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L'administration wallonne et les caméras de surveillance chinoises

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 175 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 01/02/2022
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    La caméra de surveillance fait partie du paysage quotidien, que ce soit en ville, ou dans certaines administrations. La fonction principale vise la protection.

    Pourtant, dernièrement, les médias soulignaient un possible détournement des images captées à des fins toutes aussi obscures que secrètes. En effet, il apparait que sur les 400 000 caméras de surveillance installées sur le territoire belge, 20 000 seraient d'origine chinoise et fabriquées par l'un des deux leaders dans ce secteur d'activité, Dahua et Hickvision. Jusque-là, rien de bien particulier, c'est l'usage même du commerce qui veut une internationalisation du marché.

    Toutefois, ces éléments suscitent un certain nombre de questions. D'une part, la fuite potentielle des images captées vers la Chine afin d'y être exploitées à diverses fins, comme la reconnaissance faciale, d'autre part, un éventuel espionnage. Il semblerait également que ces marques soient massivement impliquées dans la vidéosurveillance des Ouïghours, peuple qui fait l'objet d'une répression condamnée par le Parlement de Wallonie en mars 2021.

    Par ailleurs, probablement par principe de précaution, différents pays et administrations auraient placé ces marques sur liste noire.

    Mes questions visent à savoir ce qu'il en est de l'usage des caméras de surveillance au sein de l'administration et des infrastructures wallonnes.

    Qu'en est-il de l'utilisation et du déploiement de ces marques ? Et des éventuelles mesures futures, notamment au regard des exactions commises sur les Ouïghours et l'éventuel risque de fuite de données ?
  • Réponse du 18/02/2022
    • de DE BUE Valérie
    Parmi les bâtiments administratifs gérés par le Département de la gestion immobilière du SPW Support, soit quelque 160 bâtiments, un certain nombre de lieux sont équipés de systèmes de vidéosurveillance avec caméras dont certaines sont de marques citées dans la question écrite.

    Cependant, suite aux informations de risque potentiel de transfert de données en provenance de ces systèmes, ils ont été débranchés de tout réseau ayant accès à internet depuis janvier 2021.

    Les caméras tournent donc désormais en réseau fermé.

    Le marché de modernisation de la vidéosurveillance du SPW, actuellement en phase d’exécution, comporte une clause spécifiquement dédiée à l’éviction de matériel dont la sécurité ne serait pas optimale.

    Pour des raisons de sécurité informatique, le pouvoir adjudicateur refusera toute proposition de matériel pour lequel le constructeur aura été visé par des allégations avérées de piratage organisé, d’implantation de backdoors dans leurs appareils ou d’accès à distance non contrôlé ou consenti par l’utilisateur final.

    En conclusion, le risque dénoncé par la question est pris en considération et géré.