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Les véhicules hybrides rechargeables

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 380 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 28/01/2022
    • de BELLOT François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Des experts se sont penchés sur le véhicule hybride rechargeable. La conclusion est claire : ce type de véhicule combine le pire des moteurs thermiques et le pire des moteurs électriques. On y retrouve ainsi la pollution de l'air et le poids et prix élevés causés par deux motorisations regroupées.

    Une étude suisse réalisée par Impact Living fait état de résultats quantitatifs de mesures de la consommation réelle de carburant qui montrent que « les véhicules hybrides plug-in sont très éloignés de leurs promesses et ne présentent que de très légers avantages, voire aucun, par rapport à une voiture thermique conventionnelle ».

    Dans une région montagneuse comme celle qui commandait l'étude, ces voitures peuvent émettre jusqu'à 4 fois plus de CO2 que ce qu'affirment les constructeurs.

    En termes de consommation, les annonces ne sont pas plus pertinentes puisque lorsque les constructeurs déclarent que ces véhicules consomment de 1,5 à 2,5 litres/100km, la réalité impose de constater des consommations allant de 4 à 7 litres/100km.

    D'autres analyses ont ainsi été posées, comme celle de l'ONG Transport&Environment concluant que « les émissions de CO2 des véhicules hybrides rechargeables restent supérieures à ce que les constructeurs annoncent officiellement ».

    En outre, ces voitures ne bénéficient pas systématiquement d'une attention portée à leur recharge. Dès lors, leur consommation de carburant fossile est significativement élevée.

    Quelle est la position de Monsieur le Ministre quant à ce type de véhicules ?

    Juge-t-il qu'ils sont une alternative aux véhicules exclusivement électriques en attente d'un développement d'un réseau de bornes et d'énergie à suffisance ?

    Jusqu'à quel point leur utilisation doit-elle être favorisée ou mieux, évitée ?

    Co-auteur du rapport suisse, l'ingénieur en énergies Marc Muller a déclaré que ces véhicules sont « une arnaque aux normes CO2, aux objectifs climatiques et aux consommateurs ».

    Qu'en pense-t-il ?
  • Réponse du 09/02/2022
    • de HENRY Philippe
    La question des véhicules hybrides rechargeables fait, et a toujours fait, débat depuis leur apparition.

    Force est de constater qu’il y a effectivement eu des abus par le passé. Souvent dans une optique d’optimisation fiscale, avec des véhicules avec des motorisations hybrides disproportionnées. Souvent aussi dans un petit nombre de catégories de véhicules, généralement plus luxueux.

    Mais le temps a passé et les choses se sont mieux équilibrées. Avec une plus grande variété de véhicules et des architectures de motorisation nettement améliorée.

    Avant toute chose, je tiens juste à rappeler que la neutralité de l’approche dans la réflexion est essentielle. Les experts mentionnés dans la question de l’honorable membre sont plutôt défenseurs de la voiture électrique, ce qui se traduit souvent fort dans leurs analyses. Ce qui ne veut pas dire que je soutiens l’hybridation thermique - électrique, juste qu’il est nécessaire d’analyser les chiffres de manière plus posée.

    En ce qui concerne les consommations constatées, il faut rappeler que ce n’est pas tant les constructeurs qui doivent être incriminés. Bien les utilisateurs et leurs habitudes de conduite.

    Au-delà, il faut également rappeler que les consommations sont souvent évaluées dans des conditions optimales qui ne sont pas en adéquation avec les conditions standard de conduite.

    Je reste persuadé que, dans certaines configurations, les véhicules plug-in hybrides gardent un intérêt certain.

    Pour moi, il n’est donc pas illégitime d’avoir une approche qui permette de favoriser, dans une phase transitoire, ce type de véhicules en cela qu’ils contribueront aussi à la décarbonation du transport. En rappelant qu’à terme, en effet, la question devra s’inscrire dans la perspective d’une décarbonation totale du transport.