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La révolution numérique de l'eau

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 286 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 28/01/2022
    • de WITSEL Thierry
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Sécheresses à répétition, vieillissement inquiétant des infrastructures des réseaux d'eau, pénuries aquatiques, stress hydrique : voici quelques exemples de défis colossaux à relever pour le secteur de l'eau.

    Nous devons adapter la gestion des ressources en eau pour atténuer les effets du changement climatique, gérer les multiples demandes en eau, notamment lors de sécheresses, optimiser le lien entre l'eau et l'énergie, et, aussi, prévenir la dégradation des écosystèmes.

    Les réponses à ces défis pourraient se trouver dans la numérisation de l'eau. Tant pour détecter les fuites que sur l'ensemble du cycle de l'eau de manière générale, l'intégration du numérique permettrait une économie de 30 %, à la fois sur les investissements et sur l'exploitation.

    En Wallonie, où en est la numérisation du secteur de l'eau ?

    Des nouveaux projets innovants en la matière sont-ils en passe d'être adoptés ?

    Madame la Ministre va-t-elle donner l'impulsion nécessaire pour accélérer la numérisation des réseaux d'eau en Wallonie ?
  • Réponse du 03/03/2022
    • de TELLIER Céline
    Le projet n°106 du Plan de relance de la Wallonie, intitulé « Améliorer la performance des infrastructures publiques d'alimentation en eau potable » s’inscrit en effet dans le cadre de la stratégie sécheresse intégrée et est porté par la SWDE avec le SPW-ARNE, la SPGE, inBW, CILE, INASEP et le Comité de contrôle de l’eau.

    La première phase méthodologique de ce projet qui vise à prioriser les investissements et réduire les pertes des réseaux de distribution d’eau a été engagée fin 2021.

    Ce projet couvre tout le territoire wallon. Les 48 distributeurs d’eau actifs en Wallonie n’ayant pas une politique uniforme de recherche des fuites, il n’existe pas un état des lieux complet de la situation en matière de fuites. Le nombre moyen de fuites par 100 km/an se situerait entre 15 et 20.

    La performance d’un réseau est fonction de sa vétusté, de sa densité et de son mode de fonctionnement. Par exemple, les objectifs de réduction seront différents entre une grande ville et une entité rurale.

    Le groupe de travail « Performance des infrastructures » du Schéma régional des ressources en eau (SRRE 2.0) est chargé de proposer des objectifs de réduction dans le cadre du projet n°106 et du schéma régional des ressources en eau.

    Dans les prochains mois, il s’agit :
    - de déterminer les meilleures pratiques en matière de connaissance patrimoniale et de performance de réseau, les indicateurs et tableaux de bord pertinents ;
    - d’ajuster la politique et la stratégie de renouvellement des réseaux et la gestion des données pour la collecte et le traitement des informations liées aux fuites afin de mieux prioriser les investissements.

    L’outil de collecte des données et d’aide à la gestion est le SIG pour lequel une démarche de partage entre acteurs de l’eau en Wallonie est en cours.

    Pour la seule SWDE, 60 à 100 millions d’euros sont consacrés annuellement au renouvellement et à l’amélioration de ses réseaux. En assainissement, de l’ordre de 50 millions d'euros sont investis par la SPGE chaque année pour l’amélioration de la connaissance des réseaux, leur construction, reconstruction et réhabilitation.

    Conformément à la Déclaration de politique régionale, l’heure n’est pas à la fusion entre la SPGE et la SWDE, mais bien à une intensification des collaborations entre les différents opérateurs de l’eau pour être à la hauteur des enjeux majeurs.

    Il est indéniable que la digitalisation fait partie de ces enjeux, non seulement pour augmenter, par des relevés plus précis encore appelés le « smart metering », la connaissance du fonctionnement des réseaux et de permettre la télégestion des ouvrages de production d’eau et d’assainissement, mais aussi pour confronter ces enregistrements avec d’autres données qui peuvent être explicatives ou prospectives, ce qu’on appelle le « big data ».

    L’impulsion a donc été donnée par ce projet qui représente 7 millions d’euros en engagements pour la réduction des fuites du réseau d’ici 2024 et je continuerai à soutenir cette activité, vu son impact très favorable à la préservation de nos ressources.