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L'exploitation des bois feuillus en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 294 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 28/01/2022
    • de FONTAINE Eddy
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    À l'automne dernier, le sujet des ventes de bois massives destinées à l'exportation a marqué notre actualité. Cette situation n'était cependant pas neuve, et la proportion de bois destinés à partir de la Wallonie a augmenté pendant plusieurs années. La situation du bois feuillu est préoccupante : celui-ci représente 8 % de la transformation en Wallonie, et essentiellement du peuplier ou encore du chêne.

    Aujourd'hui, les acteurs de terrain craignent un risque important pour le filière de transformation du chêne en Wallonie, sous le coup d'une double menace. D'une part, les niveaux exploités diminuent considérablement, et ne représentent aujourd'hui plus que 25 % des niveaux d'il y a 30 ans. D'autre part, il est constaté que près de 85 % de la production des feuillus en Wallonie est destinée à l'exportation.

    Nous nous trouvons ici face à un paradoxe : les scieries exploitant les bois feuillus ont un besoin criant de matière première, mais ne disposent que de 15 % du stock disponible, le reste étant destiné à l'exportation.

    Madame la Ministre a-t-elle recueilli les retours des communes forestières en ce qui concerne les ventes de gré à gré vers les scieries locales et exploitants wallons ?

    Comment appréhendent-elles leurs relations avec le DNF à cet égard ?

    Je pense notamment à la confection des lots et au martelage des arbres pendant la période hivernale.

    Envisage-t-elle un développement du martelage hivernal pour permettre la création de lots et parcelles plus adaptées aux besoins des scieries wallonnes et qui pourraient directement être proposés en vente de gré à gré par les communes wallonnes, tout en restant en adéquation avec les seuils légaux ?

    Compte-t-elle développer plus avant, avec son collègue le Ministre de l'Economie, des collaborations plus fortes entre acteurs de terrain, DNF et communes pour lutter contre le départ massif de bois feuillus wallons vers l'exportation, à l'heure où ce secteur est en forte demande d'une matière première dont nous disposons en abondance ?
  • Réponse du 15/02/2022
    • de TELLIER Céline
    Je souhaiterais au préalable préciser un point. Le seuil de 15 % du total du volume de feuillus mis en vente concerne le volume réservé en exclusivité aux scieurs locaux. Mais ceux-ci participent également à l’ensemble des ventes. Néanmoins, on constate effectivement que les exportateurs achètent une part non négligeable des bois mis en vente.

    L’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) travaille actuellement sur des documents à mettre à disposition de chaque commune qui souhaiterait s’investir davantage dans ce mode de vente de gré à gré aux scieries locales. De plus, j’ai rappelé à mon administration l’importance de maintenir en Wallonie des transformateurs locaux ; et je l’ai invitée à sensibiliser les propriétaires publics à ce mode de vente.

    Concernant cette problématique, je peux assurer que mon administration et l’Union des Villes et Communes de Wallonie sont parfaitement alignées. Néanmoins, la décision finale appartient en définitive à chacune des communes de façon individuelle.

    Pour les forêts domaniales, qui sont la propriété de la Région wallonne, je donne déjà pour instruction depuis plusieurs années de mettre en vente de gré à gré aux scieurs locaux tous les chênes de plus de 120 cm de circonférence. Les lots sont alors confectionnés de manière à respecter les règles en vigueur.

    Je ne suis pas en droit d’imposer ce mode de vente aux autres propriétaires publics, mais je les encourage à faire de même, quand ils disposent de bois de qualité répondant aux besoins de ces transformateurs. Les martelages devront donc se faire en accord avec chaque propriétaire individuellement. Mon administration se chargera bien évidemment de respecter la volonté de chacun d’entre eux et d’adapter les martelages en conséquence.

    En ce qui concerne le départ massif de bois feuillus wallons vers l’exportation, j’ai déjà effectivement eu l’occasion d’en discuter avec mon collègue, Ministre de l’Économie et les représentants de l’UVCW et du secteur. Des discussions sont en cours et nous mettrons tout en œuvre pour améliorer le système existant et augmenter la part de bois transformée localement.