/

Les difficultés de recrutement au sein des communes et CPAS

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 184 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/01/2022
    • de EVRARD Yves
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Le 24 janvier, s'est tenu le premier Jobday en ligne dédié aux emplois à pourvoir dans le cadre des CPAS. On parle ici de plus de 250 postes à pourvoir et qui peinent à trouver des candidats.

    Plusieurs raisons expliqueraient cette situation : la charge de travail notamment administratif qui peut rebuter, la difficulté d'un travail émotionnellement exigeant, un désintérêt constaté auprès des étudiants de s'inscrire dans cette filière ou le manque d'attractivité ou la méconnaissance du travail effectué en CPAS, et caetera.

    De manière plus générale, les difficultés en termes de personnel au sein des pouvoirs locaux deviennent inquiétantes.

    Monsieur le Ministre est-il alertés par ces difficultés en matière de recrutement de personnel au sein de pouvoirs locaux ?

    Existe-t-il selon lui une véritable urgence au point que la bonne réalisation des tâches dédiées au personnel communal et/ou de CPAS pourrait être mise en péril, ayant pour effet direct la dégradation du service rendu au citoyen ?

    Le soutien budgétaire qu'il apporte aux pouvoirs locaux ou aux CPAS pour l'engagement d'agents est certainement précieux, mais il semble bien ici que le problème soit plus profond.

    Précédemment, l'attrait d'une nomination statutaire pouvait rendre la fonction publique plus attractive, mais ce n'est plus le cas actuellement puisqu'aujourd'hui la majorité des agents sont contractuels.

    Quelle est sa vision de la problématique ?

    D'autres mesures pourraient-elles être activées par vos soins ?
    Le cas échéant, quelles sont-elles ?

    Considère-t-il qu'une réflexion plus générale englobant les différents aspects évoqués puisse être initiée avec vos collègues concernés par la matière ?

    Ainsi, a-t-il échangé avec sa collègue en charge de la fonction publique ou encore de l'enseignement supérieur quant aux possibilités de valorisation de la fonction ?
  • Réponse du 22/02/2022
    • de COLLIGNON Christophe
    J’ai bien conscience des difficultés que vivent les pouvoirs locaux en matière de recrutement de personnel, notamment dans l’engagement de certains profils spécifiques pour lesquels les pouvoirs locaux subissent la concurrence du secteur privé qui offre parfois des conditions salariales plus avantageuses aux travailleurs.

    Cela étant, le secteur public a aussi une carte à jouer, en affirmant ses valeurs et notamment la volonté d’agir pour les citoyens et d’œuvrer à des projets concrets à réaliser au sein de sa commune ou à son profit.

    Comme le souligne l’honorable membre, le recours de plus en plus fréquent au contrat de travail dans la fonction publique locale est une problématique bien connue, qui s’oppose au principe de primauté du statut ; primauté qui découle, entre autres, du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, de la loi organique des CPAS et de différentes circulaires adressées aux pouvoirs locaux.

    Par ailleurs, les principes généraux de la fonction publique locale se fondent sur le diplôme pour l’accession aux emplois. C’est souvent le cas dans la fonction publique en général. Le « carcan » du diplôme peut paraître rigide, mais il permet d’objectiver les procédures de recrutement et d’assurer un égal accès aux emplois publics.

    Dans le cadre de la convention sectorielle 2015-2020 pour le personnel du secteur public local et provincial, je me suis engagé à mettre en place un groupe de travail relatif à une réforme de la fonction publique locale. Comme indiqué dans la convention, le but est de mettre en œuvre ce point du volet qualitatif pour la fin 2023. Il est prématuré d’évoquer des pistes de réforme précises dès lors que les discussions avec les partenaires sociaux doivent commencer au début de 2022.

    En partant des difficultés rencontrées par les pouvoirs locaux dans la gestion des ressources humaines, ce groupe de travail envisagera les questions de l’attractivité, l’accessibilité pour tous, la valorisation des compétences, l’évolution de carrière et la motivation du personnel. Il déterminera aussi les dispositions qui nécessiteront, le cas échéant, un cadre réglementaire contraignant.

    Ceci s’inscrit donc pleinement dans le sens de mon approche selon laquelle l’avenir de la fonction publique passe par la valorisation des compétences, une plus grande attractivité, des perspectives de carrière, une conciliation des vies professionnelles et privées et une formation adéquate.