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L'augmentation du pourcentage de jeunes conducteurs sous influence de drogues en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 164 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 28/01/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    L'institut Vias vient de publier une étude interpellante concernant la consommation de drogues par les automobilistes en Wallonie.

    En Wallonie, trois jeunes conducteurs sur 10 (30 %) prennent le volant sous l'influence de drogues, soit deux fois plus qu'il y a un an (15 %). Et une majorité d'entre eux (64 %) combinent drogues et alcool, ce qui augmente d'autant plus le risque d'accident.

    L'inhalation de gaz hilarant est également en augmentation.

    Dans le contexte de la pandémie, les restrictions semblent avoir poussé certains jeunes à consommer davantage de drogues, notamment du cannabis, tout en prenant ensuite le volant.

    Que pense Madame la Ministre de cette étude interpellante ?

    Quels sont ses moyens d'action ?

    Comment compte-t-elle lutter contre l'augmentation des automobilistes sous influence de la drogue, d'alcool ou de gaz hilarant ?
  • Réponse du 18/02/2022
    • de DE BUE Valérie
    La conduite sous l’influence de drogues constitue une problématique centrale en matière de sécurité routière depuis plusieurs années.

    Cette étude menée par Vias confirme la nécessité de poursuivre et intensifier les mesures de prévention et de sensibilisation à cet égard, particulièrement à destination des jeunes.

    Le cannabis est la drogue la plus couramment consommée en Wallonie. Il concerne surtout les 15-24 ans (12 %), mais s’observe également chez les 25-34 ans (7 %) ainsi que les 35-44 ans (5 %). L’usage est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes.

    En outre, la conduite sous influence de drogues et sous l’effet de gaz hilarant se rencontre davantage en ville qu’en milieu rural.

    L’étude de Vias montre qu’une proportion importante de conducteurs combinent alcool et drogues, ce qui est particulièrement inquiétant en matière de sécurité routière, car ce mélange constitue un cocktail explosif qui décuple le risque d’accident (entre X20 et X200).

    L’AWSR mène chaque année des campagnes de sensibilisation spécifiques portant sur la conduite sous l’influence d’alcool et de drogues. La dernière en date a été menée en décembre 2021. Elle visait à motiver les Wallons à ne pas prendre le volant sous emprise de l’alcool ou de la drogue pendant les fêtes de fin d’année. La campagne comprenait notamment :
    - un spot vidéo diffusé sur les réseaux sociaux ;
    - des affiches le long des autoroutes et routes secondaires en Wallonie ainsi que de l’affichage à des endroits clés (hypermarchés, centres commerciaux… ;
    - la distribution d’(auto)éthylotests pour stimuler directement les conducteurs à réfléchir à leurs enjeux avant de prendre la route.

    La problématique de la conduite sous influence est également régulièrement abordée par l’AWSR à travers ses réseaux sociaux, son site internet et les émissions Contacts diffusées sur la RTBF.

    En 2022, cette problématique sera à nouveau abordée dans les campagnes et actions spécifiques de l’AWSR, notamment au travers de campagnes de sensibilisation multimédias, menées lors de la période estivale et lors des fêtes de fin d’année.

    Depuis 2020, l’AWSR propose, par ailleurs, divers modules de formation, dont un spécifique sur le thème de la conduite sous influence au sens large (drogues, alcool et médicaments). Ce module, adapté en fonction du public cible, est notamment proposé aux jeunes pour lesquels l’accent est particulièrement mis sur l’alcool et la drogue au volant.

    Via ce nouveau département « formation », l’AWSR se positionne comme un partenaire clé des associations, institutions, entreprises, d’une part, et du secteur public, d’autre part, dans leur prise de conscience de leur rôle et de leur véritable contribution à une mobilité plus sûre.

    Une équipe pluridisciplinaire de 6 experts de terrain et de pédagogues, en accord avec leur temps, utilisent des méthodes et outils variés qui favorisent l’interaction et le vécu de l’expérience dans le souci de générer des comportements plus responsables sur les routes.

    Ces formations se veulent évolutives compte tenu du contexte et de la société. Aussi, dans la mesure où il est constaté que la consommation de gaz hilarant grandit, cette thématique y est incluse, principalement dans les messages à destination des jeunes. La combinaison alcool/drogue/gaz et ses répercussions graves sur la capacité de conduite se trouvent également au centre des discussions.

    À travers l’ensemble des actions de prévention, formations et campagnes de sensibilisation à la conduite sous influence qu’elle mène, l’AWSR vise donc, en tout temps, à inciter les conducteurs, non seulement à ne pas prendre le volant sous l’effet d’alcool, drogue ou médicament, mais aussi à anticiper leur retour à la maison lors d’un évènement festif, de manière à ne pas être confronté aux risques liés à la conduite sous influence.

    Je poursuis, par ailleurs, mon travail sur les 10 mesures prioritaires développées à l’issue des États généraux de la Sécurité routière et notamment le renforcement de la prévention en matière de conduite sous influence de l’alcool.

    Cela passe avant tout par la promotion du zéro préventif et par le renforcement des actions concertées de sensibilisation Police et AWSR afin de produire un changement de mentalités.
    Les investigations sur l’opération pilote visant l’utilisation de bornes éthylotests se poursuivent également.

    En outre, le brevet que je souhaite proposer aux jeunes de l’enseignement secondaire autour de la notion du partage de la route, en cours de réflexion pour 2023, contiendra inévitablement une thématique liée à la conduite sous influence, en ce compris la consommation de drogues.

    Dans l’intervalle, soulignons que diverses associations proposent des actions en Éducation à la Mobilité et à la Sécurité routière, soutenues financièrement via un appel à projets lancé annuellement à destination des ASBL et communes, visant notamment à sensibiliser les jeunes à la conduite sous influence.

    Enfin, les travaux réalisés dans le cadre des États généraux wallons de la Sécurité routière ont mis en avant l’intérêt pour la police de s’équiper et de faire usage de collecteurs salivaires lors des contrôles. Ceux-ci rendent en effet immédiat tant la détection que la sanction, et donc la mise à l’écart, sur la route, de la personne sous influence.

    Face à la généralisation et à la banalisation de cette consommation, il me paraît opportun de systématiser le contrôle lors de chaque interpellation policière, afin de mieux cerner l’ampleur du phénomène, pour mieux lutter contre celui-ci. Ce contrôle systématique ne relève néanmoins pas du cadre de mes compétences.