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La numérisation des réseaux d'eau

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 291 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 28/01/2022
    • de ANTOINE André
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Sécheresses à répétition, pénuries, stress hydriques et infrastructures vieillissantes, il existe de multiples raisons favorisant la perte d'eau pourtant si précieuse aujourd'hui au vu des défis climatiques qui nous attendent.

    Heureusement, des solutions existent. Propulsée par la recherche d'efficacité, la numérisation des réseaux d'eau est une industrie en plein essor.

    « Le vieillissement des infrastructures est réellement préoccupant . Il va falloir remplacer un bon nombre de portions du réseau dans les années à venir et, là, les données nous aident énormément » pointe David Brunet, directeur de la cellule de recherche de fuites à la Société wallonne des Eaux. Et de rajouter, « Le défi maintenant pour nous est de croiser ces données avec des données extérieures, de les interconnecter et de les rendre intelligentes ».

    Un "département de la donnée" à la SWDE a récemment été créé afin d'opérer ce changement numérique.

    Dès lors que le directeur de la cellule de recherche de fuites à la Société wallonne des Eaux explique qu'il est nécessaire de créer des partenariats et que le futur réside dans la co-création entre gestionnaires de réseaux et entreprises spécialisées", quel type de solutions technologiques va adopter la société dans la détection de fuites ?
    Des partenariats sont-ils prévus ? LA SWDE a-t-elle reçu des offres ?

    Quel budget financier prévoit Madame la Ministre dans cette nécessaire numérisation ?

    Ce travail ne peut se concevoir sans une connaissance fine du réseau d'égouttage et de sa réhabilitation pour les tronçons les plus anciens.

    Quelle stratégie globale de la circulation, de la canalisation et du traitement des eaux a-t-elle arrêtée ?

    Alors que la Flandre annonce des investissements massifs dans son réseau d'eau, qu'en est-il en Wallonie ?

    Envisage-t-elle une fusion SWDE-SPGE ?
  • Réponse du 02/03/2022
    • de TELLIER Céline
    Le projet n°106 du Plan de relance de la Wallonie, intitulé « Améliorer la performance des infrastructures publiques d'alimentation en eau potable » s’inscrit dans le cadre de la stratégie sécheresse intégrée et est porté par la SWDE avec le SPW-ARNE, la SPGE, inBW, CILE, INASEP et le Comité de contrôle de l’eau.

    La première phase méthodologique de ce projet qui vise à prioriser les investissements et réduire les pertes des réseaux de distribution d’eau a été engagée fin 2021.

    Ce projet couvre tout le territoire wallon. Les 48 distributeurs d’eau actifs en Wallonie n’ayant pas une politique uniforme de recherche des fuites, il n’existe pas un état des lieux complet de la situation en matière de fuites. Le nombre moyen de fuites par 100 km/an se situerait entre 15 et 20.

    La performance d’un réseau est fonction de sa vétusté, de sa densité et de son mode de fonctionnement. Par exemple, les objectifs de réduction seront différents entre une grande ville et une entité rurale.

    Le groupe de travail « Performance des infrastructures » du Schéma régional des ressources en eau (SRRE 2.0) est chargé de proposer des objectifs de réduction dans le cadre du projet n°106 et du schéma régional des ressources en eau.

    Dans les prochains mois, il s’agit :
    − de déterminer les meilleures pratiques en matière de connaissance patrimoniale et de performance de réseau, les indicateurs et tableaux de bord pertinents ;
    − d’ajuster la politique et la stratégie de renouvellement des réseaux et la gestion des données pour la collecte et le traitement des informations liées aux fuites afin de mieux prioriser les investissements.

    L’outil de collecte des données et d’aide à la gestion est le SIG pour lequel une démarche de partage entre acteurs de l’eau en Wallonie est en cours.

    Pour la seule SWDE, 60 à 100 millions d’euros sont consacrés annuellement au renouvellement et à l’amélioration de ses réseaux. En assainissement, de l’ordre de 50 millions d’euros sont investis par la SPGE chaque année pour l’amélioration de la connaissance des réseaux, leurs construction, reconstruction et réhabilitation.

    Conformément à la Déclaration de politique régionale, l’heure n’est pas à la fusion entre la SPGE et la SWDE, mais bien à une intensification des collaborations entre les différents opérateurs de l’eau pour être à la hauteur des enjeux majeurs.

    Il est indéniable que la digitalisation fait partie de ces enjeux, non seulement pour augmenter, par des relevés plus précis encore appelés le « smart metering », la connaissance du fonctionnement des réseaux et de permettre la télégestion des ouvrages de production d’eau et d’assainissement, mais aussi pour confronter ces enregistrements avec d’autres données qui peuvent être explicatives ou prospectives, ce qu’on appelle le « big data ».

    L’impulsion a donc été donnée par ce projet qui représente 7 millions d’euros en engagements pour la réduction des fuites du réseau d’ici 2024 et je continuerai à soutenir cette activité, vu son impact très favorable à la préservation de nos ressources.