/

Le sans-abrisme au féminin

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 243 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/01/2022
    • de DELPORTE Valérie
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    À l'occasion de la publication d'une recherche-action coordonnée par l'ASBL l'îlot : « Sans abrisme au féminin : sortir de l'invisibilité », je souhaite interroger Madame la Ministre sur le futur observatoire du sans-abrisme en Wallonie.

    Cette étude, menée sur le territoire bruxellois constate que les chiffres du sans-abrisme au féminin sont sous-évalués.

    Certaines femmes sont hébergées au sein de leur réseau pour échapper à la violence de la rue particulièrement lorsqu'elles sont accompagnées d'enfants.

    En rue, les femmes vont mettre en place des stratégies pour éviter les violences.

    Les analyses statistiques concluent que la pauvreté touche davantage les femmes que les hommes, il est logique qu'elles subissent aussi la crise de l'habitat.

    L'étude détaille les schémas récurrents menant au sans-abrisme chez les femmes et pointe que les violences physiques, émotionnelles ou sexuelles en sont la cause principale. Le constat principal est la nécessité d'une prise en charge spécifique aux femmes et de la formation sur les questions de violence et de genre.

    La recommandation principale est la création d'un dispositif d'accueil de jour, bas seuil, uniquement ouvert aux femmes, pour répondre à leurs besoins spécifiques.

    Quelle est la stratégie mise en place par le Gouvernement en vue d'éradiquer de manière structurelle le sans-abrisme, en particulier le sans-abrisme féminin ?

    Un dispositif d'accueil de jour réservé aux femmes existe-t-il en Wallonie, ou est envisagé ?

    Madame la Ministre a-t-elle pu prendre connaissance de l'étude ? Quelle analyse en fait-elle ?

    Lors de la création de l'observatoire du sans-abrisme, annoncé début 2022, a-t-elle prévu de le doter d'une mission particulière concernant la spécificité du sans-abrisme au féminin ?

    Peut-elle faire le point sur le travail de mise en place de l'observatoire du sans-abrisme ?

    Des experts du vécu seront-ils associés aux travaux de l'observatoire ?
  • Réponse du 24/02/2022
    • de MORREALE Christie
    Le Plan de relance de la Wallonie comprend une stratégie coordonnée de sortie du sans-abrisme incluant quatre mesures. Une enveloppe budgétaire de 25 millions d’euros y est consacrée.

    La première mesure concerne la mise en place d’un observatoire du sans-abrisme visant à rassembler les expertises fondées notamment sur la collecte de données, en ce compris des données genrées, à définir les grandes orientations à prendre et à en assurer la coordination. Les réalités du sans-abrisme au féminin seront identifiées et prises en considération.

    La deuxième consiste à renforcer et à élargir les dispositifs « Housing First/Housing Led » sur tout le territoire wallon.

    La troisième mesure prévoit un renforcement du cadre des structures d’hébergement agréées par le SPW Intérieur et Action sociale, afin d’optimaliser l’accompagnement des bénéficiaires.

    La dernière pointe le financement d’expériences pilotes de type « territoires zéro sans-abrisme » sur plusieurs zones volontaires, afin de dégager des modèles permettant d’organiser la sortie du sans-abrisme de façon intégrée et transversale.

    En ce qui concerne l’Observatoire, le Gouvernement wallon devra approuver dans les prochaines semaines sa mise en place. Ses instances se réuniront une première fois avant la fin du premier semestre 2022 et il est en effet prévu d’y associer des experts du vécu.

    Par ailleurs, les accueils de jour pour les personnes sans-abri, mal-logées ou en situation de vulnérabilité représentent une offre de services essentielle permettant de répondre aux besoins élémentaires de ce public en situation de vulnérabilité. Un groupe de travail a été mis en place pour élaborer un cadre légal propre à ce dispositif et, en parallèle, un appel à projets a été lancé en 2021 pour soutenir le secteur des accueils de jour dans une phase pilote.

    Un second appel à projets a été lancé ce début d’année, assorti d’une enveloppe portée à 1 million d’euros, afin de poursuivre le soutien des projets de qualité financés en 2021 et de subsidier d’éventuels nouveaux opérateurs. À terme, l’objectif est que tous les projets pilotes soient dans les conditions pour introduire une demande d’agrément.

    Actuellement, il n’existe pas d’accueil de jour exclusivement réservé aux femmes. En revanche, les accueils de jour retenus dans le cadre de l’appel à projets 2021 dont les actions renforcent l’accessibilité du public féminin ont été valorisés sur le plan financier. Cette valorisation sera encore d’application pour les projets 2022 sélectionnés, conformément à ce que précise l’appel. La question de l’accessibilité des femmes à l’offre de services reste une préoccupation majeure ; raison pour laquelle j’encourage toute initiative favorisant cet accès.

    Enfin, la recherche exploratoire menée par l’ASBL L’Îlot dont j’ai pris connaissance rapporte que le nombre de femmes sans-abri ou mal logées est sous-évalué et présente des recommandations qui alimenteront entre autres nos travaux, même si le territoire géographique de l’étude est la Région Bruxelles-Capitale.