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Les enjeux économiques du contrat "filière du livre" en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 303 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 02/02/2022
    • de MAROY Olivier
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    En mars dernier, le Gouvernement de la FWB a adopté sa « note d'orientation » qui lance le « contrat filière » pour la chaine du livre. Ce contrat consiste en un partenariat conclu entre les représentants du secteur et les différents pouvoirs publics afin d'organiser une filière intégrée à travers une politique commune. Autrement dit, l'objectif est de coordonner et faire coopérer sur un territoire donné les divers niveaux de pouvoir (communes, villes, Régions, Fédéral, etc.) et tous les métiers (auteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires, etc.).

    On a souvent pointé la difficulté à gérer la politique du livre qui relève à la fois du Fédéral, des Communautés et des Régions, vu ses dimensions économiques et culturelles. J'ai déjà eu l'occasion d'interroger la Ministre de la Culture, Bénédicte Linard, sur les aspects culturels. Je souhaiterais aujourd'hui avoir le point de vue de Monsieur le Ministre sur les enjeux économiques de ce contrat de filière du livre.

    Par ailleurs, récemment, la Wallonie a financé une étude du Segefa (Service d'étude en géographie économique de l'ULiège) pour cartographier et visualiser l'organisation du secteur sur notre territoire. Résultats : au total, la filière du livre représente 2100 emplois en Wallonie. Les emplois d'édition se concentrent essentiellement dans le Brabant wallon, mais aussi à Liège et Charleroi comme premiers pôles d'emplois. La Province du Luxembourg est la plus défavorisée.

    Qu'a entrepris Monsieur le Ministre dans le cadre de sa stratégie du développement d'un contrat de filière du livre, singulièrement en ce qui concerne la Wallonie ?

    Quelles sont ses priorités en ce qui concerne les enjeux économiques ?

    Est-il en contact avec le cabinet de la Ministre Linard ?
  • Réponse du 23/02/2022
    • de BORSUS Willy
    La volonté de soutenir la filière du livre a été matérialisée le 27 janvier dernier par l’adoption du contrat de filière livre. Cette adoption par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles - qui s’appuie sur des engagements déjà évoqués dans la déclaration de politique communautaire 2019-2024 - concerne une filière très dispersée à la « frontière » entre le monde économique et le monde des lettres, qui relève à la fois des compétences de la Fédération, de la Région et même des provinces et des communes qui disposent de leviers d’action en la matière.

    Comme l’honorable membre a pu le voir, le contrat de filière contient une quarantaine de mesures réparties en six grandes familles qui permettent de s’adresser à la grande diversité des acteurs (auteurs, éditeurs, libraires, et cetera) dont la majorité est de petite taille. L’enjeu est de permettre à tous ces acteurs de dialoguer et de se projeter ensemble vers l’avenir grâce à une vision qu’ils auront réussi à construire ensemble et à s’approprier collectivement. Le colloque en ligne du 24 janvier dernier organisé par le Pilen [Partenariat interprofessionnel du livre et de l’édition numérique] a déjà été l’occasion pour les divers professionnels de recevoir des informations précieuses et de mieux se situer. En parallèle, quatre séminaires interprofessionnels en ligne intitulés Livre et territoire ont été organisés par le Pilen avec des acteurs des différentes provinces de Wallonie pour anticiper et prolonger cet événement du 24 janvier.

    Le contrat de filière du livre a été développé dans le cadre des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour ce qui concerne la Wallonie, nos outils sont à disposition pour travailler de concert avec la Fédération pour développer cet outil.

    Nous bénéficions du reste d’expérimentations fructueuses menées dans les régions françaises qui nous servent de source d’inspiration et nous ouvrent des collaborations et des marchés potentiels. Cela est important pour étendre la diffusion de nos œuvres à travers de nouveaux réseaux. De plus, des partenariats fructueux ont déjà été établis avec des régions françaises.

    La sensibilisation aux transformations engendrées par la diffusion des outils numériques fait partie des pistes à soutenir via ce plan de filière. De manière concrète cela pourrait se traduire par des aides aux librairies indépendantes pour s’informatiser et se professionnaliser pour peser davantage par rapport aux grandes plateformes de vente en ligne.