale des bouchers, charcutiers et traiteurs de Belgique tire la sonnette d'alarme. En effet, le nombre de personnes souhaitant se former au métier de boucher est très faible. Chaque année, une importante pénurie est constatée au niveau des formations.

    En Wallonie, un diplôme est toujours nécessaire pour exercer le métier contrairement à la Flandre. Cela est une bonne chose pour la qualité du travail mené par les bouchers.

    Actuellement, la Fédération évalue la pénurie à 2 500 bouchers indépendants. Beaucoup de ces derniers quittent le métier (pension ou changent de secteur) et les jeunes formés récemment ont tendance à rejoindre les grandes surfaces.

    Monsieur le Ministre constate-t-il des difficultés concernant le manque criant de bouchers indépendants en Wallonie ?

    Que fait-il pour pallier cette pénurie ?

    La formation en alternance est-elle adaptée pour inciter nos jeunes à se lancer dans le métier de boucher indépendant ?
  • Réponse du 22/02/2022 | Annexe [PDF]
    • de BORSUS Willy
    La pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la boucherie n’est malheureusement pas nouvelle. L’l’IFAPME développe depuis des années des actions de sensibilisation, en partenariat avec le secteur, pour attirer des jeunes et des adultes vers les formations de boucher.

    En moins de 10 ans, le secteur de la boucherie a également fortement évolué. La proportion d’apprenants formés dans les entreprises de la grande distribution (Carrefour, Colruyt, Dufrais, Renmans …) par rapport aux entreprises artisanales s’est inversée. Aujourd’hui, environ 80 % des apprenants bouchers sont en formation en alternance dans des entreprises de la grande distribution, dont les horaires correspondent aussi mieux aux attentes d’un jeune public.

    Pour cette année de formation, 450 apprenants sont inscrits dans les formations en boucherie ; parmi ceux-ci, 35 % sont des jeunes en apprentissage. Si la tendance est à la baisse depuis 2018-2019, le nombre d’inscrits reste néanmoins supérieur par rapport à la période où la pénurie de bouchers qualifiés était la plus critique. En 2011-2012, l’IFAPME avait enregistré un nombre exceptionnellement bas de 415 inscriptions. (voir tableaux en annexe)

    Le taux d’insertion des diplômés dans ce secteur est bien sûr proche des 100 %.

    C’est un secteur en demande structurelle de personnels qualifiés.

    Afin de répondre au mieux aux besoins des entreprises, l’ensemble des profils métiers de la filière viande ont été revus par le secteur dans le cadre des travaux du Service francophone des Métiers et des Qualifications (SFMQ).

    L’IFAPME a adapté ses référentiels de formation pour s’y conformer.

    Si par le passé, l’IFAPME formait au métier de boucher charcutier (traiteur), quelle que soit le profil des entreprises, l’offre de formation est à présent davantage diversifiée et adaptée aux nouvelles réalités du métier.

    C’est ainsi que l’IFAPME propose les formations de :
    - Trancheur préparateur vendeur de viande ;
    - Boucher de grande distribution, avec un complément en charcuterie pour les jeunes en alternance dans une boucherie artisanale ;
    - Boucher spécialisé pour les adultes ;
    - Boucher charcutier artisan pour les adultes.

    Les parcours de formation en alternance permettent à l’apprenant de s’orienter vers le métier de boucher indépendant et la dimension artisanale du métier est mise en avant dans certaines formations.

    En formation d’adultes, la 3e année de formation est spécifiquement dédiée au boucher charcutier artisan ou au boucher indépendant.

    Chaque apprenant peut réaliser un travail de fin d’études en lien avec son projet professionnel, avec la possibilité de se projeter dans un projet entrepreneurial pour ceux qui le souhaitent.

    L’objectif est bien de susciter l’envie de créer sa propre entreprise. Pour certains, ce travail de fin d’études contribuera à la réalisation d’un dossier de motivation pour un futur projet d’indépendant ou pour déployer leur entreprise. Ces compétences entrepreneuriales pourront encore être développées par un programme complémentaire de formation à la création.

    Par ailleurs, si l’évolution des profils des formateurs professionnels suit celle des entreprises du secteur, l’IFAPME veille toutefois à mobiliser des artisans pour devenir formateurs ou participer à des jurys d’examen en faisant appel aux fédérations professionnelles locales.

    En 2021, le FOREm recensait encore 126 métiers en pénurie ou en situation critique.

    De manière transversale, j’ai demandé à l’IFAPME d’orienter au maximum l’offre de formation vers ces métiers en pénurie et en demande et de travailler de concert avec les secteurs et les entreprises pour renforcer l’attractivité de ces métiers auprès des jeunes et des personnes en recherche de nouvelles formations. C’est un enjeu essentiel pour la Wallonie.