/

La lutte contre le harcèlement sexiste dans l'espace public

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 257 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 31/01/2022
    • de ROBERTY Sabine
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Depuis le début de son mandat, Madame la Ministre a à cœur de lutter contre le harcèlement sexiste dans l'espace public, en ce compris dans l'espace numérique.

    Sensibiliser, lutter contre la banalisation de ces comportements est en effet un enjeu fondamental. Aujourd'hui, malgré une plus grande reconnaissance de la problématique et notamment une augmentation du nombre de plaintes, les efforts doivent se poursuivre pour faire reculer le phénomène.

    Ainsi, elle en avait notamment fait une priorité lors de sa coprésidence de la CIM Santé.

    En Wallonie, en collaboration avec son collègue en charge des transports en commun, elle a lancé la campagne « J'agis » destinée aux auteurs de harcèlement, mais aussi aux témoins. Le Plan genre prévoit aussi des mesures d'aménagement de l'espace public pour accroître la lutte contre le harcèlement.

    Enfin, en octobre dernier, elle évoquait un possible appel à projets qui permettrait de soutenir le secteur associatif dans cette lutte.
    Qu'a-t-elle mis en place pour lutter contre le harcèlement sexiste dans l'espace public ?

    Comment assure-t-elle le suivi des mesures décidées durant sa présidence de la CIM Santé ?

    A-t-elle demandé une évaluation de la campagne « J'agis » ? Quel bilan en fait-elle aujourd'hui ?

    A-t-elle lancé l'appel à projets destiné à soutenir le secteur associatif dans la lutte contre ce fléau ?
  • Réponse du 24/02/2022
    • de MORREALE Christie
    75 % des femmes belges auraient subi au moins un fait de harcèlement dans l’espace public avant l’âge de 17 ans et environ 55 % avant l’âge de 15 ans. Être interpellée en rue, sifflée, insultée, menacée, suivie, et cetera sont tant d’expressions de harcèlement dans l’espace public auquel chaque femme, quels que soient son âge, sa classe sociale, son origine, sa tenue vestimentaire ou son maquillage, a pu être confrontée dans sa vie. Ces faits de violence sont le reflet d’une société dans laquelle le machisme est profondément ancré et contre lequel je veux lutter.

    La campagne jagis.be, lancée en mars 2021 en collaboration avec mon collègue Philippe Henry, a été largement diffusée sur les réseaux sociaux et en télévision et affichée sur plus de 200 bus dans les grandes villes de Wallonie.

    Au-delà de cette campagne, effectivement inscrite dans le Plan genre 20-24, ce dernier prévoit des mesures d’aménagement de l’espace public qui visent elles aussi à accroître la lutte contre le harcèlement.

    Par ailleurs, en tant que co-présidente de la CIM Droits des femmes, j’ai fait de cette thématique une priorité de travail.

    Lors de la CIM du 11 juin dernier, nous avons adopté une stratégie coordonnée pour lutter efficacement contre les ravages du harcèlement sexiste dans l’espace public réel et virtuel, que ce soit par l’engagement des ministres de la mobilité ou de l’aménagement de l’espace public à prendre en compte la dimension du genre pour renforcer le sentiment de sécurité et favoriser la mobilité des femmes, redoubler d’efforts communs pour faire connaître la loi sexisme et lutter contre la banalisation de ce phénomène ; renforcer et mieux visibiliser les services d’aide pour les victimes ou encore dupliquer l’expérience pilote du parquet et de la police de Liège pour lutter activement contre le sexisme en rue. La plupart de ces mesures ont été reprises dans le Plan national de lutte contre les violences de genre adopté par les différentes entités du pays en novembre dernier et seront monitorées dans ce cadre.

    En ce qui concerne la Wallonie, j’ai lancé en juillet 2021 un appel à projets, à hauteur de 200 000 euros, permettant de soutenir des actions du secteur associatif visant à lutter contre le harcèlement sexiste dans l’espace public et le cybersexisme. Sur 27 candidatures, 17 projets ont été retenus.

    Enfin, j’ai également dégagé quelque 40 000 euros pour la réalisation d’un projet pilote de responsabilisation des auteurs dans le cadre du harcèlement sexiste dans l’espace public avec l’ASBL PRAXIS.